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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

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Petit coup de pouce à Mathieu Myskowski, qui publie son premier album sur le site de manolosanctis, une société qui fêtera bientôt sa première année d'existence. C'est une étrange histoire d'exploration spatiale, pour l'heure queles quelques pages sont visibles, mais je suis curieux de lire la suite...

 

D'une manière générale, allez faire un tour sur ce site, il y a plusieurs albums "numériques" qui valent le détour.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

 

Pour le 300ème billet publié sur le présent blog, je voulais marquer le coup. D'abord en vous parlant d'un film exceptionnel, Inception. Et puis GiZeus, collaborateur régulier du blog, m'a proposé d'écrire une chronique à deux, puisque visiblement nos ressentis étaient proches. Cela donne l'article que vous allez lire. J'espère que cela vous plaira, et vous donnera envie d'aller voir ce film, ou de le visionner lorsqu'il sortira en video.

 

Spooky.

 



Depuis Memento, il y a 10 ans, Christopher Nolan est un réalisateur-scénariste qui monte en puissance. Tous ses films, à l'exception d'Insomnia, sont des œuvres uniques, marquantes, intelligentes. Quand il a été amené à reprendre la série des Batman, en 2006, beaucoup ont eu peur qu'il s'y casse les dents, comme d'autres avant lui. Mais il a réussi le même coup que Bryan Singer avec la franchise X-Men : insuffler une nouvelle dynamique et donner une véritable dimension humaine aux personnages. Batman begins, mais plus encore The Dark Knight sont des œuvres crépusculaires, d'une dimension épique inouïe. Le Prestige, réalisé à la même époque (soit 2006) est aussi un film très réussi, sur un sujet inhabituel, la prestidigitation, mais surtout sur les faux-semblants, un sujet récurrent dans les films de Nolan.

 

En 2010, avec les pleins pouvoirs financiers de la Warner après le triomphe de The Dark Knight, il revient avec Inception, une série B aux allures de blockbuster, qui devrait asseoir définitivement sa réputation.

 

Cobb est un voleur d'un genre particulier : sa spécialité est d'infiltrer l'esprit des gens pour en extirper les secrets, au cours de leurs rêves. Un métier dangereux, complexe, mais où il est devenu le meilleur après avoir perdu sa femme. Soupçonné de l'avoir tuée, il ne peut rentrer aux Etats-Unis pour retrouver ses enfants. Pourtant une grosse société, représentée par l'énigmatique Saito, lui propose de l'affranchir de toute inculpation s'il parvient, par le biais de sa technique poussée à l'extrême, à persuader l'héritier d'un empire industriel de disloquer ledit empire. Pour cela Cobb et ses acolytes vont utiliser la procédure de l'inception, consistant à instiller une idée dans l'esprit de ses victimes, toujours par l'intermédiaire du rêve, mais en plaçant cette idée au plus profond de son subconscient, de sorte qu'il soit presque persuadé d'avoir eu l'idée lui-même. S'engage alors une véritable course-poursuite contre le temps, Cobb et son équipe ne disposant que de quelques heures pour agir. Mais un élément très perturbant, connu de Cobb seul, va gripper les rouages d'une mécanique si bien huilée...

 

Avec les bases qui sont posées, Nolan parvient à développer son sujet de façon magistrale. En effet, alors que nombre de scénaristes auraient galvaudé des idées pareilles, en nous servant un divertissement plat et sans valeur ajoutée, Inception n'hésite pas à tourmenter le spectateur dans des considérations oscillant entre mysticisme et métaphysique. Les rêves notamment, seront le moyen d'interroger le spectateur sur la réalité du monde dans lequel il évolue. Mais cette idée d'une perception faussée de l'univers, de sa tangibilité physique, est loin d'être neuve. On pourra aisément faire l'amalgame entre le Malin Génie de Descartes et le rêveur de Nolan, ou encore comparer le terrain des rêves à la Matrice. Certainement plus que Descartes, on peut spéculer que l'écrivain renommé de science-fiction Philippe K. Dick a influencé le réalisateur sur ce thème. Néanmoins, là où les exemples sus-cités se contentaient d'une dualité vrai/faux, ou laissaient planer le doute, on trouve ici une imbrication de ces univers.

 

Mais trêve d'interrogation sur une prétendue paternité. Car si Inception n'introduit pas des thèmes entièrement novateurs, le film amène avec lui sa cohorte de trouvailles jouissives. On notera au passage qu'il n'utilise pas la ficelle éculée de la romance, histoire de marquer un peu plus son originalité. Cette dernière se manifeste par un ajout qui vient rompre avec les modèles d'inspiration suspectés, avec l'idée toute simple mais lourde de conséquences de l'imbrication des rêves, comme évoqué plus haut. Une fois le monde dédoublé, pourquoi ne pas encore le multiplier à son tour ? Rien ne l'empêche, et Nolan le démontre avec un brio monstre, tout en apportant une profondeur spectaculaire au concept. Alors que l'on pourrait croire à une sorte de télépathie moderne, il n'en est rien, et il faudra ruser avec la personnalité du sujet pour parvenir à ses fins. Et le problème des réalités multiples n'épargne personne, même les principaux acteurs. Pour remédier à cette angoisse permanente, un stratagème tout simple permet de vérifier que la physique n'est pas altérée, et que l'on évolue dans la réalité. Un détail donc, mais dont l'accumulation nous fait ressentir la finition impeccable. Parmi les trouvailles de premier plan, on retiendra également les jeux visuels, qui témoignent une fois de plus de l'inventivité de Nolan. Et plus généralement, il faut louer la remarquable utilisation des effets spéciaux, qui nous en mettent plein les mirettes sans jamais tomber dans une débauche inutile, comme lorsqu'il s'agit de démontrer la qualité d'un bon Architecte.

