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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

 

Je suis tombé par hasard sur ce petit album dans la rayon jeunesse de ma bibliothèque préférée... Voici ce que dit le quatrième de couverture:


Même les amateurs les plus fervents du Seigneur des Anneaux ne connaissent pas tous tous les chants de Bilbo le Hobbit. Voici un poème inédit de Tolkien, qui permet à Bilbo d'exprimer son regret de quitter la Terre du Milieu et son désir de répondre à l'appel du grand large et des Terres Immortelles.
L'illustratrice Pauline Baynes, grande spécialiste de Tolkien, tisse pour la circonstance une succession de tableaux merveilleusement détaillés. Aussi riches que des enluminures médiévales, les illustrations de ces vers jusqu'alors inconnus recèlent, pour les amateurs comme pour les novices, mille et une évocations de l'univers et de l'épopée du Seigneur des Anneaux.

 

Pauline Baynes, illustratrice anglaise née en 1922 et décédée en 2008, est connue pour avoir illustré des oeuvres de CS Lewis (Narnia) et surtout JRR Tolkien. C'est ce dernier qui la découvrit en allant un jour se plaindre à ses éditeurs de la piètre qualité des illustrations pour sa nouvelle le Fermier Gilles de Ham ; il vit alors sur un bureau certaines des esquisses de la jeune femme (nous étions alors en 1948) et demanda à ce qu'elle illustre désormais certaines de ses oeuvres. C'est le début d'une longue collaboration, et d'une belle amitié. Pauline Baynes a également peint la couverture des éditions britanniques en un et trois volumes du Seigneur des Anneaux de 1973 et 1981, sans parler des cartes grand format de ce roman et de Bilbo le Hobbit. La première édition de ce Bilbo's last song date de 1974, et les illustrations associées de Baynes de 1990.

 

Chaque double page est disposée comme suit : sur la gauche un fragment de ce poème inédit de Tolkien, et en-dessous un Bilbo qui se remémore ses aventures, lesquelles sont illustrées dans des petits dessins en bas de page (ici ...COMPLETER) ; et sur la page de droite, dans l'ordre chronologique, les dernières scènes du Retour du Roi, volet conclusif du Seigneur des Anneaux, lorsque [SPOILER] Frodo et Sam quittent leurs amis pour se rendre avec une partie des Elfes vers l'ouest, à bord de beaux navires...[SPOILER]. Une belle résonance donc, puisque le poème fait parler Bilbon qui, las de sa vie, souhaite lui aussi coingler vers le large, vers les vallons verdoyants du Valinor.


Le style de Pauline Baynes est élégant, très clair, et il rappelle un peu celui de Florence Magnin, l'une de nos illustratrices les plus douées et vénérables. La colorisation est basique, très classique, mais plutôt efficace. Sur certaines illustrations les personnages semblent bizarrement "penchés" vers la droite, ce qui est sans doute un "tic" d'illustrateur. L'ensemble donne un ouvrage élégant (j'ai lu la première édition française, datant de 1991), et même si elle comporte 32 pages, cela se lit très vite (le poème en lui-même ne comportant que 24 vers). A conseiller aux complétistes, car les "simples amateurs" de contes illustrés ne comprendront pas forcément les références.

 

 

Spooky.

 

PS : pour le plaisir, voici le poème en VO...

 

 

Day is ended, dim my eyes,



but journey long before me lies.



Farewell, friends! I hear the call.



The ship’s beside the stony wall.



Foam is white and waves are grey;



beyond the sunset leads my way.



Foam is salt, the wind is free;



I hear the rising of the Sea.





Farewell, friends! The sails are set,



the wind is east, the moorings fret.



Shadows long before me lie,



beneath the ever-bending sky,



but islands lie behind the Sun



that I shall raise ere all is done;



lands there are to west of West,



where night is quiet and sleep is rest.





Guided by the Lonely Star,



beyond the utmost harbour-bar,



I’ll find the heavens fair and free,



and beaches of the Starlit Sea.



Ship, my ship! I seek the West,



and fields and mountains ever blest.



Farewell to Middle-earth at last.



I see the Star above my mast!

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Publié le par GiZeus
Publié dans : #Livres

noctivores couv

 

Deuxième volet du triptyque Chromozone, Les Noctivores, paru en 2005 aux Editions La Volte, évolue dans la continuité de son prédécesseur. Pas de mauvaise surprise donc, on reste en terrain connu, malgré un début qui bouscule les repères qu’avait établis le premier opus.

Nous débutons en la compagnie d’un étrange garçon dénommé Cendre, considéré comme le messager du Divin dans sa petite communauté recluse. Cependant, le messie n’est peut-être pas celui des Soubiriens révélés, mais bien plus vraisemblablement celui de Khaleel ou de Peter, désormais ennemis après les événements survenus huit ans auparavant.


