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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Séries TV

 

 

Juste quelques mots sur une série SF “soft” qui a débarqué depuis quelques mois sur la petite lucarne hexagonale. Roswell est en effet diffusé le samedi soir, en troisième position de la trilogie du samedi, sur M6. On y suit les mésaventures de trois lycéens de cette petite ville du Nouveau-Mexique, qui ont été recueillis enfants par des gens du coin, et qui sont persuadés d’être des extra-terrestres. Tout en essayant de retrouver leurs origines, ils doivent empêcher le shérif Valenti (William Sadler, habitué des seconds rôles) de découvrir leur secret. Mais comment savent-ils qu’ils viennnent d’ailleurs ? Eh bien, ils possèdent des dons pas courants : faire léviter certains objets, écouter un CD simplement en le collant sur l’oreille... A noter qu’ils adorent le tabasco et en mettent dans tous les plats (si ça, ça ne prouve pas qu’ils viennent de Mars, je veux bien être pendu !). L’un d’entre eux, Max, a la pouvoir de guérir les blessures par imposition des mains ; c’est comme ça qu’il a peu à peu conquis le coeur de Liz (Shiri Appleby), qu’il a mise au courant de son secret.


A mi-chemin entre X-Files et Buffy, ces aventures légèrement fantastiques sont produites par Kim Manners, habitué des tribulations de Mulder et Scully. Les trois adolescents sont (très bien) interprétés par Jason Behr (aux grandes oreilles), la gironde Katherine Heigl et Brendan Fehr(qui ressemble à Fox Mulder avec 20 ans de moins). Le tout est introduit dans le générique par une mélodie entêtante de Dido, la révélation pop américaine du moment. Une série sympathique à suivre.
Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


Stephen King tient une place particulière dans mon histoire personnelle de lecteur. J'ai découvert ses oeuvres il y a maintenant près de 20 ans. J'ai commencé par ses gros "classiques" : Cujo, Shining, Charlie... Et puis vint à un moment le premier tome de La Tour sombre. Tranchant radicalement avec l'oeuvre de l'Horrorus Rex, ce fut un roman étonnant, se situant dans un univers composé à la fois de fantasy et de western. L'auteur est un grand amateur de western, mais il y a mis sa sauce. J'avoue que je suis assez circonspect avec "La Tour sombre". King a décidé d'en faire l'axe de rotation de son oeuvre, d'y placer la convergence de toutes ses histoires, au fur et à mesure qu'il les écrivait. C'est un peu un condensé, mais aussi un univers à part. Comme dans le reste de son oeuvre, il y a des choses que j'aime, et d'autres que je trouve superflues.

On peut faire beaucoup de reproches à Stephen King. Lui dire que son oeuvre contient à peu près tous les péchés, que ça parle régulièrement de cul, de fesses et de pets. Que c'est parfois mal écrit, ou bien qu'il s'étale sur des centaines de pages pour décrire une scène toute simple. Nombre de ses écrits ont été adaptés, parfois avec bonheur, au cinéma et à la télévision. Grand amateur de cette oeuvre, je pense voir parfois ces défauts. Mais s'il y a une qualité que je reconnais à la plupart de ses histoires, c'est qu'elles sont souvent bien racontées. En général, si vous êtes preneur du genre, vous ne lâchez pas un King. Il m'est arrivé d'en lire en une nuit. Mais revenons à nos moutons.

Ici l'adaptation de la Tour sombre a été confiée graphiquement à Jae Lee et Richard Isanove, auteurs connus -mais pas toujours appréciés- de comics, en particulier des super-héros. King garde la mainmise sur cette adaptation, gage de fidélité, mais pas forcément de qualité (souvenez-vous de Shining). Bref, on peut espérer que la vision de l'auteur sera à peu près respectée dans ce triptyque. Je dois avouer que cela rejoint pas mal l'idée que je me faisais de certains personnages, en particulier les gamins (Roland, Cuthbert, Alain). Par contre je trouve les attitudes des dits personnages un peu figée, une attitude hautaine un peu hors de propos parfois. De plus les visages ne sont pas toujours réussis, ce qui est un peu dommage. J'ai eu du mal à reconnaître Roland dans des scènes collectives, par exemple. Par contre, le paquet a été mis sur les ambiances. A la limite du glauque, parfois crépusculaires, j'ai trouvé ça pas mal, même si manquant parfois de détails. La qualité "kingienne" de l'histoire, dont je parlais précédemment, a été plutôt conservée, et du coup j'ai envie de lire la suite. Un 3/5 d'attente, même si c'est un 3,5/5 en réalité après la lecture de ce premier tome.