 

Nolan a commencé à travailler sur le scénario d'Inception il y a près de 10 ans. Un projet ambitieux, dont l'action se déroule à Tokyo, Londres, Paris, Tanger, au Canada et à Los Angeles. Un choix pas anodin puisque le réalisateur est un fan des films d'action à la James Bond. Cette influence se retrouve dans l'un des niveaux de rêve du film, une course-poursuite à skis dans l'inconscient de... mais chut. Lorsqu'il a enfin pu mettre en chantier ce projet, il s'est attaché les services d'un casting de choix. En premier lieu Leonardo DiCaprio, qu'on ne présente plus, et qui a désormais tourné avec la plupart des meilleurs metteurs en scène, de Spielberg à Ridley Scott en passant par Sam Mendes ou Scorsese, sans oublier Danny Boyle et Cameron. Ridley Scott qu'il va d'ailleurs retrouver l'an prochain pour une adaptation attendue du Meilleur des Mondes. A côté de l'acteur principal, monstrueux de retenue, on trouve Michael Caine et Cillian Murphy, piliers des deux Batman de Nolan, la jeune et très douée Ellen Page (Juno), Ken Watanabe, qui joue dans toutes les grosses productions américaines mettant en scène un Japonais ou encore Joseph Gordon-Levitt, qui s'est surtout distingué à la télévision. Une distribution au diapason, impeccable dans son ensemble, y compris Marion Cotillard, dans le rôle ambigu de la femme de Cobb.

 

L'intertexte d'Inception est presque aussi complexe que son synopsis. Nous avons un homme déstructuré, qui s'enfonce dans son métier aliénant mais qui cherche aussi à retrouver sa vie, ses valeurs. Un film de casse, avec beaucoup d’action, où un groupe de complices (dont certains nouveaux) essaient d'infiltrer une personne, tout en luttant contre les défenses que celui-ci a mis en place ; sur ce plan, ça ressemble un peu à Mission impossible (la série). Les protagonistes se retrouvent dans des dimensions parallèles, celles du rêve, ou plutôt DES rêveS, puisque Cobb et son équipe décident d'imbriquer deux autres niveaux de rêve au premier dans lequel ils plongent le jeune Fischer. A chaque niveau l'un des "voleurs" se retrouve en position de "gardien", chargé de veiller au bon déroulement du processus tout en devant repousser la sécurité onirique armée. Ainsi à un moment du film on se retrouve sur plusieurs niveaux de "réalité onirique", dans des situations critiques, et Nolan joue à saute-mouton à chacune d'entre elles. Exercice casse-gueule, mais la virtuosité narrative du réalisateur (qui a aussi écrit le script) lui permet de se sortir sans encombre de cette haute voltige. C'est la productrice du film, Emma Thomas, qui a su le mieux définir le long métrage : un film de braquage sur un fond fantasmagorique. En fait le climax du film tient en quelques secondes dans le premier niveau de rêve, le temps d’une chute, durée décuplée à chaque niveau inférieur. Une déclinaison vertigineuse.

 

L'histoire ne s'embarrasse pas de termes techniques, se concentrant sur l'action, qui devient vite omniprésente, après une période d'exposition des enjeux et de recrutement de l'équipe de Cobb. Très vite également les mouvements de caméra, extrêmement efficaces, portés par le score addictif de Hans Zimmer embarquent le spectateur dans une expérience inouïe depuis Matrix. La comparaison est inévitable, non seulement pour les raisons déjà invoquées, mais aussi parce que l'on a également dans le film de Nolan une scène de combat en apesanteur. Cette apesanteur, si elle se justifie dans le premier niveau de rêve, est pourtant absente des niveaux inférieurs. Il y a là, peut-être, la seule faille narrative du film de Nolan. Car pour peu que l'on adhère au sujet, c'est imparable. Le film produit des effets quasi hypnotiques, pouvant amener certains spectateurs à avoir du mal à se « reconnecter » à la réalité. A une époque où les mondes virtuels sont montrés du doigt au sujet de l’aliénation de la population, Inception se place en tête de pont, même si le sujet de l’aliénation elle-même est au cœur du film.



 La dernière séquence du film laisse la porte ouverte à diverses interprétations. Cela va laisser beaucoup de spectateurs perplexes, voire déçus. Mais on retrouve la patte de Nolan, qui aime laisser les gens sur une interrogation. Et si l’on va faire un petit tour sur Internet, on trouve déjà tout un tas de théories. Posez-vous par exemple la question de la parenté entre un morceau de musique très connu qui tient une place importante dans le film, et le thème principal, qui ouvre et referme le long métrage. D’autres questionnements, relatifs à la place du rêve dans le film, se font jour également, mais ce serait faire des spoilers à la chaîne que d’en parler. D’autant plus que le montage laisse peu de temps à la réflexion, on peut vite être perdu dans les différents niveaux de « réalité ». 

 

L'ensemble du film est donc réalisé d'une façon techniquement incroyable, et certains pourraient avoir l'impression de retrouver le Spielberg de Minority Report, pour donner un exemple relativement proche. Christopher Nolan est tout simplement l’un des réalisateurs les plus doués à l'heure actuelle, il est à la place que l'on promettait à M. Night Shyamalan il y a une dizaine d'années. Espérons qu'à l'instar du réalisateur américain d'origine indienne, l'Anglais ne se brûlera pas les ailes dans des projets boursouflés.

 

Pour un univers riche basé sur un concept imparable -la richesse de l'imagination humaine-, il fallait un réalisateur et un scénariste visionnaire. Christopher Nolan est de cette trempe.

Pour ces raisons, Inception mérite bien un second visionnage, ne serait-ce que pour être certain d'avoir saisi toutes les idées évoquées, et saisir les multiples possibilités offertes par le scénario. Par les temps qui courent, il est d'autant plus rare et précieux de trouver un blockbuster de cette trempe, qui n'hésite pas à faire cogiter le spectateur. La question suprême que se pose donc Nolan, à travers Inception, est celle du rêve ultime, et du Premier Architecte.