Premier constat après cette lecture, il apparaiî que certains défauts du premier tome, qui étaient passés inaperçus, sont ici cruellement exposés. Car en découvrant le nouvel aspect du monde, Stéphane Beauverger nous dévoile en même temps les éclaircissements des situations passées, qui, avouons-le, demeuraient malgré tout dans un certain flou. Cependant, et attention ça va spoiler sur le premier tome, la manipulation de Teitomo n’est pas suffisamment explicitée pour être convaincante [/SPOILER]. Et on patauge encore pendant quelques temps avant de découvrir le cadre temporel, alors que l’explication de la cause de la dévastation du monde était également poussive dans le premier tome.

La narration est un des grands changements de ce volet. Alors que nous naviguions entre chaque personnage dans le tome précédent, ici l’histoire est racontée de manière plus ou moins linéaire. Le récit est fragmenté en trois grandes parties, qui s’attachent chacune au devenir d’un protagoniste. Le début s’installe donc plus rapidement qu’auparavant, bien qu’on mette du temps à faire le lien avec les événements passés, mais perd le charme de la narration alternée. Ainsi, malgré une linéarité que Beauverger tente de rompre, je me suis surpris à m’ennuyer pendant certains développements du milieu (à mettre éventuellement sur ma faible motivation de lecture à ce moment). Certains passages semblent traîner un peu en longueur, paraissent moins denses, et hachent ainsi le rythme. Toutefois, les événements s’imbriquent logiquement les uns dans les autres, et malgré quelques questions en suspens - pas tellement négligeables -, qui font office de deus ex machina, la trame est maîtrisée.


Pourtant, on retrouve certains personnages qu’on avait laissés huit ans en arrière. Les épreuves les ont souvent transformés, alors que d’autres ont su résister aux affres du temps. Le messie, Cendre, est certainement le benjamin du panel de rôles, mais il bénéficie d’une personnalité somme toute joliment étudiée, bien qu’il soit le moins intéressant de l’histoire à mon avis. Dans l’ensemble, rien à redire sur ce point particulier, les personnages ne manquent pas d’épaisseur.

On retrouve encore une fois cet esprit grinçant, logiquement moins surprenant. L’ambiance reste toujours dans le post-apocalyptique, et la vie reste rude pour beaucoup de populations, ou presque. La géopolitique est bien étudiée, ne laisse pas grand-chose au hasard. Mais une fois encore, certains thèmes auraient mérité d'être approfondis, comme celui des Noctivores. Bien que traité par Asimov - je ne dirai pas où pour ne pas spoiler -, il aurait été agréable de voir les noctivores s'inscrire dans une réflexion de plus grande ampleur. A moins que l'auteur ne garde ses idées au chaud pour la suite.


Dans l’ensemble, Les Noctivores est un bon bouquin. Pas forcément une suite brillantissime, qui accuse les défauts de son prédécesseur tout en les exposant. Cependant, la série se renouvelle suffisamment pour présenter un réel intérêt. De plus, j’ai carrément été emballé par le dernier quart, qui clôt de façon trépidante ce volume. Il ne reste plus qu’à voir le dernier tome, qui nous dira si Beauverger propose des explications plus convaincantes, ou si les défauts évoqués sont bien irréversibles.

 

GiZeus.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

chromozone couv

 

Après Le Déchronologue du même auteur, qui m’avait légèrement déçu en regard de mes attentes, j’ai décidé de remettre le couvert avec Stéphane Beauverger avec la trilogie qui l’avait révélé, c’est à dire Chromozone. De plus, le sujet m’attirait. Moi qui n’avais jamais lu de post-apocalyptique, l’occasion était trop belle pour la laisser passer, d’autant plus que La Route, dans un autre registre, m’avait rapidement lassé.


Alors que je m’attendais à une sorte de survival, un témoignage d’une survie au quotidien, j’ai eu la surprise de pénétrer dans un monde en pleine reconstruction, après qu’un virus militaire, Chromozone, ait rendu tous les dispositifs informatiques obsolètes. Pour pallier à cet inconvénient, des méthodes de phérommunication – communication par l’odeur – ont été développées. Ces dernières sont d’ailleurs fortement utilisées, notamment par les sociétés formatives, des communautés qui n’hésitent pas à mixer programme social et religieux, mais dont le règne est souvent éphémère.