Note : Attention, ce triptyque n'est pas une adaptation de l'ensemble de La Tour sombre, qui compte 7 romans, mais seulement celle d'un passage, contant les débuts de Roland en tant que Pistolero.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


CHIANT COMME UNE VRAIE TRAGEDIE GRECQUE

Les adaptations de comics au cinéma donnent presque toujours des films catastrophiques (je ne cite pas de titres, je ne voudrais pas me fâcher avec les nombreux fans de Spider-Man) mais malheureusement, on n’a pas fini d’en bouffer : Iron Man, Les 4 Fantastiques, Cage, Ghost Rider, Sub-Mariner, Black Widow, Shang-Chi, Shazam!, Watchmen, la liste des navets en puissance qui envahiront nos écrans au cours des 2 ou 3 années à venir s’allonge jour après jour, à la plus grande joie des fabricants d’effets spéciaux numériques, des éditeurs de jeux vidéos et des marchands de jouets. Combien faudra-t-il de bides au box-office pour que les producteurs lèvent le pied ? Allez savoir. En attendant, vu le score lamentable d’Elektra aux Etats-Unis, on peut déjà être tranquille sur un point : il n’y aura certainement pas de 2ème épisode, et c’est pas dommage.

Apparue au cinéma dans le médiocre DareDevil avec Ben Affleck, Elektra a été ressuscitée pour devenir l’héroïne de son propre film, en solo, toujours sous les traits de la fade Jennifer Garner (qui ne voulait même pas faire le film, mais y était obligée par contrat). Tueuse à gages redoutable, notre demoiselle traîne sa mélancolie aux 4 coins du monde, vendant ses services meurtriers au plus offrant. Sa dernière mission en date consiste à exécuter le Dr. Kovacz et son insupportable fille, mais comme aucune femme ne peut résister au charme du beau ténébreux de la série Urgences et d’une petite peste pleurnicharde, Elektra renonce à ce contrat et se met en tête de sauver Mister Chien-Battu et Miss Tête-à-Claques des griffes de la Main, un club de ninjas magiciens. Notre barbie-karatéka parviendra-t-elle à vaincre les méchants avant que le spectateur ne s’endorme ? Suspense…

Comme toujours, les auteurs et éditeurs de chez Marvel n’ont eu qu’un droit de regard minimum sur le contenu du film, écrit et réalisé par des gens qui ne connaissaient pas du tout la BD (derrière la caméra, Rob Bowman, réalisateur du Règne du feu, et au scénario, l’auteur de l’adaptation cinématographique de L’Inspecteur Gadget) avant d’être recrutés par ce cher Avi Arad, producteur à qui nous devons déjà tous les impérissables chefs-d’œuvre estampillés Marvel sortis ces dernières années. Ceux qui espèrent une adaptation fidèle au personnage en seront donc pour leur frais : Garner n’est absolument pas faite pour le rôle (c’est pas parce qu’on sait faire du karaté et qu’on a une tête à faire des pubs de cosmétiques qu’on est crédible en assassine aussi séduisante que cruelle et aussi infaillible qu’instable), alors il a bien fallu le réécrire pour que le personnage lui corresponde plus. Ne restent donc que ses longs poignards “sai” et la couleur du costume (rouge). Toute l’ambiguïté du personnage disparaît, et Elektra devient donc une gentille petite fée du logis (quand elle n’est pas en train de faire le parquet, elle astique ses dagues ou se bat contre des draps) qui cache un cœur d’or sous ses dehors froids, et se montre prête à mettre son existence en péril pour sauver deux parfaits inconnus. Seuls détails destinés à la faire passer pour une femme tourmentée : elle a des TOC (la dernière mode à Hollywood, voyez Aviator) et revoit sans cesse sa mort et celle de ses parents en flash-back.




