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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky

Dans une jolie maison victorienne d’une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d’université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n’avoir pas avoir de prise sur eux.
À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n’est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s’agit de jeunes gens.

Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ?

 

Holly Gibney, détective privée qui a déjà pris la lumière au cours de la Trilogie Hodges, continué sa carrière dans l'Outsider et dans une des novellas de Si ça saigne, est à nouveau sur le pont dans cette sombre affaire, appelé à la rescousse par la mère de Bonnie. Alors que sa vie familiale est chamboulée, elle essaie de se maintenir à flot en se concentrant sur la disparition de Bonnie. C'est aussi -nous sommes en fin d'année 2021- une période troublée par l'épidémie de covid-19, et par l'assaut donné par les partisans de Trump sur le Capitole. King évoque cet ancrage dans l'Histoire de son pays en postface, car en général il n'aime pas trop faire cela, mais cette fois il a enfreint sa propre règle car l'ambiance particulière due au covid a servi son sujet : la mère d' Holly meut de cette "nouvelle" maladie, et le sentiment paranoïaque qu'elle a généré collait parfaitement avec le caractère de l'enquêtrice, pleine de TOCs et aux schémas mentaux particuliers. Oui, Holly, pour celles et ceux qui la découvriraient à cette occasion, développe une forme d'autisme, qui la handicape au niveau des rapports individuels, mais lui permet de résoudre certaines enquêtes peut-être plus rapidement. 

King nous fait suivre trois fils narratifs différents, celui de Holly bien sûr, celui de sa jeune amie Barbara, petite sœur de son collaborateur Jerome Robinson, et celui du tueur qui sévit sur Ridge Road, dans la ville de l'Ohio où ils habitent tous. Le transfert dans l'esprit du tueur est un classique du thriller, avec ici un niveau de malveillance particulièrement élevé, même si je trouve que l'auteur aurait peut-être pu aller encore plus loin. L'arc concernant Barbara est plus original, mais on sent là l'amour de King pour ses personnages, avec une jeune femme qui est en train de trouver sa voie, d'une façon très émouvante. Je pense d'ailleurs que Barbara va prendre de plus en plus de place dans les prochaines bouquins ayant Holly pour héroïne. 
 

A l'instar d'un Billy Summers que j'ai adoré, ce nouveau roman, qui pourtant ne comporte aucun élément surnaturel dans son intrigue, hormis quelques références sans influence à des classiques comme Ça. La montée en tension est toujours aussi forte chez King, et très vite on se retrouve avec une histoire dont on a du mal à se détacher. King gère les trois fils narratifs de façon désordonnée, d'autant plus que les actions ne sont pas simultanées. Et puis ce salopard nous sort, environ à 50 pages de la fin (sur un peu plus de 500), un court chapitre ou les trois fils se rejoignent au niveau temporel. Là vous ne lâchez plus le bouquin. Même si votre gamin part faire des cabrioles sur une balançoire. VOUS NE LE LACHEZ PLUS JUSQU'A LA FIN. 

Comme l'écrit le site Booklist, c'est le roman que Holly mérite.

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Quand Gwendy Peterson avait douze ans, Richard Farris, un homme étrange avec un chapeau melon lui a donné une boîte munie de boutons qui permettait de distribuer friandises et pièces anciennes, mais qui pouvait aussi détruire des mondes. Les années ont passé, Gwendy est devenue sénatrice du Maine et une écrivaine célèbre. Un jour la boîte réapparait dans sa vie. Les mystérieux hommes en jaune veulent mettre la main sur l’objet maudit, et Gwendy doit les en empêcher, quel qu’en soit le prix. Mais où dissimuler un objet avec de tels pouvoirs ?