Nous suivrons divers protagonistes, au rôle obscur au départ, dans le sens où l’on se demande bien comment tous ces fils éloignés vont se rejoindre par la suite, comment la fusion s’opèrera. De Marseille à Berlin, en passant par la Bretagne, tous auront néanmoins un rôle déterminant à jouer, du plus infime au plus important. Cette lente synergie, qui trouvera son aboutissement à la fin de ce tome, peut donner l’illusion d’un rythme lent, posé. C’est en effet le cas, mais ce n’est pas pour autant que l’intrigue n’est pas étoffée, car l’ouvrage regorge d’une masse de détails qui n’en sont pas tellement. Et dans ce luxe de fausses contingences, se niche un fil directeur à moitié dissimulé au lecteur : si l’on croit sincèrement aux réactions des personnages, on a en revanche plus de mal à envisager la volonté sous-jacente de l’auteur, dans le sens où il n’y pas de fil directeur bien défini. C’est donc dans ce demi-flou, qui contribue fortement au maintien de la tension, que s’effectue une bonne partie de la lecture. Et finalement le puzzle éparpillé se reconstruit logiquement, naturellement, au point que les dernières scènes relèvent de l’évidence même. Y’a pas à dire, Beauverger maîtrise son sujet de bout en bout, et l’on sent clairement le métier de scénariste dans tout ça.


Le récit est parsemé de thématiques qui, à défaut d’être originales restent relativement intéressantes. On retiendra par exemple l’inversion des races dominantes, suite au chambardement des échelles de valeur dans un monde privé de cols blancs. L’occasion pour l’auteur d’exposer ses idées sur le racisme. Ca reste dans la tendance mais ce n’est pas désagréable. Ou encore une légère critique sur la protection à outrance de ses biens, à l’aide d’un néologisme explicite. De la même manière, on lira son idée sur les gouvernements dans l’expression qui les désigne, celui de « sociétés formatives », où se retrouve la notion de formatage social. Mais c’est surtout dans le titre en lui-même qu’il faut chercher le grand thème, celui de la « zone de couleur », qui désigne implicitement notre contrée, le cosmopolitisme qui règne en France et par extension en Europe et dans le monde. On pourra également y déceler une thématique communautaire que je trouve néanmoins peu exploitée, ou pas suffisamment.

Mais ce qui tranche avec le Déchronologue, c’est surtout le style. Tous ceux qui ont lu le quatrième roman de Stéphane Beauverger s’en souviennent, le narrateur jouait avec les termes d’antan pour nous ancrer dans son époque et créait un effet bonhomme délicieux. Ici, au contraire, la troisième personne se fait grinçante, parfois mordante, plus sobre et conventionnelle, sans pour autant être bâclée. L’ambiance post-apocalyptique est plutôt prenante, d’autant plus qu’on n’échappera pas aux divers affrontements des factions en lutte pour le pouvoir. On retiendra également un goût prononcé pour les jurons délurés, que l’auteur semble prendre plaisir à inventer.

Bref, en un mot comme en cent, ce premier tome de Chromozone est pour moi une réussite indéniable sur le plan de l’histoire. Pas linéaire pour un sou, un suspens qui nous tiraille tout au long de la lecture, des personnages charismatiques. De plus, le ton sait parfois se faire grinçant, et nous offre quelques passages parfois jubilatoires. Comme le dit Mathias Echeney, fondateur de La Volte, propagez Chromozone !

 

 

GiZeus.

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Publié le par GiZeus
Publié dans : #Livres

 

Comme toujours, le bouche à oreille version nouvelle génération, c'est à dire internet, m'a permis de débusquer cet ovni à côté duquel je serais immanquablement passé sans cette invention du divin. Je serais également mauvaise langue de nier l'impact des prix reçus, ceux des Imaginales et des Utopiales. De même, la magnifique couverture bleutée, à consonance énigmatique, aurait pu orienter un choix indécis s'il n'avait été fermement décidé. Mais surtout, c'est le nom de la maison d'édition qui fut un prescripteur féroce. La Volte, qui, rappelons-le si nécessaire, a édité les deux romans exceptionnels d'Alain Damasio, La Horde du Contrevent et La Zone du Dehors, choisit avec un soin particulier ses auteurs, privilégiant la qualité à la quantité. C'est donc sans l'ombre d'une méfiance que je me suis embarqué pour un périple ma foi bien sympathique.

 

Nous suivons les aventures d'Henri Villon, boucanier français exilé sur les mers des Caraïbes du XVIIème siècle, dont la route, comme celle de bien d'autres habitants des îles exotiques, va croiser celle d'ouragans temporels. Ce dérèglement de la grande horloge aura comme conséquence, entre autres, l'apparition de maravillas, d'étranges objets aux propriétés mystérieuses, source de fascination extrême. Prenant conscience des dangers qui menacent son monde, le Capitaine Villon délaissera sa passion dévorante pour prendre les armes contre les envahisseurs du temps, tissant au long de ses aventures des alliances atypiques.

 

Ce qui frappe en premier lieu, c'est l'intensité et l'originalité du style de Stéphane Beauverger. Les descriptions sont souvent recherchées, s'appuyant sur le jargon de l'époque sans être aucunement lourdes. Le héros étant un capitaine émérite, le vocabulaire maritime se fait logiquement très présent. Les jurons d'époque sont bien entendu de mise, et les quelques "Christ mort !" et "Pute vierge" qui parsèment le récit sont un vrai régal pour les oreilles. De même, le sabir des contrebandiers possède un charme indéniable, bien que sa compréhension relève souvent du chemin de croix, ou parfois de l'incompréhension la plus totale. Bref, Beauverger écrit avec classe, au point de croire le récit réellement écrit par ce flibustier d'Henri Villon.