A la limite, la “trahison” du personnage inventé par Frank Miller ne serait même pas grave si ça donnait un film d’action divertissant mais, hélas, ce n’est même pas le cas. L’intrigue indigente et prévisible est aussi insipide que l’héroïne, le mystère que le scénario prétend entretenir sera percé par le spectateur bien avant d’être dévoilé à l’écran, les scènes d’action sont rares et molles, les effets spéciaux sont insignifiants (ennemis qui explosent dans un nuage de fumée, façon Buffy contre les Vampires…). Même le costume est raté : visiblement conçu pour satisfaire un public ado mâle ne jurant que par les gros bonnets, il donne l’impression que l’actrice (qui à vue de nez, remplit à peine du B) porte les habits de sa grande sœur pour s’amuser. Si au moins le film était aussi involontairement comique que son prédécesseur dans le genre “film de super héroïne sexy”, le grotesque Catwoman ! Mais non. Elektra ne sniffe pas d’herbe à chat, ne grimpe pas sur les meubles, ne mange pas 12 boîtes de thon avec les doigts, ne prononce pas des répliques débiles à base de “RRRRR” et de “Miaou”, ne roule pas de grands yeux dans tous les sens en tortillant exagérément un cul en images de synthèse. Elektra ne parvient jamais à transcender son statut de navet pour accéder à celui, autrement plus rigolo, pour ne pas dire plus noble, de nanar. Du coup, il ne reste qu’un film morne, sans rythme, sans saveur, auquel même la présence du charismatique Terrence Stamp (dans le rôle de Stick, le mentor) ne parvient pas à insuffler une once d’intérêt. Si vous aimez les films de bagarre, faites donc l’impasse sur les soporifiques exploits des péronnelles ninjates d’Elektra et allez plutôt vous louer un bon vieux Tai-Chi Master.

Toxic

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films
 

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Encore un film annoncé comme révolutionnant le cinéma fantastique. Encore une production avec une vedette au générique (en l’occurrence, Kim Basinger, qui se prend pour Bruce Willis), et encore un réalisateur soi-disant spécialiste du genre (Chuck Russell, responsable de The Mask et L’Effaceur, a plutôt fait dans le burlesque -et il continue !).
La belle Kim (pas très fraîche) se retrouve avec la fille de sa soeur camée sur les bras. Au bout de 4 ou 5 ans, elle a presque réussi à obtenir son adoption, lorsque sa soeur réapparaît, soi-disant guérie par son mari, célèbre gourou d’une secte style scientologie. Mais celui-ci est en fait le diable, venu récupérer la gosse qui possèderait des pouvoirs lui permettant de régner sur le monde. Oui je spoile, parce que c'est franchement mauvais.
Au niveau du scénario, on a déjà vu plus original. Par exemple, qui est le vrai père de l’enfant ? Quels sont ses réels pouvoirs, à part faire tourner un camion de Barbie tout seul ? Rayon acteurs, c’est pas terrible. Rufus Sewell n’a pas l’air très concerné par le côté obscur ; il avait fait bien mieux dans Dark City... Jimmy Smits (les Tommyknockers) a autant de charisme en flic amouraché qu'une huître et la gamine ne fait pas partie de ces enfants-acteurs-prodiges auxquels on promet la lune. La réalisation est molle, et aucune image ne reste sur la rétine. La faute, peut-être, aux effets spéciaux minimalistes. A oublier. Vite.