 

L'histoire de Gwendy a commencé ici et a continué , avant de connaître sa conclusion dans ce troisième volet. L'adolescente de Castle Rock, dans le Maine, a désormais plus de soixante ans, est la deuxième sénatrice de son Etat, et s'embarque dans une expédition à destination d'une station spatiale en orbite pour faire des observations sur le climat terrestre. Mais aussi et surtout, et c'est un secret, pour donner un destin définitif à cette satanée boîte à boutons qui la suit depuis qu'elle a douze ans, et qui est la cause de tous ses soucis, y compris la forme d'Alzheimer précoce qui commence a altérer ses capacités cognitives. 

Cette novella (de 360 pages en poche, tout de même) marque une première dans l'œuvre de King, puisqu'elle prend pied -pour l'essentiel- dans l'espace, un lieu qu'il n'avait pas encore exploré. Elle brasse plusieurs autres éléments intéressants, comme une actualité qui nous parle à tous, car se situant en 2025, après que la Terre ait connu le fléau sanitaire du covid-19, que les auteurs évoquent en arrière-plan. L'autre ancrage dans la réalité est l'affichage féroce de Donald Trump, ennemi déclaré de King depuis de nombreuses années, et dont une sorte d'alter ego tient une place essentielle dans le récit. Je retient également l'évocation émouvante et flippante de la dégénérescence cognitive de Gwendy, une des phobies affirmées de King. Un transfert d'autant plus transparent que Gwendy est devenue au fil des années... écrivain, une alter ego de plus dans l'œuvre de l'auteur du Maine. Un auteur qui fait des allusions -comme souvent- à d'autres titres phares de son interminable bibliographie, en l'occurrence Ça (après tout, Gwendy est originaire de Castle Rock, et Derry appartient à la même géographie fictive) et La Tour Sombre, point nodal de son œuvre. Une Tour Sombre qui devient même un enjeu lié à la fameuse boîte à boutons, responsable de nombre de malheurs à travers le monde. On notera les initiales de celui qui amène la boîte à Gwendy la première fois, Richard Farris, qui évoque d'autres personnages dans le Kingverse.

King s'autorise aussi des références à la pop culture, avec des vaisseaux fantômes célèbres et plusieurs références au Seigneur des Anneaux de Tolkien, mais aussi à La Variété Andromède, roman de Michael Crichton.

Sans être dans la frange la moins intéressante de l'œuvre de King, le premier volet des aventures de Gwendy m'avait plu, sans plus. Le deuxième, laissé à Chizmar, était du même tonneau. Ce troisième et ultime volet, réunissant les talents des deux auteurs, est vraiment très bon. Il y a de nombreux éléments surprenants, du suspense, un découpage hors pair et beaucoup d'émotion. Et on se prend même à fantasmer d'un crossover entre Gwendy Peterson et Holly Gibney, une autre héroïne emblématique du King...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

L'espèce humaine s'est déployée parmi les étoiles. Sur la planète Theroc, les humains vivent dans une monumentale forêt dont les arbres forment un esprit unique. À l'Initiative des lldirans, une espèce extraterrestre ancienne et pleine de grandeur, un vaisseau part explorer les limites du Bras spiral et découvre une nébuleuse mystérieuse, si opaque que même la lumière stellaire ne peut la pénétrer... Et qui, sous le regard horrifié des explorateurs, commence à grossir et à s'étirer. Un mal si ancien qu'il a été oublié les menace... une entité si puissante que l'existence même de toutes les créatures vivantes est en danger.

 

Je n'avais presque jamais lu de livre de Kevin Anderson, malgré son CV qui force le respect : il a écrit dans les univers de Star Wars, Starcraft, et il est entre autres le co-auteur, avec Brian Herbert, des préquelles de Dune et d'autres ouvrages dans le même univers. Il a écrit trois petits romans mettant en scène Mulder et Scully, héros de la série fantastique The X-Files, romans que j'ai lus il y a quelques années. ces contributions ne l'ont pas empêché de développer ses propres sagas, comme celle des Sept Soleils, qui compte 7 romans et une préquelle, ces sept romans étant disponibles chez Bragelonne. Cette nouvelle saga y fait suite, et j'ai voulu me plonger dans cet univers foisonnant, sans avoir lu la première série. Ce qui m'a un peu posé souci, car certains évènements ou concepts m'étaient, dès lors, un peu étranger.