Chef d'oeuvre en puissance, film déjà culte... voici un panel d'expressions sans une once d'originalité, mais qui élèvent ce long-métrage au rang qui lui échoie : celui d'un spectacle grandiose réussi de bout en bout. Chapeau bas l'artiste.


 

GiZeus et Spooky.

 



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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films
 

 


J'ai vu l'autre soir ce film, adapté du roman de Robert Crais. Le film est produit par Bruce Willis, qui joue le rôle principal, et réalisé par le français Florent-Emilio Siri, auteur du remarqué Nid de Guêpes. L'histoire est celle du shérif d'un comté de Californie, ancien "négociateur" lors des prises d'otages, qui se retrouve face à trois adolescents qui ont pris en otage une famille riche dans une maison isolée sur les hauteurs californiennes. Mais l'intrigue est beaucoup plus complexe que ça, puisque Jeff Talley (Willis) se retrouve personnellement impliqué dans l'affaire.


Crais, épaulé au scénario par Doug Richardson, a dû modifier quelque peu son intrigue, afin de rendre le récit plus linéaire (et surtout le faire rentrer dans un format d'1h45), et effacer certains personnages secondaires. Du coup, de l'"exceptionnel roman" (dixit Madame), ne reste que l'essentiel, qui permet tout de même d'avoir une histoire haletante, sans concessions et diablement bien écrite. Car Siri, sans révolutionner l'actioner de base, livre un film à la fois nerveux, classique et sérieux. Un poil de "Je suis Bruce Willis et je sauve le monde, t'es pas d'accord ?", un brin de folie, et hop, c'est probablement l'un des meilleurs films d'action de l'année 2005. Willis livre une composition tout à fait impeccable, comme souvent, et les autres acteurs sont au diapason. Seul bémol : l'impasse effectivement faite pour resserrer l'intrigue, qui frustre quelque peu le spectateur. 1h45, c'est vraiment court pour rendre complètement justice à un bouquin aussi dense...


Ceci dit, c'est vraiment un très bon film. Je pense que Siri va en faire d'autres...

 

Spooky.


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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Je ne pensais pas qu'un jour je parlerais d'un film traitant de la prestidigitation sur Ansible. Mais deux éléments, au moins, m'ont amené à me pencher sur le cas de ce film réalisé en 2006. D'abord le nom de son réalisateur, Christopher Nolan, dont je viens de voir le dernier film, Inception, qui est une bombe. Je vous en parle d'ailleurs très vite. Ensuite le fait que ce film, dont l'affiche se partage entre Christian Bale et Hugh Jackman, deux acteurs que j'apprécie, soit adapté d'un roman de Christopher Priest, considéré comme un auteur majeur de science-fiction. Son roman, Le Monde inverti, est un chef d'oeuvre, mais le reste de son oeuvre est remarquable.

 

Le Prestige nous conte la rivalité entre deux prestidigitateurs anglais dans le Londres du début du XXème siècle, Borden et Angier. La vie de chacun pourrait se résumer à la quête du "truc" permettant à l'autre de réaliser un tour formidable, jamais vu, etc. Une quête qui pourrait mener Angier à la noyade, et Borden à la peine de mort pour l'avoir "tué"... Mais les apparences sont trompeuses et bien évidemment le récit recèle de nombreuses surprises.

 

Finalement le choix de Christopher Nolan n'est pas une surprise pour réaliser une histoire pareille. Expert en manipulation du public, adepte des renversements de situation finaux et parangon du montage nerveux, Nolan appose sa patte dans ce faux thriller, qui pourrait émarger dans plusieurs genres... et aucun. Le Prestige est truffé de faux-semblants, de dissimulations, exactement comme son sujet. Le roman de Priest a été adapté par les frères Nolan, à la marge, en gardant l'essentiel de l'intrigue mais en rajoutant des trouvailles visuelles. Par contre Christopher Nolan a interdit Priest de plateau pour ne pas spoiler la fin de son film, "bien meilleure que celle du roman"... Un peu domage... Cela donne un film nerveux, complexe, et comme d'habitude, dont le fin mot permet de tout expliquer, ou presque.

 

Pour incarner ses deux magiciens qui se chamaillent sans arrêt, ou plutôt qui cherchent à se surpasser l'un l'autre, la production a trouvé en Jackman et Bale deux acteurs formidables, qui m'ont carrément bluffé lors de leurs scènes... Mais je n'en dirai pas plus, sinon je vous révèle tout. Ils sont accompagnés de Scarlett Johansson, en assistante d'Angier, de Michael Caine, l'ingénieur (en gros, le gars qui invente les machines qui lui permettent de faire ses tours) de celui-ci, ou encore de David Bowie, dans le rôle de l'intrigant Nikola Tesla. Un personnage qui a réellement existé et qui a développé des principes scientifiques connus plus tard sous le nom de radio, radar, télécomande, courant alternatif... Rien d'important, vous le voyez... Certaines de ces inventions ont d'ailleurs été attribuées à tort à Thomas Edison, chez qui Tesla travailla quelques temps.

 

Bref, Le Prestige est un film surprenant, méconnu, mais intéressant non seulement dans son sujet mais aussi dans sa forme.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

 

La voici donc, la première adaptation de l'oeuvre maîtresse de Clive Staple Lewis, ami écrivain de JRR Tolkien. Tous deux faisaient d'ailleurs partie, après 1918, du même cercle d'écrivains. L'oeuvre de Lewis a eu presque autant de retentissement que celle de son ami dans le monde anglo-saxon. Mais curieusement, pas dans nos contrées francophones. La raison profonde est sans doute la relation de l'oeuvre à la religion et l'image et la place que celle-ci tient dans la société française.