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Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films
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Voici le film pop-corn de cet été. Grâce à une belle affiche et à une bonne bande-annonce, ce long métrage a piqué notre curiosité. Une classe de lycéens américains s’apprête à prendre l’avion pour un séjour à Paris. Mais Alex (l’un des lycéens), dans une prémonition, voit l’avion exploser en vol. On l’expulse de l’appareil avant le décollage, ainsi que cinq de ses camarades et un professeur. L’avion explose, comme l’a vu Alex. Pas de survivants. Mais la Mort n’a pas eu ce qu’elle voulait et va s’appliquer à réparer l’erreur. Ce scénario, développé par des anciens de X-Files, aurait pu faire un bon épisode de la série. Même avec cet air de déjà-vu, le postulat de départ reste intéressant. Le film aurait gagné avec une ambiance un peu plus oppressante. Le rythme est assez enlevé, car les péripéties et les fausses pistes sont nombreuses. Devon Sawa est plutôt convaincant en adolescent sans traits particuliers, sinon celui d’être prévenu des prochains agissements de la Grande Faucheuse dans cette ténébreuse affaire.
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Un point qui reste agaçant : les clichés sur la France (deux-chevaux, béret, baguette, bal-musette…) qui perdurent. Interrogé sur cette scène, le réalisateur a déclaré que c’était « l’image qu’en avait son public » (c’est-à-dire les adolescents boutonneux américains). Moi aussi ça m’énerve.


Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

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Daredevil est le héros du comics éponyme créé par Stan Lee et Bill Everett dans les années 1960. C’est aussi désormais un film à gros budget de la Fox, qui, après X-Men, s’est dit qu’il y avait un bon filon à exploiter. A l’origine du projet, Mark Steven Johnson, un jeune fan qui a assailli pendant de nombreuses années les pontes de Marvel et du studio hollywoodien pour porter à l’écran sa vision du personnage sans peur et sans reproche. 

Matt Murdock (Ben Affleck), un avocat aveugle, décide de devenir le justicier de la nuit, surnommé Daredevil. Il rencontre Elektra Natchios (Jennifer Garner, Alias, OH MY GOD !!), fille d’un milliardaire trempant dans le crime organisé, et en tombe éperdument amoureux. Le Caïd, parrain de la mafia new-yorkaise (interprété avec délectation par Michael Clarke Duncan, La Ligne Verte, La Planète des Singes), décide de faire supprimer Nikolas Natchios, le père d'Elektra, par BullsEye, capable de tuer n’importe qui simplement en lançant une carte à jouer. L’arrivée de Daredevil sur les lieux provoque la confusion dans l’esprit d’Elektra, qui croit qu’il est le meurtrier de son père.
On le voit, la trame est classique, et la compréhension du spectateur lambda n’est pas altérée par des digressions, sauf sur un point. On passe du petit Matthew qui pleure la mort de son père abattu par la mafia à un homme en costume rouge bordeaux qui virevolte, et trucide les méchants... Quid de sa “transformation” en justicier de la Nuit ? Dommage pour un film d’exposition sur un super-héros... Mais le fan de comics ne peut qu’être déçu ; tout d’abord par l’abondance d’effets spéciaux et de style alourdissant les scènes de combat de manière injustifiée. Effet Spider-Man ? La scène de la “rencontre” entre Murdock et Elektra est sympathique, mais là, non plus, ne se justifie pas autrement que par une volonté d’en donner pour son argent au spectateur. Car malheureusement, Daredevil, ce n’est pas ça. Le héros (et surtout pas super-héros) créé par Stan Lee dans les années 60 est un homme tourmenté, cynique souvent, mais pas ce frimeur qui abuse de ses sens super-développés... Pour un “fan”, Johnson donne l’impression de ne pas avoir tout compris au comic, ce qui est tout de même fâcheux... A l’opposé du spectre, Bryan Singer, qui n’avait pas lu une seule page des X-Men avant d’en réaliser l’adaptation, a mieux réussi son coup !