 

Cette réussite stylistique possède un intérêt double, celui de ravir l'oreille du lecteur avide de musicalité et d'originalité bien évidemment, mais également permettre un meilleur ancrage dans les Caraïbes d'antan. Ce dernier a bien fait l'objet de recherches poussées, et la géopolitique d'alors, bien que peu complexe avec la domination outrancière des Spagniards et des Portugais, que les autres nations européennes tentent chichement de renverser, est bien exposée et exploitée. Chaque mouillage dans une ville portuaire est l'occasion de s'imprégner de l'ambiance des lieux ; et les tavernes et estaminets seront les théâtres les plus représentés.

 

Si l'immersion et le style sont au rendez-vous, j'ai en revanche été moins convaincu par le scénario. La disposition particulière des chapitres, qui semblent avoir été mis au hasard lors de l'impression, me laisse dubitatif. Bien que le monde soit en proie à différents phénomènes temporels, cet argument me semble être la plupart du temps simplement un artifice inutile. Et quand on croit tenir la raison de cet agencement particulier, elle s'échappe le chapitre d'après. La fin se fait alors attendre pour expliquer ceci, mais on n'y trouve aucun motif particulier. De même pour l'histoire du glissement temporel qui semble arriver comme un cheveu sur la soupe dans les ultimes chapitres. J'ai l'impression que l'auteur s'est amusé à multiplier les mystères sans être capable d'en trouver des explications suffisamment développées - à mon goût, il va sans dire.

 

Il faut cependant relativiser ces propos, car en consultant un thread sur actuSF, on peut y lire que Stéphane Beauverger avait dans ses tiroirs une seconde version du manuscrit, qui elle révélait les mécanismes plus en détail que ce qui est proposé ici. On y découvre également que le roman a nécessité une réécriture complète. Au départ, les chapitres se suivaient, puis, afin de rendre l'histoire facilement compréhensible, pour expliquer suffisamment les motivations des protagonistes entre les trous de chapitres, tout a été réécrit pour convenir aux exigences de l'auteur. Il faut reconnaître la réussite de cette étape, car malgré les ellipses fréquentes, on arrive à suivre sans trop de problème les aventures du valeureux flibustier.

 

Il ne faut pas non plus oublier de saluer l'originalité de l'histoire, qui emprunte avec plus ou moins de succès des thèmes éculés de la science-fiction pour les détourner à la sauce Beauverger. Ainsi, le coup de l'incursion temporelle est judicieusement utilisé : il permet de nous entraiîer dans un premier temps à la recherche des maravillas - objets de convoitise et de fascination d'Henri Villon notamment, et qui se banaliseront progressivement dans les Caraïbes, responsables d'anachronismes en tous genres - qui amèneront à une lutte de plus grande envergure par la suite. Cette dernière amène d'ailleurs des problématiques assez intéressantes, que je déplore ne pas avoir vues exploitées plus en avant. Je pense notamment à la relation Targui-Villon, qui est longuement évoquée sans mériter pour autant l'attention que l'on aurait souhaité, et qui aurait jeté un éclairage intéressant sur ces observateurs dont on ne cesse de nous rabâcher la fonction.

 

Je regrette également que le message de l'auteur, que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même, ne soit pas plus profond. Il est certes chanté de bien belle manière, mais se contente d'asséner ses vérités sans chercher plus loin. Pour tout dire, je n'ai pas réellement été surpris par le contenu du propos. L'amorce m'avait déjà titillé dans ce sens, et il m'aura fallu environ 200 pages pour trouver ce que je pressentais. L'étonnement est cependant venu de l'identité des mystérieux ennemis, dont on ne cesse de douter tout au long des chapitres.

 

A propos du protagoniste, Henri Villon, je n'ai pas été enthousiasmé par sa lutte. Je n'ai pas été pris par son engouement ni par sa détresse. Sans bénéficier d'une personnalité sommaire - elle est au contraire travaillée -, je l'ai souvent trouvé trop proche de ma personne par certains aspects. En ce sens, j'aurais préféré plus d'originalité et d'exubérance, bien que l'on ait affaire à un gentilhomme qui sache parfois se faire roublard, mais qui se fait avant tout le héraut de Beauverger. Comme je l'ai spécifié, je regrette de ne pas avoir été enthousiasmé par sa lutte, et la relative faiblesse du scénario sur ce point ne m'aura pas été d'une grande aide pour l'immersion. Les personnages secondaires tiennent quant à eux la dragée haute, mais comme pour Villon, l'alternance temporelle ne permet pas de se faire une idée précise de leur évolution, bien qu'ils ne soient pas au centre du sujet.