Car là où Le Seigneur des Anneaux, Bilbo le Hobbit, le Silmarillion et autres travaux connexes puisaient leurs origines dans les mythes et légendes du nord de l'Europe, Les Chroniques de Narnia (devenues Le Monde de Narnia au cinéma) sont clairement une allégorie de la Bible. Les figures bibliques et christiques sont légion au long des 7 romans qui composent la somme romanesque. Je n'en dirai pas plus, si vous souihaitez lire les romans. A noter d'ailleurs que Gallimard en a fait une édition intégrale, avec un faciès de lion sur la couverture.

Curieusement, c'est le second roman paru qui est adapté en premier.  Ce qui est curieux, car le premier, Le neveu du Magicien, raconte la génèse du monde de Narnia, et notamment le rôle exact et primitif du lion géant Aslan. Notez tout de même que ce "tome 2" a été écrit avant le tome 1 par CS Lewis. Parlons de celui qui est donc adapté en premier : Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique.


Quatre frères et soeurs, Peter, Susan, Edmund et Lucy, doivent fuir Londres aux prises avec les bombardements allemands pendant la seconde guerre mondiale. Ils sont envoyés dans le château à la campagne d'un professeur austère. Au cours d'une partie de cache-cache, la benjamine, Lucy, entre dans une grande armoire, qui s'avère être le passage vers un monde enchanteur, appelé Narnia. Mais ce monde est sous la coupe de Jadis, une méchante sorcière qui a installé le pays dans un hiver éternel. Jadis, qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de ces enfants à Narnia. En effet, une prophétie raconte que sur le trône s'assiéront deux fils d'Adam, et deux filles d'Eve. Sur le trône qu'elle occupe. Elle va alors tenter de les diviser. Justice, fraternité, courage, abnégation et sacrifice, tels sont les arguments de Lewis.

C'est Andrew Adamson, ci-devant co-réalisateur de Shrek et Shrek 2, qui se retrouve, ô trahison, à la barre de cette production Disney. Disney largement brocardé dans les deux films d'animation contant les aventures de l'ogre vert. La production s'installe en Nouvelle-Zélande, sur les traces du Seigneur des Anneaux (pas une coïncidence), avec comme responsable des effets spéciaux, la même société qui a oeuvré sur la trilogie de Peter Jackson. Une première donc. Et Adamson s'en tire avec les honneurs, réalisant un film de bonne facture, un peu longuet et verbeux cependant. Les effets spéciaux tiennent largement la route, même si Aslan, le lion géant, est parfois bâclé. La réalisation d'Adamson est clairement inspirée de celle de Peter Jackson, ce qui lui donne une ampleur plutôt bienvenue. Car ne nous voilons pas la face, le bouquin est un peu chiant.


Le film repose sur les frêles épaules de quatre enfants, qui s'en tirent assez bien, même si la benjamine, qui joue Lucy, passe l'ensemble du film le sourire aux lèvres, quoi qu'il arrive. Et n'oublions pas la sorcière Jadis, incarnée par la diaphane et néanmoins anglaise Tilda Swinton (la Plage, Vanilla Sky, Broken Flowers...).

Du bon boulot donc, puisqu'Adamson est d'ores et déjà annoncé à la réalisation du second chapitre, le Prince Caspian (soit le tome 4, allez comprendre - à moins que ce soit dû au fait que l'on retrouve ces 4 mêmes enfants...), dont le tournage est planifié pour 2007. Espérons que le résultat soit aussi divertissant.

 

 

Spooky.

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Ressources et amis

Comme c'est un site que j'aime bien, et dans lequel je vais de temps à autre puiser des infos, un petit coup de pouce à Tolkien Universe, qui vient de subir un toilettage complet... L'occasion aussi d'inaugurer une nouvelle rubrique sur le présent blog, qui me permettra de parler des sites ou blogs que j'apprécie... Mais pour l'heure je laisse la parole à l'équipe du site :


"Toute l'équipe de Tolkien-Universe est ravie de vous accueillir sur cette nouvelle plateforme communautaire dédiée à l'univers Tolkien. Cette nouvelle version a pour objectif de rassembler tous les passionné(e)s de l'Univers Tolkien, quelque soit le support. Que vous soyez amoureux des ouvrages de Tolkien, de la trilogie cinématographique de Peter Jackson, que vous soyez un joueur invétéré du Seigneur des Anneaux Online ou collectionneur, vous pourrez partager votre passion sans modération.

Après une baisse d’activité liée à la mise en place de la nouvelle version du site, l’équipe de Tolkien-Universe est heureuse de vous annoncer son retour sur le web.

Tolkien-Universe v.2.0, c’est :


•    Toute l’actualité de l’adaptation du Hobbit
    News du tournage, casting, rumeurs, photos, décors, musique : rien ne vous échappera !

•    Le suivi de l’actualité littéraire internationale autour de l’univers Tolkien

Toutes les nouvelles autour des parutions et analyses des œuvres de Tolkien

•    La promotion et le soutien des évènements Tolkien en France

•    Toutes les news sur le Seigneur des Anneaux Online et les produits dérivés

•    Le meilleur et l’insolite du web consacré à l’Univers Tolkien


Tolkien-Universe v.2.0, c’est aussi :

•    La capacité à organiser des évènements en France autour de l’univers Tolkien

•    Une communauté active capable de se mobiliser pour les grands évènements

Pour répondre à cette ambition, Tolkien-Universe a donc opté pour une toute nouvelle interface, plus lisible, plus conviviale, plus ergonomique, utilisant les dernières technologies du web.

Vous trouverez ainsi une toute nouvelle page d’accueil avec une mise en avant flash vous permettant, du premier coup d’œil, de repérer les principales informations du moment ainsi qu’un listing des toutes les actualités du jour. Vous y trouverez également le sondage du mois, l’édito de la rédaction ou bien encore l’agenda Tolkien, afin de rater aucun évènement proche de chez vous.

De plus, Tolkien-Universe s’est doté en interne d’une charte rédactionnelle garantissant une qualité forte de l’information, basée sur des sources internationales de référence (Hollywood Reporter, Tolkien Library, Tolkien Society, …).