Voilà pour le gros côté négatif du film ; ah si, il y en a un autre. Ben Affleck. Comment prendre au sérieux un mec qui se balade en levant les yeux au ciel pour simuler la cécité, et comment prendre au sérieux quelqu’un qui vit avec Jennifer Lopez, et qui enfile sa tenue aux petites cornes rouges pour l’exciter, pour un héros tourmenté ? Pas évident hein... Affleck affole juste les filles dans son costume moulant (tout juste correct), et attire les foules avec son nom en gros sur l’affiche, c’est tout. Le reste du casting est composé de Colin Farrell (Minority Report), qui cabotine à mort en tueur barjot, ou encore Jennifer Garner, incarnation physique presque parfaite d’Elektra, à tel point qu’un Elektra est en préproduction à l’heure où je tape ces lignes. L’orientation pop-rock de la musique est plutôt bien choisie, même si les morceaux eux-mêmes ne sont pas les meilleurs du genre. En ce qui concerne les effets spéciaux, les éclairages, comme je l’ai dit plus haut, ils sont assez décevants et utilisés à mauvais escient (Daredevil se déplace comme Gollum dans Le Seigneur des Anneaux !). Le tout manque de fluidité, ce qui faisait la saveur des dessins de John Romita Jr...



Malgré ces faiblesses évidentes, le réalisateur n’oublie pas de citer les différents artistes qui ont concouru au succès du comic : Romita Jr, Miller, Mack... Même Stan Lee en personne apparaît dans une scène, comme dans tous les films adaptant des comics Marvel ! Le succès du film annonçait une franchise ; heureusement Johnson n'a pas fait de suites, mais on ne parle plus de Daredevil au cinéma depuis cette date...

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films



Au cinéma, les films de science-fiction se partagent souvent entre deux catégories : les gros films à l’action omniprésente, avec une part belle aux effets spéciaux, et au combats. A l’autre bout de la chaîne, vous trouvez les fables philosophiques, où les intrigues laissent la part belle à la réflexion (Bienvenue à Gattaca, Cube, par exemple). Et souvent les fans du genre se disputent sur les intérêts et les mérites des deux écoles. Les Chroniques de Riddick se réclame de la première catégorie. Il y a cinq ans, un petit film débarquait sur les écrans pour nous faire découvrir un personnage hors normes dans la paysage de la SF. Ce film s’appelait Pitch Black. Et le personnage principal Riddick. Un authentique rebelle, un gars qui n’aime personne, un dur de dur qui voudrait vivre tranquille, avec ses propres règles. Cet asocial nyctalope fut obligé de s’allier à ses ennemis pour survivre à des monstruosités sans nom.

Cinq ans plus tard, Riddick est la proie de chasseurs de primes payés par les dirigeants d’une lointaine planète. Cette planète est sur le point de tomber sous le joug de moines-guerriers qui asservissent sans répit des planètes entières. Leur nom ? Les Nécromongers. Leur Guide suprême est allé dans l’Underverse, et en est revenu avec d’immenses pouvoirs, ainsi que le sentiment d’un devoir messianique. Mais une prophétie dit que seul un habitant de la planète Furia pourrait faire tomber les Guides suprêmes, et, de ce fait, arrêter le pélerinage sanglant de ses disciples. Car le refus de conversion d’une planète provoque sa destruction complète. C’est pourquoi les Nécromongers ont détruit sans répit toute trace de vie sur cette planète. Mais Riddick, qui ne sait rien de ses origines, pourrait bien être l’un des derniers survivants de Furia. Seulement voilà, il s’en fiche, le Riddick. Jusqu’au moment où un imam, sauvé dans Pitch Black, et devenu l’un des amis de Riddick, meurt sous ses yeux face aux Necromongers. De plus, une jeune fille que le Furian a connu cinq ans plus tôt, Jack, a été enlevée par des chasseurs de primes pour être emprisonnée sur une lointaine planète hospitalière...