 

Si j'ai passé un agréable moment en compagnie du capitaine Henri Villon, l'ouvrage pêche pour moi au niveau d'un scénario qui occulte certains agissements que j'aurais voulu voir plus amplement développés, sans pour autant lui enlever des trouvailles originales, et d'un protagoniste que j'aurais voulu parfois moins propre sur lui. En revanche, le style et le monde décrit, bien que l'on passe énormément de temps dans les troquets d'alors, suffisent pour passer un moment très agréable, pour peu que l'on se laisse bercer par la plume riche et imaginative de Stephane Beauverger. Cette production inclassable, une fois encore aux Editions La Volte, m'incite moi aussi à me tourner vers cette maison que j'ai envie de soutenir.

 

GiZeus.

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Publié le par GiZeus
Publié dans : #Livres



Ayant beaucoup entendu parler de ce titre, je m'attendais à un cru d'exception, à trouver de la SF comme je l'aime, porteuse d'une réflexion ambitieuse. Inutile d'en faire une tartine, je n'ai pas vraiment trouvé ce que j'attendais. Néanmoins, je n'en ai pas pour le moins passé un mauvais moment. Si la lecture m'a peu passionné pendant une bonne partie du milieu, j'ai plus l'impression que l'explication tient dans les dispositions relativement mauvaises dans lesquelles j'étais, car la recette ne change jamais.

En effet, cette recette pourra en rebuter quelques uns. Divisé en trois parties, le livre s'attache à nous conter le devenir d'un vaisseau spatial, L'Argonos, dans lequel s'entassent depuis des générations des hommes qui n'ont pas ou n'ont plus la moindre idée du but originel du vaisseau. La hiérarchie interne n'est pas non plus surprenante, et l'on retrouvera facilement une stratification des plus évidentes. A travers Bartolomeo, conseiller officieux du capitaine, lui-même ami d'enfance du héros, nous découvrirons les manigances politiques qui se trament à bord. Face au capitaine, l'évêque Soldano se positionne en adversaire officieux mais farouche, dont l'ambition est manifestement la prise du contrôle du vaisseau. On notera au passage une référence directe au conservatisme religieux incarné par l'évêque, qui défend la position d'un vaisseau existant depuis toujours, malgré l'existence d'une Terre originelle et depuis longtemps visitée et dévastée. Un acte un peu maladroit de mon point de vue, qui ôte une part de crédibilité à un homme résolument intelligent. En restant dans le cliché, sans être pour autant désagréable, l'équipage détectera une émission en provenance d'une planète inconnue, qui l'amènera à l'explorer et à y faire une découverte macabre.

Mais je m'arrête ici de peur de trop en dire.

 

Si l'histoire n'est pas foncièrement originale, elle demeure tout de même prenante, malgré la lenteur du rythme. Il est dommage que l'auteur, en poussant trop loin les réflexions de Bartolomeo, appesantisse son récit. Les pensées se bousculent souvent, et hachent incontestablement le rythme. Un peu plus de dialogues à la place de ces pensées omniprésentes auraient certainement contribué à dynamiser un peu le tout. Par ce biais, les personnages auraient également gagné un peu plus en profondeur ; non pas qu'ils soient creux, mais ils sont peu présents, remplacés par les pensées argumentées de Bartolomeo. De fait, on cerne assez peu les protagonistes, et j'ai même eu un peu de mal à cerner le tempérament du héros. Cependant, il faut reconnaitre qu'on a affaire à un héros qui réfléchit beaucoup, qui s'interroge sans arrêt sur les conséquences de tel ou tel choix, et bien que ce procédé soit appréciable, l'overdose provoque le ralentissement du rythme. On notera cependant quelques réflexions ponctuelles, la plupart n'étant pas forcément très poussées, comme celle sur la liberté qui ne vole pas très haut. En revanche, j'ai plus apprécié le mini-discours métaphysique. Mais dans l'ensemble, il faut rechercher l'aventure plutôt que la réflexion.

 

Bref, il y avait matière à faire plus addictif. Le gros reproche concerne incontestablement la narration. En nous enfermant dans la tête de Bartolomeo, on ne se rend pas compte de sa différence vis à vis des autres. Le rythme est souvent lent mais pas forcément inintéressant, et l'aventure se laisse suivre agréablement. On notera tout de même un certain manque d'originalité, pas forcément déplaisant.

 

GiZeus

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Publié le par GiZeus
Publié dans : #Livres


Considérée comme le point d'orgue de l'oeuvre de Silverberg, auteur prolifique de SF et grand ami d'Asimov, je me devais de lire Les Monades urbaines. Premier constat, le livre est composé de 7 épisodes ou nouvelles, qui s'intéressent à tour de rôle au destin d'une personne en particulier, que l'on retrouvera parfois dans une autre nouvelle par un jeu d'intertextualité, ou que l'on récupérera où on l'avait laissée.