Par ailleurs, Tolkien-Universe vous proposera de retrouver  Tolkien-Universe : le Mag’ dans vos boites aux lettres, les podcasts de Radio Hobbitebourg ou le championnat Tolkien-Universe 2010-2011. Mais aussi des nouveautés comme, par exemple, des soirées thématiques sur le futur tchat de Tolkien-Universe.

Vous l’avez bien compris, pour vivre et partager votre passion au sein d’une communauté conviviale et active, une seule adresse. Et comme Tolkien-Universe, c’est avant tout votre site, sachez que vous pouvez soumettre à tout moment une actualité à la communauté.

Nous vous invitons dès à présent, si cela n’est pas encore fait, à nous rejoindre en vous inscrivant sur les forums de Tolkien-Universe.

En espérant combler vos attentes de passionné(e)s.

Amicalement,
L’équipe de Tolkien-Universe."

 

Bon surf sur Tolkien-universe.com, et longue vie au site !

 

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Vie du blog

Si vous êtes un habitué(e) du présent blog vous savez que votre serviteur participe depuis sa création à un webzine rassemblant un certain nombre de membrtes de la communauté "Autres mondes" d'over-blog. Notre numéro de printemps est ainsi paru, et comme je ne saurais rendre autrement hommage au fantastique boulot d'Alice, notre rédac-chef, je vous mets un lien vers son chouette blog. A noter que cette fois c'est une chronique sur le dernier Stephen King qui a été retenue, et que le webzine contient -pour ne parler que de ma production personnelle- une nouvelle inédite spécialement écrite pour l'occasion, et relue et corrigée par ladite Alice après être passée sous d'autres yeux attentifs. Grâce lui soit rendue :)

Vous y trouverez également moultes illustrations magnifiques, textes enchanteurs et réalisations enchanteresses. Ca me fait penser que j'ai un tout petit mois pour réfléchir à ma prochaine contribution...

 

Bonne lecture !

 

Spooky.

Autres Mondes - zine n°3 - printemps 2010

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Publié le par GiZeus
Publié dans : #Livres


Considérée comme le point d'orgue de l'oeuvre de Silverberg, auteur prolifique de SF et grand ami d'Asimov, je me devais de lire Les Monades urbaines. Premier constat, le livre est composé de 7 épisodes ou nouvelles, qui s'intéressent à tour de rôle au destin d'une personne en particulier, que l'on retrouvera parfois dans une autre nouvelle par un jeu d'intertextualité, ou que l'on récupérera où on l'avait laissée.


Dans les monades urbaines, gigantesques tours de trois kilomètres de hauteur, tellement énormes qu'elles sont divisées en cités, vivent 75 milliards d'humains. La surpopulation est vaincue, et les hommes n'aspirent plus qu'à créer la vie, qu'ils considèrent la véritable offrande à Dieu. De fait, de nouvelles monades sont perpétuellement en construction pour accueillir l'excédent des autres tours. La promiscuité forcée a obligé les hommes à engager certains changements dans les moeurs, parmi lesquels on retiendra notamment une intimité réduite à néant et une libération sexuelle totale, cette dernière intervenant dans le cadre de la suppression des conflits. En effet, dans une société où l'on se marche presque sur les pieds, le moindre conflit peut s'envenimer rapidement, et c'est pourquoi l'on précipite du haut des monades, sorte de roche tarpéienne moderne, les "anomos", en d'autres termes les différents, les mécontents, les inadaptés sociaux.


A travers Les Monades Urbaines, Silberberg tente de nous brosser le portrait d'un futur qui aurait vaincu la surpopulation. Sous une couche utopique, comme le ressent la majorité des habitants, se cache un malaise profond qui touche uniquement certaines personnes. Ces anomos en puissance seront les protagonistes que nous suivrons tout au long des sept nouvelles. Evoluant dans un univers inadapté, ils tenteront malgré tout de résister avec leurs moyens à la normalisation imposée. Car deux sorts attendent les anomos :  la "chute", ou bien la rééducation par la pensée. Une manière de dénoncer notre système actuel, où les "fous" sont souvent confiés à des psychiatres au nom de l'ordre public.


En dehors de cette normalisation, on retiendra surtout deux messages forts. Silverberg dénonce clairement l'incitation à créer la vie à profusion, comme si ce n'était qu'une vulgaire marchandise. En tant que lecteur, on a clairement l'impression que cette société se trompe dans sa vision du monde en créant la vie sans s'occuper de la qualité de vie et de sa valeur. Résumé grossièrement, on pourrait dire que la qualité importe moins que la quantité. Le second message concerne l'autre grand concept des monades : les balades nocturnes. Dans un monde où l'adultère n'existe plus, n'a plus cours puisque tout le monde couche avec tout le monde, où toutes les pratiques sexuelles - et relatives à la drogue également - ne sont plus taboues, cette liberté de forniquer avec tout un chacun peut apparaître comme une libération immense. Paradoxalement c'est l'inverse qui se produit. Car lors des promenades nocturne, l'homme est implicitement poussé hors de chez lui, en quelque sorte chassé de son domicile.
Durant ces promenades, on s'apercevra vite que les classes sociales sont au contraire bien plus visibles qu'aujourd'hui. Divisées en cités, les monades abritent tous types de travailleurs "utiles à la société". En bas de l'échelle/monade, les travailleurs manuels, et en haut les dirigeants de la monade. Du plan horizontal au plan vertical rien n'a changé, le pouvoir se trouve toujours aux endroits les plus inaccessibles. Silverberg profitera également du cas Siegmund Kluver, jeune prodige appelé à devenir le maître de la monade 116, pour dénoncer les comportements amoraux des dirigeants, leurs débauches à l'abri des regards de la société bien pensante dont ils sont les gardiens moraux. Peu surprenant selon moi, et un peu trop banal.