Vous l’aurez compris, le film est très dense. Trop même. C’est son principal défaut. On a l’impression de changer de décor, de sauter des centaines d’années-lumière sans transition. Les événements s’enchaînent très vite, trop vite parfois, pour qu’on aie l’impression de fluidité que l’on peut avoir dans Alien, par exemple. Certes, les effets spéciaux sont impeccables, l’aspect visuel du film est extrêmement soigné, ce qui donne envie au spectateur d’en découvrir plus sur cet univers. Vin Diesel (xXx, Fast and Furious...) est un brin poseur, mais que peut-on attendre d’un héros solitaire et ronchon ? Et puis, reconnaissons-le, le personnage de Riddick est l’un des plus intéressants du cinéma de genre, aux côtés de Snake Plissken. La distribution est convaincante (mention spéciale à Thandie “Mission Impossible 2” Newton, en femme manipulatrice à souhait, et surtout à Karl Urban -découvert dans Le Seigneur des Anneaux- sous-exploité en Vaako, l’un des chefs necromongers. On suivra avec intérêt la suite de la jolie Alexa Davalos, qui joue Jack/Kyra, et dont la photogénie est plutôt agréable. Les scènes d’action sont enlevées, mais on ne voit pas trop l’intérêt de faire une redite de la scène centrale de Pitch Black, même si elle est techniquement superbe... Twohy a bien sûr écrit le scénario avec les frères Wheat, qui avaient imaginé Pitch Black, mais avec le renfort de David Hayter (X-Men 1 et 2, Watchmen...), Akiva Goldsman (I, Robot, Peur Bleue, Lost in Space, et 2 des anciens Batman). Necromongers, Elementalistes, Furians, une géopolitique et une ethnologie comparable à celle de Star Wars se met en place. Baroque, épique, nerveux et sombre, les adjectifs excitants s’accumulent pour qualifier Les Chroniques de Riddick, malgré le côté confus et dense de l'intrigue.


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On a hâte d’en savoir plus, surtout si David Twohy, le réalisateur, met à éxécution son plan initial de réaliser un quadrilogie, le prochain film nous parlant de l’Underverse, le dernier montrant le retour de Riddick sur sa planète natale. Pourquoi pas, si Vin Diesel reste dans le projet, et surtout si Twohy dépouille quelque peu son style narratif des redites et lourdeurs sans intérêt, car c’est un scénariste et un réalisateur intelligent, voire doué (on recite Pitch Black, mais aussi l’honnête The Arrival, et aussi Abîmes, histoire de fantômes en milieu clos). A noter, pour les amateurs, la sortie récente en video de Dark Fury, un court-métrage d’animation racontant une aventure de Riddick, réalisé par Peter Chang, qui a commis les meilleurs courts-métrages de Animatrix.

Spooky
 

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


 

Les deux grandes passions du cinéaste Hayao Miyazaki sont l’écologie et l’aviation. On s’en rend compte dans Laputa - Le Château dans le Ciel, l’un de ses premiers films, réalisé en 1986. La France a (re)découvert ce formidable cinéaste au travers de ses deux derniers films, Le Voyage de Chihiro, et surtout Princesse Mononoke. Du coup, ses distributeurs européens ont décidé de ressortir ses anciens longs métrages d’animation. Celui-ci narre la rencontre de Pazu, petit garçon travaillant dans une mine, avec Shihita, une petite fille qui descend littéralement du ciel. 

Celle-ci, poursuivie par de drôles de pirates de l’air et des hommes de l’Armée, semble avoir un rapport avec une mystérieuse ville flottant dans les cieux, et que le père disparu de Pazu, aviateur, a photographiée. Loin du symbolisme de Mononoke ou de la théologie polythéiste de Chihiro, Le Château dans le ciel n’a d’autre ambition que d’être un film d’aventure, au sens noble et pourtant classique du terme. Une quête, un idéal, des fâcheux, la pureté et l’innocence de l’enfance, le rêve, telles sont les caractéristiques de cette invitation au voyage, que l’on ne saurait décliner, malgré le vieillissement de l’animation et l’aspect comique de la plupart des personnages.
Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


Au Japon, Hayao Miyazaki est un demi-dieu. En France, il commence à être connu grâce à des titres comme Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro ou Mon Voisin Totoro, et d’une exposition de son oeuvre, conjointe à celle de son ami Moebius, autre géant des univers dessinés.  