Par exemple, qu'est-ce que le thisme ? Pourquoi les robots klikiss sont-ils aussi méchants, alors que d'autres créations cybernétiques, les compers, font elles preuve d'un dévouement totalement soumis aux fameuses trois Lois de la Robotique édictées par Isaac Asimov ? Qu'est-ce que la forêt-monde ? A quoi ressemblent les Ildirans ? etc. Le glossaire présent en fin de volume (mais pas signalé au début) peut aider à remettre plusieurs personnages et lieux dans le contexte.

Le roman peut, dans sa forme, dérouter certains lecteurs. En effet la trame narrative est partagée par une dizaine de personnages différents, humains, robots, Ildirans, Vagabonds... J'avoue que certains fils narratifs m'ont intéressé plus que d'autres, comme l'apparition d'une mystérieuse épidémie qui a ravagé une civilisation -inconnue- entière, ou l'histoire de cette milliardaire recluse qui finance des recherches médicales à la pointe sur une planète à la sécurité extrême.

 

Au fil de la lecture, les fils des intrigues se déploient, puis se recoupent pour converger vers deux sujets principaux, une épidémie mortelle et la menace sourde et cosmique de créatures considérées jusque-là comme légendaires. Comme l'indique l'auteur en avant-propos, c'est une lettre d'amour à de nombreux auteurs de SF classiques, comme Isaac Asimov, Arthur C. Clarke, Robert Heinlein, Andre Norton... C'est une lecture très plaisante, mais pas facile quand celle-ci est découpée en nombreuses séquences.

J'ai hâte de lire la suite, qui est déjà sortie.



Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Annoncé comme la suite de The Shining, ce film est donc -lui aussi- une adaptation du roman éponyme de Stephen King. Il met en vedette Danny Torrance, qui a réussi à 'échapper de l'hôtel Overlook, et qui lutte contre ses démons (alcoolique et psychique). Il a en effet toujours en lui le shining, cette faculté qui lui permet de voir des fantômes, mais aussi, et c'est nouveau, de converser mentalement (et à longue distance) avec des gens "comme lui". C'est comme ça qu'un beau jour une fillette prénommée Abra entre en communication avec lui. Une conversation amicale qui dure plusieurs années, alors que "Dan" (pour changer du diminutif dont le dotait feu son père) réussit à mettre fin à son addiction à la dive bouteille, et trouve du travail dans un hospice de la petite ville de Frazier (New Hampshire). Mais au bout de 8 ans de "correspondance" mentale, Abra alerte "Oncle Dan" : elle a des visions concernant des enfants "comme eux" qui sont enlevés puis "mangés" par un groupe de vampires psychiques se faisant appeler le "Noeud Vrai". Commence alors un jeu du chat de la souris, avec des intrusions mentales mutuelles, des coups de feu et des bons sentiments.
 

Le film est monté, scénarisé et réalisé par Mike Flanagan, qui avait déjà réalisé Jessie, autre adaptation d'un roman de Stephen King en 2017. Son travail est de bonne facture, il a de la technique pour nous montrer comment l'esprit peut être aspiré, manipulé, pénétré... La filiation avec le film de Stanley Kubrick est d'autant plus assumée que certaines scènes du premier film ont été refilmées à l'identique pour illustrer le passif de Danny. On est clairement dans une histoire vampirique, dans une veine psychique, avec la façon dont les douleurs des victimes du Noeud Vrai sont aspirées (littéralement) par leurs tortionnaires, mais aussi la façon dont ils meurent.

Sans être dans le haut du panier, cette adaptation est dans une bonne moyenne des adaptations de King. Une qualité due au fait que ce dernier n'a pas touché au scénario, et que Flanagan a une vraie sensibilité pour le genre et se révèle un bon technicien de la réalisation. Mc Gregor cabotine un peu, mais ne dessert pas le film, dans le casting duquel se détache également Rebecca Ferguson, actrice suédoise qui aune vraie présence (ici habitée) à l'écran.