Il y a tant d'autres choses à dire, comme l'extérieur de la monade, auquel un chapitre est dédié, ou encore la théorie de l'évolution selon Silverberg (je suis très peu convaincu sur ce point). Ce que je retiendrai des Monades urbaines sera surtout un univers très fouillé, avec ses codes propres, mais également une critique que je trouve un peu faiblarde par moments. Souvent, je me demandais ce que l'auteur tentait de faire passer. En ce qui me concerne, cette dystopie ne m'est pas apparue horrible ou malsaine, comme le choc que j'ai pu éprouver avec 1984, simplement sympathique et agréable à lire. Cette impression est notamment due au fait que la critique ne m'est pas apparue assez incisive ou plus explicité par moments, l'auteur parlant à demi mots et n'approfondissant pas plus sa pensée.



GiZeus

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films


Sur les écrans depuis le 1er octobre, ce film m'a donné envie de vous parler un peu de ce groupe de "super-héros" de l'Angleterre victorienne, dont Alan Moore nous conte les aventures dans un comics du même nom. L'idée de départ est assez simple. Qui n'a jamais imaginé gamin voir se rencontrer Albator, le Capitaine Flam et le prince Actarus ? Dans mes délires d'enfant, Thomas Magnum côtoyait Angus McGyver (si si c'est ça son prénom !), l'Agence tous risques et Steve Austin ! Et ça donnait des trucs assez bizarres mais très excitants ! Mais bon je m'égare, je ne suis pas là pour vous raconter comment Futé a piqué Jody la copine de Colt Seavers sous le nez d'Howard… Des héros d'horizons différents qui se rencontrent, voilà le postulat de départ du créateur des Watchmen et de From Hell. Sauf que ses héros à lui n'ont rien à voir avec le petit écran, mais sortent tout droit de la littérature populaire de la fin XIXème / début XXème siècle. Les classiques de l'aventure et du fantastique quoi. Alan Moore s'attèle donc à un "crossover" géant où se croisent les héros de Jules Verne, HG Wells ou encore Robert L. Stevenson… Il imagine pour ce faire une équipe, la League of Extraordinary Gentlemen, mandatée par l'Empire Britannique pour assurer sa sécurité à travers le monde.
Première recrue et leader du groupe, Wilhelmina Murray, autrement dit la Mina Harker du Dracula de Bram Stoker. Celle-ci a quitté son mari Jonathan Harker après leur mésaventure avec le comte transylvanien et met ses talents au service du mystérieux "M", homme de l'ombre qui va confier ses missions à la Ligue. D'ailleurs certaines rumeurs courent sur lui… il s'agirait en fait de Mycroft Holmes, le frère de ce cher Sherlock… (mais ça je vous laisse lire le comics pour avoir le fin mot de l'histoire…). Seconde recrue, et non des moindres, le Capitaine Nemo en personne. Plutôt surprenant de la part d'un ennemi déclaré de l'Empire Britannique que de se mettre au service de la couronne… On découvre un personnage sombre qui ne cesse d'inquiéter tant il ne cache pas son animosité à l'égard de la civilisation anglaise qu'il juge en pleine déchéance morale. Mais face à des menaces plus globales, il met à disposition toute sa technologie futuriste dont le Nautilus est l'un des fleurons. Le Prince Indien déchu de Jules Verne est indéniablement un homme dangereux… Ensemble, Harker et Nemo enrôlent le vieil Allan Quatermain, qui après tant d'aventures trépidantes est devenu un alcoolique doublé d'un opiomane au dernier degré. Le héros de Henry Ridder Haggard, qui lui a consacré tout un cycle d'aventures extraordinaires en Afrique coloniale (dont Les Mines du Roi Salomon sont le chapitre le plus connu) est présenté ici sous un bien mauvais jour, à la recherche d'un héroïsme et d'une grandeur qu'il semble avoir perdus il y a longtemps… Puis vient la capture du personnage à double personnalité de Robert L. Stevenson, le fameux Dr Jekyll / Mr Hyde … Si Henri Jekyll apparaît comme faible, apeuré et très perturbé, son alter-ego bestial est une véritable bombe à retardement. Mr Hyde ressemble plus à un gorille géant friand de chair fraîche qu'à un homme. Il n'y a guère que Mina Harker qui sache l'amadouer et l'amener à faire ce qu'elle désire… la bête n'est pas insensible aux charmes de la belle. Et pour compléter cette ménagerie, c'est le pervers Hawley Griffin, autrement dit l'Homme Invisible de H.G. Wells, qui rejoint (un peu contraint et forcé) le groupe. Griffin est un homme sans scrupule, il use de ses talents à des seules fins personnelles, le sexe et l'argent étant ses deux centres d'intérêts principaux…
Voilà pour les personnages qui forment la Ligue. Sachez toutefois que (comme souvent avec Moore), la BD regorge de références à une multitude de personnages de la littérature populaire. Ainsi, un de leurs premiers ennemis ne sera autre que le Dr Fu-Manchu lui-même (personnage créé par Sax Rohmer). Le Mouron Rouge (de la Baronne Orczy), Miss Coote (héroïne de romans coquins de l'époque) et même un certain Campion Bond (seconde référence à l'univers de Ian Fleming après "M") font des apparitions plus ou moins remarquées au cours des aventures de nos héros. Si l'intrigue générale reste souvent classique (démasquer et contrecarrer le bad guy de service), Alan Moore, en scénariste génial qu'il est, insère des sous-intrigues passionnantes, qui lui permettent au passage d'approfondir les relations entre les personnages et de développer les caractères et nuances de chacun. Triangle amoureux Quatermain/Harker/Hyde, trahisons internes, conflits d'intérêts, les rebondissements sont nombreux. La patte du maître est là et bien là. Quant aux dessins, beaucoup les décriront comme… laids. Ça devient presque une habitude avec les BD de Alan Moore. Kevin O'Neill n'est certainement pas le plus académique des dessinateurs, et si son trait ne possède pas la virtuosité d'un Miller, d'un Anacleto ou d'un Sienkiewicz (pour rester dans le monde des comics), il fait preuve d'une finesse et d'un pouvoir évocateur impressionnant. Grâce entre autres aux couleurs de Benedict Dimagmaliw (non, il n'y a pas de faute de frappe !), son trait simple chargé de détails (paradoxal hein ?) nous gratifie de quelques splash-pages de toute beauté. Et finalement on se prend à se demander quel type de dessin aurait pu mieux convenir que celui-ci à une ambiance aussi originale. O'Neill rend justice aux personnages et sert l'anachronisme de certaines scènes de très belle manière. Bref, cette Ligue des Gentlemen Extraordinaires version papier est plus que recommandable si les expériences hors du commun ne vous font pas peur …