Le Château ambulant, précédé d’une flatteuse réputation, est donc sa dernière création à débarquer sur nos écrans. Cette adaptation d’un roman fantastique anglais de Diana Wynne Jones (Howl's Moving Castle, édité en France sous le titre de Le Château de Hurle) nous conte l’odyssée de la jeune Sophie et d’un sorcier, Hauru. Sophie est une jeune (18 ans) chapelière qui croise un jour la route d’un sorcier, Hauru. Mais la Sorcière des Landes, jalouse, lui jette un sort, et Sophie se retrouve dans le corps d’une mamie de 90 ans. Fuyant la ville pour éviter la honte, et rejoint, presque par hasard, le château ambulant d’Hauru, assemblage hétéroclite de maisonnettes, bunkers, cheminées, etc., mû par un démon du feu. Sophie entre au service d’Hauru, espérant qu’il pourra le délivrer du sort qu’on lui a jeté. Le reste du film, malheureusement, sombre dans une suite de scènes quelque peu confuses. Hauru disparaît régulièrement, apparemment pour participer (mettre fin ?) à la guerre qui vient d’éclater au-dehors. Sophie rajeunit de temps en temps, apparemment lorsqu’elle parle d’amour. Mais cela ne semble pas très cohérent. De plus, plusieurs personnages apparaissent, sans qu’on comprenne réellement leur utilité, ni même leur positionnement exact. Peut-être cette fois-ci a-t-on un “effet The Grudge” inversé : l’introduction de symbolisme oriental dans un conte anglais nuit à sa lisibilité.


Alors bien sûr, on ne peut, malgré cette gêne quant à l’histoire, manquer de la regarder avec des yeux d’enfant. Car Miyazaki instille toujours une certaine poésie dans ses films. Son amour du beau s’exprime non seulement dans les décors, les paysages, extrêmement léchés, mais aussi sur les personnages (Hauru est androgyne, Sophie, bien que “très âgée”, reste belle...). Il y a aussi une inventivité, des détails qui rendent l’univers du film charmant : le démon du feu, l’épouvantail... Et toujours, Miyazaki oblige, une attirance folle pour la nature et la sérénité, au détriment des machines, de la guerre... Mais là où ces messages sont clairs dans Mononoke ou Chihiro, c’est plus ambigu dans Le Château ambulant... ce qui a un peu gâché mon plaisir. 

Spooky.
 

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films
LA QUADRATURE DU CERCLE


Hollywood aime les remakes, remakes de films étrangers, remakes de ses propres classiques... La seule excuse que je puisse trouver à cette singulière habitude, c'est qu'à force de creuser les mêmes thèmes, tôt ou tard, une pépite émerge de la fange. Les filons sont tout de même très rares, comme chacun sait. Il arrive qu'un remake soit meilleur que l'original, il arrive qu'il soit équivalent, et il arrive aussi que l'humble spectatrice que je suis n'ait aucun moyen de comparer l'œuvre et sa copie, parce qu'elle n'a jamais vu la première.
Alors je l'avoue lâchement : je n'ai pas vu Ring ; il m'est donc impossible de préjuger de l'utilité de son remake intitulé (comme c'est original) Le Cercle / The Ring, en français dans le texte. J'ai découvert le film en toute innocence. Tel qu'il est, sans aucun background éclairant sa genèse, il me semble plutôt bien fichu. C'est un thriller fantastique qui tourne autour d'une mystérieuse cassette vidéo semant la mort parmi ses spectateurs (dont nous sommes, évidemment, vive la mise en abyme !). Le film est travaillé, un peu trop sans doute, et génère par son concept même ses propres limites : les héros ont 7 jours pour découvrir l'énigme qui se cache derrière la cassette, et ainsi échapper à leur funeste destin. Nous suivons l'enquête de la journaliste Rachel Keller (Naomi Watts), personnage principal. Cette dernière a d'excellentes raisons de trouver le fin mot de l'histoire ; non seulement elle a visionné la fameuse cassette, mais son ex petit ami (Martin Handerson) et surtout son fils en ont fait autant.