 

Spooky
 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

En marge d'un ouvrage consacré à Terry Pratchett (co-écrit avec mon amie Stéphanie Chaptal, et qui va sortir au printemps), j'avais envie de faire un focus sur une œuvre de Terry Pratchett injustement méconnue, et qui plus est, pour assumer le parallélisme, une saga qu'il a co-écrite, avec son compatriote Stephen Baxter. Lequel est surtout connu pour ses épopées spatiales brillantes, comme Titan, Evolution, ou encore Lumière des jours enfuis, qu'il avait co-signé avec Arthur C. Clarke. Clarke, dont je vais reparler.

J'ai donc jeté mon dévolu sur La Longue Terre, une suite romanesque de 5 opus, écrits entre... et ..., dont l'idée de départ est simple, mais géniale. Il existe des Terres parallèles à la nôtre, et l'on peut "passer" de l'une à l'autre de manière innée, ou bien en utilisant des petits boîtiers, dont un savant philanthrope (ou pervers) décide de mettre gratuitement les plans sur le marché, ce qui provoque un exode massif de la population terrestre vers ces autres mondes, vierges de toute surpopulation, de toute pollution et de tout contrôle, pour un temps du moins. AU-delà de cette absence de manifestation humaine, les Terres parallèles, bientôt désignées par le nom générique de La Longue Terre, comportent de menues variations : des climats différents, mais aussi des espèces intelligentes inconnues, telles les Trolls ou les Elfes. Ces Terres n'étant pas accessibles aux métaux, base de nombreux modes de transport classiques, les Humains mettent au point un moyen pratique de les explorer, des dirigeables, bientôt désignés twains. 

Nous suivons les aventures de Josué Valienté, passeur-né qui n'aspire qu'à vivre en paix sur Ouest-Madison 5, une réplique de la capitale du Wisconsin à 5 mondes de la Primeterre, celles de Sally, la fille de l'inventeur du Passeur, le fameux boîtier, qui a choisi de vivre en nomade sur ces mondes, mais aussi de Lobsang, une intelligence artificielle dont la conscience est incarnée dans le corps d'un livreur népalais, entre autres. leurs destins vont se croiser sur différents mondes de la Longue Terre. Au-delà des récits d'exploration, assez inventifs, sur cette Longue Terre, la Longue Mars et le Long Cosmos (oui, ces dimensions parallèles ne sont pas circonscrites qu'à la Terre...), c'est l'occasion pour les deux auteurs de parler d'écologie et d'humanisme. Ici en nous montrant comment l'exécution programmée d'un mère troll (créatures semblables à des ours, mais plus paisibles, et surtout liées entre elles, par-delà les Terres par une connaissance mutuelle enrichie par des chants) peut provoquer une guerre interdimensionnelle ; là, pourquoi l'éradication d'une nouvelle race humaine, plus évoluée, serait une grave erreur pour l'avenir de l'humanité toute entière. Avec en autre point d'orgue, l'éruption d'un mégavolcan sur la Primeterre, obligeant ses habitants à migrer vers les Terres parallèles... Dans le volume 4 Josué Valienté part à la recherche de ses origines, et de celles de son étrange pouvoir ; dans le cinquième, il est  âgé (et a le même que l'un de ses co-auteurs, Terry Pratchett), et part en quelque sorte faire une retraite spirituelle, plus rien ou presque ne le retenant sur la Primeterre ou en un endroit précis. Alors que les Suivants semblent monter en puissance, il décline doucement, à l'image de Terry Pratchett, atteint d'une forme de maladie d'Alzheimer...