Mais qu'en est-il du film ?
Je dois avouer que parmi toutes les adaptations ciné de BD et Comics qui déferlent sur nos écrans, j'attendais celle-ci avec impatience. Et après visionnage, il faut bien dire qu'on reste loin du compte… mais ce n'est pas un film raté pour autant.
Soyons clairs, les BD à l'écran c'est la mode, LXG n'échappe pas au phénomène avec tout ce que cela comporte d'avantages et d'inconvénients. Rien que le titre "LXG" trahit la volonté de surfer sur les récents succès des super-héros au cinéma, la symbolique du X faisant ouvertement référence aux X-Men dont la conversion au grand écran a été auréolée de succès public.
Comme dans toute adaptation, le film n'est pas d'une fidélité sans faille au comics d'origine, loin s'en faut. Tout d'abord, Allan Quatermain devient le leader du groupe, Mina Harker étant largement sous-exploitée dans le film. Quand on sait que c'est Sean Connery qui interprète l'aventurier anglais, et qu'il est aussi producteur du film, on comprend mieux le changement. On voit même mal comment il aurait pu en être autrement…

Outre le fait que l'intrigue n'a rien à voir avec celle du comics, la plus grosse différence se situe dans la composition même de la Ligue. Deux personnages sont ajoutés au groupe. Tout d'abord Dorian Gray, doté du pouvoir d'immortalité et d'éternelle jeunesse (et issu du roman fantastique d'Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray). Plutôt bien vu comme ajout, tout à fait dans l'esprit de la BD. Le second est plus étonnant : c'est Tom Sawyer, jeune agent secret américain qui va devenir le protégé (en comics on appelle ça un "side-kick", comme Robin pour Batman par exemple) de Quatermain. Le personnage de Mark Twain n'apporte rien au film, même sa relation avec le vieux Quatermain (relation du type père-fils hein, me faites pas dire ce que vous pensez !) n'amène rien, faute de temps pour la développer correctement. En réalité, les producteurs (américains) du film ont suggéré qu'il était nécessaire d'insérer un personnage auquel le jeune public (américain) puisse se référer et d'identifier. Faut dire que s'identifier à n'importe quel autre taré de la bande s'avère légitimement difficile !! :o) Tom Sawyer ne doit donc sa place dans le film qu'à la volonté des producteurs d'attirer le jeune public (américain) dans les salles. Ce qui à mon avis ne tient pas la route un seul instant. Sauf peut-être si c'était Eminem qui avait décroché le rôle, les jeunes américains doivent se contre-foutre de Tom Sawyer…
Au chapitre des points négatifs du film, le scénario souffre de gros "trous", d'ellipses et autres raccourcis narratifs plutôt dommageables… Il est important de préciser à ce sujet que le réalisateur Stephen Norrington (Blade) a été remercié en phase de post-production, suite à des "incompatibilités d'ordre artistiques" avec l'acteur principal, et rappelons-le producteur du film, Sean Connery. Le montage un peu chaotique par moment et l'enchaînement narratif des scènes sont là pour prouver que le film a été bouclé sans réalisateur digne de ce nom. D'ailleurs après cette mésaventure, Stephen Norrington qui devait enchaîner avec l'adaptation d'une autre BD, Akira, a annoncé qu'il désirait reporter ce projet pour prendre du recul vis-à-vis du cinéma hollywoodien…
Alors oui, je vous le concède, tout cela n'est pas fait pour rassurer quant à la qualité du film. Et il est regrettable que le réalisateur n'ait pas eu le temps d'approfondir ses personnages qui sont nombreux. Tout au plus entraperçoit-on des embryons d'idées qui permettent d'humaniser (si c'est possible !) ces héros si particuliers. La culture et la froideur de Nemo, le combat intérieur de Jekyll et Hyde, leur attirance pour Mina, l'humour cynique de Griffin, le peu d'intérêt que porte Quatermain à ses propres exploits, tout ceci est là, se devine, se ressent confusément, mais n'a pas le temps d'être abordé de manière satisfaisante. On se doute du potentiel des personnages et des situations, mais l'action prime.
Car LXG c'est avant tout un film d'action. Et avec ce point on aborde les bons côtés du film. On ne s'ennuie pas, à aucun moment. Le matériau de base est si riche que l'inverse eut été étonnant. Niveau action on est servi. Niveau effets spéciaux et visuels également. Le Nautilus est majestueux, Londres, Paris et Venise sont recréées avec soin. Hyde est assez proche de sa version papier, je l'aurais aimé aussi sauvage, mais il est physiquement très réussi à mon sens. Mina Harker reste sous-exploitée, y-compris dans les effets spéciaux qui nous proposent toutefois une bien belle vampire. L'Homme Invisible est je crois le plus réussi de tous, la retranscription de ses pouvoirs à l'écran est vraiment bluffante de réussite.
Ajoutons à cela une interprétation excellente des acteurs, dont la distribution est proche de la perfection. Chacun " habite " son personnage avec talent. Il n'y a pas d'erreur, le casting est une des grandes forces du film.
Et ce qui sauve le film, lui donne toute sa valeur et sa personnalité, c'est l'univers qu'il réussit à rendre en images. Les décors sont magnifiques, le moindre détail répond à un design très précis. Les images, les éclairages, les couleurs, tout est visuellement parfait. Une véritable ambiance de fin de siècle se dégage à l'écran, avec ce mélange entre classicisme de la fin du XIXème siècle, rudesse de l'ère industrielle où le charbon et la vapeur régnaient en maîtres, et folie d'une technologie audacieuse qui marie avec succès passé et futurisme. C'est une chose que le réalisateur a su parfaitement retranscrire de la BD. Ce côté classieux, kitsch et baroque à la fois. C'est très surprenant et complètement abouti.