Dans les monades urbaines, gigantesques tours de trois kilomètres de hauteur, tellement énormes qu'elles sont divisées en cités, vivent 75 milliards d'humains. La surpopulation est vaincue, et les hommes n'aspirent plus qu'à créer la vie, qu'ils considèrent la véritable offrande à Dieu. De fait, de nouvelles monades sont perpétuellement en construction pour accueillir l'excédent des autres tours. La promiscuité forcée a obligé les hommes à engager certains changements dans les moeurs, parmi lesquels on retiendra notamment une intimité réduite à néant et une libération sexuelle totale, cette dernière intervenant dans le cadre de la suppression des conflits. En effet, dans une société où l'on se marche presque sur les pieds, le moindre conflit peut s'envenimer rapidement, et c'est pourquoi l'on précipite du haut des monades, sorte de roche tarpéienne moderne, les "anomos", en d'autres termes les différents, les mécontents, les inadaptés sociaux.


A travers Les Monades Urbaines, Silberberg tente de nous brosser le portrait d'un futur qui aurait vaincu la surpopulation. Sous une couche utopique, comme le ressent la majorité des habitants, se cache un malaise profond qui touche uniquement certaines personnes. Ces anomos en puissance seront les protagonistes que nous suivrons tout au long des sept nouvelles. Evoluant dans un univers inadapté, ils tenteront malgré tout de résister avec leurs moyens à la normalisation imposée. Car deux sorts attendent les anomos :  la "chute", ou bien la rééducation par la pensée. Une manière de dénoncer notre système actuel, où les "fous" sont souvent confiés à des psychiatres au nom de l'ordre public.


En dehors de cette normalisation, on retiendra surtout deux messages forts. Silverberg dénonce clairement l'incitation à créer la vie à profusion, comme si ce n'était qu'une vulgaire marchandise. En tant que lecteur, on a clairement l'impression que cette société se trompe dans sa vision du monde en créant la vie sans s'occuper de la qualité de vie et de sa valeur. Résumé grossièrement, on pourrait dire que la qualité importe moins que la quantité. Le second message concerne l'autre grand concept des monades : les balades nocturnes. Dans un monde où l'adultère n'existe plus, n'a plus cours puisque tout le monde couche avec tout le monde, où toutes les pratiques sexuelles - et relatives à la drogue également - ne sont plus taboues, cette liberté de forniquer avec tout un chacun peut apparaître comme une libération immense. Paradoxalement c'est l'inverse qui se produit. Car lors des promenades nocturne, l'homme est implicitement poussé hors de chez lui, en quelque sorte chassé de son domicile.
Durant ces promenades, on s'apercevra vite que les classes sociales sont au contraire bien plus visibles qu'aujourd'hui. Divisées en cités, les monades abritent tous types de travailleurs "utiles à la société". En bas de l'échelle/monade, les travailleurs manuels, et en haut les dirigeants de la monade. Du plan horizontal au plan vertical rien n'a changé, le pouvoir se trouve toujours aux endroits les plus inaccessibles. Silverberg profitera également du cas Siegmund Kluver, jeune prodige appelé à devenir le maître de la monade 116, pour dénoncer les comportements amoraux des dirigeants, leurs débauches à l'abri des regards de la société bien pensante dont ils sont les gardiens moraux. Peu surprenant selon moi, et un peu trop banal.


Il y a tant d'autres choses à dire, comme l'extérieur de la monade, auquel un chapitre est dédié, ou encore la théorie de l'évolution selon Silverberg (je suis très peu convaincu sur ce point). Ce que je retiendrai des Monades urbaines sera surtout un univers très fouillé, avec ses codes propres, mais également une critique que je trouve un peu faiblarde par moments. Souvent, je me demandais ce que l'auteur tentait de faire passer. En ce qui me concerne, cette dystopie ne m'est pas apparue horrible ou malsaine, comme le choc que j'ai pu éprouver avec 1984, simplement sympathique et agréable à lire. Cette impression est notamment due au fait que la critique ne m'est pas apparue assez incisive ou plus explicité par moments, l'auteur parlant à demi mots et n'approfondissant pas plus sa pensée.



GiZeus

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Dans un Japon fantaisiste, des mots même de l’auteur, nous partons sur les traces du célébrissime rônin Miyamoto Musachi. En réalité, nous passerons plus de temps en compagnie de Mikeki, jeune fils de seigneur, devenu apprenti de Musachi suite au passage de ce dernier à la forteresse de son père. Se présentant sous la forme d’une quête initiatique, nous suivrons le duo sur 6 années durant lesquelles Mikeki tentera de trouver sa voie.