J'ai retrouvé dans ce cycle des échos, ou plutôt une dimension comparable à celui de Rama, écrit par Arthur C. Clarke dans les années..., une saga que je tiens, du moins pour ses trois premiers segments, pour un chef-d’œuvre inégalé de la science-fiction, de par son message d'humanisme universel. L'hommage est corroboré par le fait qu'une capsule dans laquelle voyagent Josué et quelques-uns de ses amis à la fin du cycle s'appelle Oncle Arthur (et que le nom de Clarke y soit explicite). Baxter, qui est pour moi pour son héritier littéraire, propose, avec l'aide de Terry Pratchett, une dimension féministe mais surtout fortement attachée à l'écologie, au respect de notre monde. C'est à la lecture du volume 3, La Longue Mars, que j'ai senti un basculement fort vers cette tendance, entre la découverte d'une civilisation tournée vers les étoiles sur Mars et la thématique de l'émergence d'une génération spontanée nettement plus intelligente que l'Homo Sapiens, et consciente de cette supériorité. La collaboration entre ces deux écrivains brillants trouve son écho dans la confrontation entre les tenants d'une solution finale (j'utilise cette expression à dessein) et ceux d'une bienveillance sans angélisme, sans naïveté.

La conclusion du cycle, après la disparition de Terry Pratchett, reste dans la même veine : un message d'espoir, d'humanisme et de bienveillance, malgré les affreuses catastrophes auxquelles les Terriens ont pu être exposés.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Finney Shaw, un adolescent de 13 ans, timide mais intelligent, est enlevé par un tueur sadique qui l’enferme dans un sous-sol insonorisé où s’époumoner n’est pas d’une grande utilité. Quand un téléphone accroché au mur, pourtant hors d’usage, se met à sonner, Finney va découvrir qu’il est en contact avec les voix des précédentes victimes de son ravisseur. Ils sont aussi morts que bien résolus à ce que leur triste sort ne devienne pas celui de Finney.

Scott Derrickson, réalisateur de l'Exorcisme d'Emily Rose, Sinister et Hellraiser 5, mais aussi du premeir Dr Strange, a voulu revenir à ses premières amours, le film d'horreur. Se souvenant avoir lu au début des années 2000 la nouvelle de Joe Hill Black Phone, il a commencé à travailler à son adaptation. Pour incarner le méchant Ravisseur, il a pensé à Ethan Hawke, qu'il avait déjà dirigé dans Sinister. Malgré le fait qu'il passe 90% du temps le visage masqué, c'est la voix de l'acteur, à la fois caverneuse et fragile, qui donne une dimension particulière à son personnage. La gestuelle aidant, il compose un méchant assez convaincant, et imposant physiquement.

Face à lui le jeune Mason Thames, dont c'était le premier rôle au cinéma, est lui aussi pas trop mal en gamin futé ayant quelques pouvoirs particuliers. Des pouvoirs, sa petite soeur Gwen en possède aussi. Elle fait en effet des rêves en rapport avec les enfants disparus depuis quelques mois dans cette banlieue nord de Denver. Mais cette fois-ci, c'est la vie de son frère qui est en jeu. Faisant fi des brimades et avertissements de leur père alcoolique, elle décide d'agir et de retrouver la maison que ses rêves lui indiquent. Quasiment tout le film repose sur l'intensité et la présence des jeunes acteurs, lesquels interagissent avec d'autres adolescents. A ce titre, la séquence où le fantôme d'un enfant disparu explique à Finney comment frapper le ravisseur avec un objet contondant est assez bluffante, voire hypnotisante. 

On ne peut pas dire que Joe Hill soit beaucoup mieux loti que son père Stephen King en termes de qualité d'adaptation, mais celle-ci est plutôt correcte, et par les temps qui courent, on s'en contentera.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

L’une vit le jour, l’autre vit la nuit... 

1846.  Un soir d’automne, le ciel est rouge au-dessus du village de Thiercelieux. Lapsa et Lune ont grandi ensemble mais cette nuit-là, l’appel de la lune rousse va les séparer. Lapsa découvre qu’on lui a menti sur la mort de ses parents et se jure de découvrir la vérité. Lune se lance à la poursuite d'un loup noir, jusqu’à un coffre...