Alors je ne vais certainement pas vous dire que LXG est un film parfait et irréprochable. Le film n'est pas toujours très fidèle au comics. De même que le comics n'est pas non plus d'une fidélité absolue envers les mythes de la littérature qu'il met en scène. Et Finalement ce n'est pas le plus important je pense. Si je suis resté dubitatif face à certains choix, si le film est un peu en-deçà de ce que j'attendais, il m'a laissé une bonne impression, j'ai été séduit par certaines scènes, certains plans. Et surtout il m'a donné une furieuse envie de relire la BD, dont je le signale en passant et pour finir, le 4ème tome en VF sort en fin d'année aux Éditions USA.
Si à défaut de faire gagner des spectateurs au film j'ai pu aiguiser la curiosité de certains pour la BD, j'en serais déjà très content…

 


Marv’

 

 

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Publié le par Spooky
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Aujourd'hui, je vais vous parler de K-19, sous-titré "Le piège des profondeurs" chez nous. Retitrage un peu idiot, vu que le film se passe assez peu dans les grandes profondeurs de l'océan. Le titre original, comme vous pouvez le voir, était d'ailleurs K-19, the Widowmaker, c'est à dire "le faiseur de veuves". Pourquoi ne pas avoir traduit littéralement ce titre ? Eh bien peut-être parce que ce titre est celui d'un roman de Mike Resnick, publié par Denoël dans la défunte -et très bonne- collection Présence du futur en 1996. "Le Piège des profondeurs" ça sonne mieux, non ? On pense tout de suite à du mystère, du monstre, voire du dégoulinant...


En fait le mystère se situe plutôt du côté d'Harrison Ford, en gros sur l'affiche (c'est lui le monstre ? Bon ben, ils se sont pas cassé la tête depuis Les dents de la Mer). Après plusieurs flops pour l'ex-Indiana Jones, sera-t-il en mesure de redresser la barre (je fais les jeux de mots que je veux !), et sortir la tête de l'eau avec ce thriller politico-historique ? Réponse plus bas.


"En juin 1961, en pleine Guerre froide, dans les eaux de l'Atlantique nord, Alexei Vostrikov, le capitaine du premier sous-marin nucléaire de l'arsenal soviétique, le K-19, découvre que le système de refroidissement du réacteur principal est défaillant. A son bord, des ogives et un moteur à propulsion atomique menacent d'exploser si la température au coeur du réacteur ne baisse pas rapidement.
Coupés du monde extérieur et du reste de la flotte russe à cause d'une panne d'antenne, le capitaine Vostrikov et son second Mikhail Polenin doivent surmonter leurs différends pour faire face à la crise et éviter un accident nucléaire. Par ailleurs, si une telle explosion se produisait, les Etats-Unis pourraient croire à une première attaque soviétique et déclencher une guerre totale."


Vous l'aurez peut-être compris, Vostrikov est incarné par Ford, et Polenin par Liam Neeson, un excellent acteur qui n'arrive pas à trouver de rôle aussi marquant depuis La Liste de Schindler. Deux acteurs en quête de rachat, au milieu d'une nuée de jeunes acteurs à peu près inconnus dans un film qui s'annonce comme spectaculaire. Mais le spectacle n'est pas là où on aurait pu le croire. Car K-19 est avant tout un thriller psychologique plutôt qu'un récit de guerre. C'est d'ailleurs une constante dans les bons films se déroulant dans des sous-marins : rappelez-vous de A la Poursuite d'octobre rouge, de das Boot... Une raison aussi pour cette orientation à rebours de la tendance "blockbuster" : au commandement de ce film se trouvait Kathryn Bigelow, ci-devant épouse de James Cameron, et réalisatrice aussi rare que difficile à suivre : Aux frontières de l'Aube, qui renouvelle le style vampirique, le branché Point Break (eh oui !), le polar Blue Steel, ou encore le très controversé Strange days, vision étrange du futur.


K-19 est donc un film étonnant, qui se passe à 95% à bord d'un sous-marin soviétique, où, en version originale, tous les acteurs s'expriment en Russe, sauf... les deux têtes d'affiche. Mais ce n'est là qu'un point anecdotique. Car le film est, contre toute attente, plutôt bon. Sur l'ensemble des points, jusqu'à l'interprétation de l'ensemble des comédiens. Il est intéressant de noter que les deux stars ne sont pas constamment à l'écran, rendant la performance des autres (jeunes) acteurs plus tangible et appréciable. Liam Neeson est d'ailleurs en retrait. Ford prouve qu'il est resté un très bon acteur, surtout au cours d'une longue scène vers la fin, où la muraille du commandant Vostrikov se lézarde pour laisser échapper quelques sentiments. Concernant les autres comédiens, le "climax" du film se situe vers le milieu ou le premier tiers du métrage, lorsqu'une longue séquence nous montre plusieurs membres de l'équipage obligés de pénétrer dans la chambre nucléaire afin de colmater la fuite radioactive, au péril de leur vie. La scène est glaçante, surtout quand on sait que tout ça est réellement arrivé. Et tout ça sans aucun effet superflu, rien que la prise de vues passant des matelots en train de réparer, puis sautant sur le visage d'un autre se rendant compte du danger de la manoeuvre. Absolument glaçant.

Dommage que K-19 ne soit pas devenu un classique du genre, il l'aurait mérité.

 

Spooky.

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