Malheureusement, ce roman n’est pas exempt de défauts. A son habitude, Thomas Day ne souhaite pas s’éterniser, et nous avons donc droit à des ellipses importantes. Là où l’on aurait souhaité de plus amples développements, comme l’entraînement rude de Musachi, la difficulté des conditions de vie qui auraient permis d’apprécier un peu plus les moments de repos, nous nous retrouvons avec une simple description lointaine des faits et gestes là où l'on aurait aimé les vivre avec Mikeki. De même, ce faible développement empêche de jouir plus longuement du style de l’auteur, qui possède une plume de platine puisque le silence est d’or. On se laissera donc facilement emporter par le lyrisme dont fait preuve Thomas Day, mais on ne pourra s’empêcher de noter la brièveté des descriptions et des actions, qui se traduit par des chapitres relativement courts qui ne dépassent pas la plupart du temps la dizaine de pages.


Le problème qui en découle est que l’on ne se sent pas en phase avec le héros, Mikeki. Puisque le développement des conditions de vie est parfois réduit au strict minimum, Day employant fréquemment des ellipses sur une ou deux années, on ne peut ressentir les émotions de Mikeki, seulement les lire. D’où un sentiment d’inachevé, d’un voyage initiatique auquel il manquerait des morceaux, qui a pour conséquence de nous donner l’impression d’une faible montée en puissance. Il en résulte également une interaction peu présente entre le maître et l’élève, qui passeront malgré tout de précieux moments ensemble, rendus cristallins par leur rareté en début de récit. Et l’on ne peut que regretter ce faible développement, qui a pour conséquence d’atténuer la personnalité des protagonistes. On y découvre en effet Musachi présenté comme un surhomme, autant par ses prouesses techniques que par sa sagacité. Quant à ses enseignements, et sans critiquer l’auteur, ils se révèlent malgré tout peu profonds, mais surtout, la plupart du temps, placés peu élégamment, à la manière d’une morale dans une fable. On aurait apprécié plus de subtilité de ce côté-là, mais c’est néanmoins un plaisir de découvrir une partie de l’enseignement de Musachi.


Au final, c’est un sentiment d’insuffisance qui prédomine. Le principal point noir provient de la volonté de brièveté alors que certaines situations auraient mérité plus de développement. Et malgré la critique d’apparence négative, ce fut une lecture plaisante à défaut d’être réellement excitante.


GiZeus.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Ne vous fiez pas à la couverture très "bit-lit" de ce roman, car le contenu contredira très vite cette imagerie.
En effet nous sommes dans un récit très classique, où les personnages troubles sont vite visibles, où les chasseurs de vampires sont relativement naïfs, où les ailes de la nuit sont toujours porteuses de mauvaises aventures.



Allemagne, fin du XIXème siècle. La sortie peu d'années auparavant du roman Dracula de Bram Stoker, a secoué l'Europe. Pourtant son sujet, les vampires, n'est pas une fiction. Gérald de Lacarme, jeune érudit français épris de surnaturel, doit remplacer au pied levé son père qu'un vieil ami teuton a appelé au secours. En effet sa maisonnée semble être en proie à une malédiction à laquelle les saigneurs de la nuit ne seraient pas étrangers. Lorsqu'il arrive, Gérald ne rencontre que Marion, l'une de leurs deux filles, dont la beauté égale le comportement énigmatique. Sa soeur jumelle, Charlotte, est elle clouée au lit par une anémie quasi mortelle en plus d'être handicapée par une cécité congénitale. Gérald finira par découvrir la nature du mal qui ronge la demeure et ses habitants, mais le combat laissera des traces... 

 

Le Mal en la demeure est le premier roman d'un jeune auteur, Stéphane Soutoul, passionné par le fantastique et les récits vampiriques en particulier. On sent l'influence d'oeuvres comme Dracula (cité dans les premières pages) pour le déroulement de l'intrigue ou les films de la Hammer pour le manque de nuances parfois. Cela plante le récit dans cette tradition classique dont je parlais plus haut. Mais le point intéressant est que ce récit s'inscrit dans un cycle plus large, où une famille (les Lacarme) voue sa vie au combat contre les forces de ténèbres, ce qui laisse présager plusieurs romans aux héros différents, mais aux liens familiaux ou affectifs très forts. A ce titre, la nouvelle (De simples souvenirs...) qui complète le récit principal sert de passerelle avec la suite, ce qui est un procédé original et bien mené, cette nouvelle révélant plus de dynamisme que le récit principal. Le roman n'est pas exempt de menus défauts, telle une petite propension à la logorrhée parfois, alors qu'une concision aurait apporté plus d'efficacité. Ou encore, par endroits, une certaine défaillance dans la correction des fautes d'orthographe, un défaut pas insurmontable mais gênant.