 

Les Loups-Garous est un petit jeu sorti depuis 10 ou 15 ans, qui a connu un succès considérable. C'est en effet le jeu idéal pour une bande de copains... Qu'il inspire une série d'histoires originales n'était qu'une question de temps, et c'est Castelmore, division "poche" et "jeunesse" du géant de l'Imaginaire Bragelonne, qui a décroché la timbale. deux auteurs français reconnus de ce même Imaginaire, Silène Edgar et Paul Beorn, se sont donc associés pour raconter l'historie de ce groupe de gosses qui se retrouvent sous l'influence d'une sorte de malédiction dans leur village, aux prises avec des loups agissant seulement la nuit... Dès les premières pages ils font sauter les limites imposées par le jeu, en racontant une sorte de conte social dans les campagnes, dans une ambiance de paranoïa grandissante. C'est fin, c'est fun, c'est frais, je recommande.



Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Le hasard fait parfois bien les choses. C'est en préparant une table ronde pour le festival Voyageurs immobiles, qui s'est tenu à Cherbourg en août 2023, que j'ai lu ce roman de Silène Edgar, une autrice de fantasy qui faisait jusque-là "seulement" partie de mes contacts facebook, mais dont j'avais pu apprécier par ce biais la joie de vivre, la gentillesse apparente et l'enthousiasme lors de la sortie de chacun de ses livres. Et un jour j'ai lu La Maison de Feu. Voici le pitch, récupéré sur le site de l'éditeur, Bragelonne : 

Sous le soleil de Monos s’étale un gigantesque marais parsemé de volcans et d’atolls. Sur Polis, l’île centrale, le couple sacré, aux pouvoirs ancestraux, maintient l’Équilibre durant les quarante-neuf ans de la ronde. Mais lors de la cinquantième année, l’ombre de la planète Mavros se répand et vient le temps de la guerre.

Une guerre qui semble lointaine à la naissance d’Aïone. Et pourtant, l’extraordinaire enfant à la peau bleu profond et aux cheveux de feu semble à l’origine d’une cascade de bouleversements. Le volcan se réveille. Au contact de sa peau, ses frères sont transformés et développent le pouvoir de saisir l’avenir, de discerner le mana, de commander au vent…

Débute alors un cycle de calamités à l’ampleur surnaturelle – séismes, tempêtes, sécheresse, coulées de lave – et tous s’interrogent : la petite fille à la couleur de nuit, qui grandit à une vitesse phénoménale, est-elle un élément d’Équilibre ou de Chaos ? Le couple sacré et les mages de guerre accepteront-ils son existence ? Aïone et ses frères, aux dons enviables, seront-iels enlevés à leur village ? Et surtout… qui aura le pouvoir de calmer le Maelström au cœur du volcan ?

Sous le soleil de Monos s’étale un gigantesque marais parsemé de volcans et d’atolls. Sur Polis, l’île centrale, le couple sacré, aux pouvoirs ancestraux, maintient l’Équilibre durant les quarante-neuf ans de la ronde. Mais lors de la cinquantième année, l’ombre de la planète Mavros se répand et vient le temps de la guerre.

Une guerre qui semble lointaine à la naissance d’Aïone. Et pourtant, l’extraordinaire enfant à la peau bleu profond et aux cheveux de feu semble à l’origine d’une cascade de bouleversements. Le volcan se réveille. Au contact de sa peau, ses frères sont transformés et développent le pouvoir de saisir l’avenir, de discerner le mana, de commander au vent…

Débute alors un cycle de calamités à l’ampleur surnaturelle – séismes, tempêtes, sécheresse, coulées de lave – et tous s’interrogent : la petite fille à la couleur de nuit, qui grandit à une vitesse phénoménale, est-elle un élément d’Équilibre ou de Chaos ? Le couple sacré et les mages de guerre accepteront-ils son existence ? Aïone et ses frères, aux dons enviables, seront-iels enlevés à leur village ? Et surtout… qui aura le pouvoir de calmer le Maelström au cœur du volcan ?

 

Vous l'aurez deviné (ou pas), ce roman de fantasy a un cadre géographique que l'on pourrait qualifier de "proto-polynésien". Je ne suis pas très familier des histoires et légendes venant du pacifique sud (euphémisme, mes connaissances en la matière doivent se résumer au film Vaiana), mais de ce que j'en sais, les noms, les éléments cités, le cadre (des îles regroupées en royaumes libres, un climat plutôt chaud avec de la mousson...) y font nettement référence. Mais cela n'a au final pas d'importance, car l'immersion dans ce cadre est totale, Silène Edgar proposant de nous initier à un ensemble de rites, de traditions, une Histoire même, qui ont une grande cohérence. Nous voici en effet dans un village qui a les pieds dans l'eau, et la tête tournée vers le volcan qui le surplombe, et qui menace de faire des siennes, au mépris du cycle habituel consigné dans les archives dudit village, appelé "faré". Dans ce cadre, tenu par les mages, des personnes ayant à la fois des dons de medium, de guérisseurs, mais aussi un statut de chef et de juge de paix, un évènement inattendu va en effet bouleverser un quotidien presque immuable, rythmé par la saison de pêche, les cultures fruitières et la mousson. 

La plume de Silène Edgar est sans fioritures, à la fois sensitive et élégante. Elle dit être plus habituée aux formats courts, mais prouve avec ce premier volet d'une trilogie qui devrait tutoyer le millier de pages, qu'elle sait aussi, sans diluer, prendre le temps de raconter une histoire, pleine de péripéties. Une histoire pleine de magie, de personnages intrigants, de bruit et de fureur, dès ce premier tome, où certains protagonistes importants disparaissent déjà, sans qu'on s'y attende vraiment.

J'ai hâte de lire la suite. 


Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

"Le nouveau chef d’œuvre de Hayao Miyazaki" "Chaque image est un tableau peint à la main." Voilà quelques-unes des accroches de certains medias au sujet du dernier -en date- film du maître japonais de l'animation. Autant vous dire que c'est totalement vide de sens. Une œuvre d'un même auteur ne peut avoir qu'un seul sommet, un seul chef d’œuvre, sinon cela ne veut plus rien dire. Quant aux tableaux peints à la main... Les tableaux étaient peints à la main, tous, avant que d'autres outils soient mis à la disposition des peintres, devenus pour certains des illustrateurs.

Voilà, ces agacements passés, transportons-nous donc dans ce film, qui a créé le buzz une fois de plus. Non seulement parce qu'il s'agit d'une œuvre de Miyazaki, mais aussi parce que le studio Ghibli a choisi de n'en faire aucune promotion, de n'en livrer aucune image -hormis une affiche, un brin énigmatique- jusqu'à sa sortie japonaise, en juillet dernier. Alors que la sortie française officielle est imminente, le jeu habituel de la distribution s'est tout de même mis en marche sous nos latitudes : avant-premières, images promotionnelles, bande-annonce alléchante...

 

Mahito, douze ans, a perdu sa mère lors d'un incendie dû aux bombardements pendant la guerre dans l'hôpital où elle était soignée quelques années auparavant. En compagnie de son père il déménage à la campagne, où ce dernier a fait construire une usine à proximité du manoir de sa belle-famille. En effet il a épousé la soeur cadette de son ex-femme, et cette dernière porte déjà son enfant. Quelque peu déprimé par cette istuation et hanté par sa course désespérée pour sauver sa mère dans une Tôkyô en flammes, Mahito traîne son spleen à l'école, où il devient rapidement le souffre-douleur de ses camarades. Il se mutile volontairement, pour ne plus y retourner. C'est alors qu'un héron cendré commence à le harceler, lui affirmant que sa mère n'est pas morte comme on le lui a fait croire, et qu'il sait où la trouver. Mahito le suit jusqu'à une tour désaffectée à proximité du manoir de sa belle-famille, une tour qui aux voies emmurées qui recèle un passage vers une autre dimension...
 