Il y a tout de même de la qualité. Stéphane Soutoul écrit bien, son style, bien qu'ampoulé par moments, permet de bien saisir les sentiments des personnages, ou de comprendre l'action lorsque celle-ci s'emballe, ce qui n'est pas toujours le cas dans des récits fantastiques. L'auteur a visiblement voulu toucher le public le plus large possible, et l'objectif est atteint, il n'est nul besoin d'avoir des connaissances dans le genre vampirique pour bien saisir le récit. Comme l'auteur se positionne sur un créneau classique, certains diront "basique", la lecture est plaisante et accessible. L'idée d'utiliser le tissu familial comme point de départ et soutien de l'intrigue est intéressante, il ne reste qu'à bien la développer dans les récits suivants.

 

 

Spooky.

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Publié dans : #Livres

 

La Ferme des Animaux fut finalisé en février 1944 mais seulement publié en août 1945. La faute en incombe à la guerre qui opposait alors les puissances des Alliés à celles de l'Axe. L'Angleterre, en pleine lutte contre le Toisième Reich, ne voulait pas affaiblir son allié d'alors, l'URSS. Car cet apologue est en réalité un pamphlet assez éloquent contre le régime soviétique d'alors.


En effet, beaucoup d'éléments nous mettent la puce à l'oreille. Si l'emblême du drapeau de la Ferme, un sabot et une corne superposés, qui rappelle fortement le drapeau soviétique (un marteau et une faucille sur fond rouge), peut-être que le second indice vous mettra sur la voie. Le chant révolutionnaire évoque bien entendu l'Internationale. Ainsi certains événements d'apparence anodine feront référence au passé historique de l'ex URSS. Par exemple, la rivalité qui oppose Boule de Neige et Napoléon est l'équivalent animalier de la lutte Trotsky-Staline qui se termina par l'exil du premier.


D'autre part, chaque animal représente un concept ou un groupe de personnes. Ainsi on pourra voir en Malabar, le cheval, l'allégorie du stakhanoviste qui a une confiance aveugle, dans n'importe quelle circonstance, au soviétisme et en son chef. Les moutons quant à eux symbolisent la masse des endoctrinés qui n'ont d'autre rôle que de faire taire les contestataire en répétant inlassablement des slogans qu'ils ne comprennent absolument pas. Les révolutionnaires Bolcheviks sont eux représentés par des cochons (représentation pas si innocente), s'accaparant graduellement le pouvoir et les richesses.


A travers l'histoire de l'URSS, il est intéressant de noter la manière dont Napoléon/Staline s'accapare progressivement le pouvoir, revisite l'histoire, établit le culte de la personnalité et arrive à maintenir ses sujets dans un état de plus en plus dramatique alors qu'il s'enrichit en parallèle. Mais en établissant l'allégorie de la montée du régime soviétique, Orwell montre que les nobles idéaux de départ sont oubliés en route au profit du confort des dirigeants. En effet, les sept commandements de l'Animalisme seront retouchés en cours de route, dans la plus obscure clandestinité, pour se voir à la fin totalement remodelée.


GiZeus.

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Publié le par Spooky
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Matheson signe ici un roman qui se démarque de la production habituelle de mort-vivants. Son récit a la particularité de former un huis-clos très prenant, où le lecteur est pratiquement en tête à tête avec le héros. Mais peut-on traiter Neville de héros, tant Matheson s'attache à rendre son personnage humain, avec ses doutes, ses craintes et ses faiblesses. Loin d'être un récit d'action, Je suis une légende est un récit posé, où les réflexions de Neville occupent une part importante du roman. On suit ainsi la progression de cet homme ordinaire, dernier survivant sain d'esprit de la grande pomme maintenant rongée par les vampires.


Matheson tente également une approche intéressante en ce qui concerne le vampirisme. En prenant à contre-pied les poncifs du genre, il nous propose une interprétation scientifique de ce phénomène. Malheureusement, à moins d'avoir quelques notions de biologie, vous n'en piperez pas grand mot, même si les passages explicatifs se veulent plutôt concis et relativement éloignés d'un traité de médecine.

Mais le grand intérêt de ce livre, au-delà de l'aspect psychologique déjà captivant, réside dans l'étude de la nature humaine et des relations entre minorité et majorité. A travers l'opposition manichéenne, ou du moins que l'on considère comme telle durant une grande partie, c'est véritablement une réflexion du libre arbitre qui transparait, gardant pour la fin une révélation évidente qui se veut fracassante. Ce qui n'empêche pas Matheson de conclure sur une note shakespearienne troublante.


S'il ne fallait retenir que l'essentiel, c'est que ce roman aurait pu faire un flop. Mais c'était sans compter sur le talent narratif de Matheson qui parvient à conjuguer scènes banales et ennuyeuses au plaisir de lecture. La tentative d'explication du vampirisme est intéressante malgré son côté un peu trop abscons, mais on regrettera surtout une réflexion qui aurait pu être plus poussée.


GiZeus.

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