Après des films fabuleux comme Le Voyage de Chihiro, Nausicäa de la vallée du vent ou encore Mon Voisin Totoro, après Le Vent de lève, qui se présentait comme le film-testament du réalisateur tant il brassait ses thèmes favoris et de nombreux éléments autobiographiques, Miyazaki arrive encore à surprendre et un peu dérouter ses fans et ses exégètes. Mais dans un premier temps, à ravir leurs yeux. Car en effet, la finesse du trait et la fluidité de l'animation, toujours réalisée "à l'ancienne" sont par moments à couper le souffle. Il y a toujours cette poésie visuelle, ces images sublimes qui constituent la patte de Miyazaki-san dans Le Garçon et le Héron. Et toujours, toujours, cette musique symphonique et délicate de Joe Hisaishi pour l'accompagner. Et une histoire dense, avec un enfant déraciné (comme dans Chihiro, Souvenirs de Marnie, Mon voisin Totoro...) au centre de l'histoire. Une histoire inspirée par plusieurs romans comme Et vous, comment vivrez-vous ?, écrit par Genzaburô Yoshino, un best-seller réédité plus de 80 fois et paru en 1937. Miyazaki y a également inséré des éléments issus du roman de John Connolly, Le livre des choses perdues, sorti en 2006. 

Mais surtout, un connaisseur de la vie du réalisateur y verra des éléments autobiographiques : comme lui, Mihato est le fils d'un chef d'entreprise qui prospéra grâce à 'industrie aéronautique pendant la guerre,e t sa mère était malade et soignée à l'hôpital. L'adolescent rencontre un vieil homme, qui aimerait trouver un successeur, capable de maintenir grâce à sa sensibilité et ses gestes délicats un monde sur le point de s'effondrer, symbolisé par des pièces de formes disparates. On peut y voir une allégorie de Miyazaki, tentant de maintenir à flot un studio Ghibli dans une situation très difficile.

Le thème principal du film est cependant la mort. Elle n'est ici pas définitive, d'une certaine façon, puisque dans la dimension onirique où voyagent Mihato et Héron (oui, le héron, qui n'en est pas vraiment un, s'appelle comme ça) la mort, le temps et la vie n'ont plus vraiment de sens, ou peuvent s'apprécier différemment. C'est une nouvelle synthèse de l'oeuvre miyazakienne qui s'offre à nous, mais de façon moins accessible, moins évidente que par le prisme de ses précédents films. Ce qui risque de placer ce garçon et le Héron un, voire deux crans en-dessous ces films précédemment cités. Il faudra probablement plusieurs visionnages pour saisir la portée et la profondeur de ce douzième long-métrage du réalisateur.

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Après un premier volume intrigant, dans lequel, après une crue ayant presque submergé la petite ville de Perdido, on assiste à la reprise en main de la ville par ses habitants, ce deuxième volume de la série à succès de Michael Mc Dowell entre dans le dur.
 

Ainsi Oscar, héritier de l'une des scieries principales de la ville, a-t-il épousé Elinor, cette jeune femme mystérieuse apparue avec la crue, et lui a-t-il fait deux enfants, au grand dam de sa mère, Mary-Love. Ainsi les édiles de la ville ont-ils engagé Early Haskew, un ingénieur brillant, pour élaborer et mettre en œuvre le chantier d'une digue permettant de protéger la ville de futures crues de la rivière boueuse. Mais ce chantier va amener son lot de désagréments et de troubles, et l'ambiance particulière de la ville va peu à peu changer...

Blackwater est une petite ville avec ses enjeux de pouvoirs, ses mesquineries. Mc Dowell, par sa précision et la parfaite maîtrise de ses personnages (Elinor reste très mystérieuse) réussit à nous garder en haleine. Il tisse une toile comportant de nombreux fils, avec des personnages encore plus nombreux, mais dont lez positionnement est plutôt clair. Une seule scène étrange dans ce deuxième opus, mais c'est pour faire basculer l'histoire de cette fameuse digue dans une certaine direction. Et les ambitions d'Elinor, si elles ne sont pas encore complètement claires, commencent à se préciser un peu...

 

Spooky

 

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