C'est donc à un terrifiant compte à rebours que nous assistons. Le spectateur un tant soit peu attentif possède parfois une longueur d'avance sur Rachel, ce qui pour un suspense pose quand même quelques problèmes. Cependant, l'atmosphère du film est intrigante. Refusant obstinément les facilités du grand spectacle, dosant avec un soin extrême les effets sanglants et/ou effrayants, le réalisateur Gore Verbinski réussit à instiller le doute sur la caractérisation de son film. Est-ce réellement une histoire fantastique ? Est-ce un thriller psychologique qui reproduit l'évolution intérieure du personnage principal au travers d'images faussement surnaturelles ? Je me suis posée la question durant la première moitié du film. La cassette vidéo, dont le contenu est paradoxalement assez décevant et dont les images guident (ou égarent ?) Rachel dans sa quête, possède bien une existence physique, mais elle est aussi l'émanation d'un esprit. Ce pourrait être, cet esprit, celui de Rachel confronté à ses propres incapacités, mais non : nous avons affaire à un véritable film fantastique. Le secret de la cassette est ignoble et, pour une bonne part, incompréhensible. Rachel n'en est qu'une victime parmi d'autres, parmi tant d'autres... 

Son enquête, comme je le disais un peu plus haut, manque de crédibilité. Elle semble parfois rater des indices qui frappent le spectateur de leur évidence, tout en osant dans le même instant des rapprochements dignes d'une véritable spirite. Certains plans du réalisateur sont très inspirés. Difficile de faire du neuf en matière de frayeur, et pourtant, Verbinski parvient à surprendre notre œil bien rôdé en inversant les points de vue. Nous aurons ainsi quelques flashes-back des morts horribles du film, morts que le réalisateur ne nous a jamais montrées, mais que Rachel a vues devant nous. Les images qui sont restées gravées en elle et dont le seul témoignage était pour nous son visage terrifié, surgissent ensuite dans le film comme des extensions de la cassette vidéo. Images réelles, images inscrites sur l'écran à l'intérieur de l'écran, nous ne faisons plus la différence parce que Rachel elle-même les confond. Ainsi, quelque chose que nous n'avons JAMAIS vu revient nous hanter. N'est-ce pas une merveilleuse métaphore de l'histoire ? Cela témoigne en tout cas d'un art du montage assez impressionnant. La fin est quant à elle, totalement surprenante, sauf si l'on a vu l'original, mais dans ce cas, je vous le demande, pourquoi aller voir celui-là ?

Ah, si, il y a au moins une raison de retourner subir une deuxième fois cette histoire mouvante et ténébreuse : l'actrice. Verbinski a décidé d'utiliser Naomi Watts dans un rôle banal, presque caricatural tant il est elliptique et sans substance. Il n'a pas pris n'importe qui. Naomi Watts, blonde actrice australienne, a littéralement explosé dans le dernier opus de David Lynch, Mulholland Drive, où elle incarnait le personnage le plus complexe, et donc le plus intéressant d'un film à tiroirs de toute beauté. Bien sûr, aucune comparaison ne se justifierait entre ce chef-d'œuvre et Le Cercle. Cependant, ils ont un point commun, leur interprète principale, et c'est à souligner pour plusieurs raisons qui toutes tiennent du subconscient. Le personnage de Rachel Keller est une coquille vide ; journaliste que l'on devine ambitieuse, mais sans véritable réussite professionnelle au vu de son bureau, mère dépassée d'un enfant qui joue à la maison le rôle de l'adulte, elle navigue dans son propre monde, où ses fantasmes et la réalité ne font qu'un. Dans ce monde, les enfants acceptent la mort et restent à leur place, elle-même se fraye un chemin sans se retourner, et son ex petit ami ne réapparaît pas. S'il devait le faire, ce serait signe qu'elle a échoué à survivre.
Tel est l'univers de Rachel, univers dans lequel aucune place n'est prévue pour l'affect. La mort de sa nièce, victime de la cassette vidéo, n'ébranle en rien ses certitudes. Elle poursuit son bonhomme de chemin, constatant une fois de plus que les petits garçons sont décidément des êtres très étranges qui prédisent la disparition des gens avec une semaine d'avance, et déterminée à ne surtout pas en tirer de conclusion. Des conclusions, cependant, elle devra très vite apprendre à en forger. La perspective de sa propre mort, inévitable, amène bientôt la question de ce qu'elle sera prête à croire pour sauver son fils. C'est à cet instant que le personnage de Rachel devient "fort". Elle n'est pas n'importe quelle femme, elle est celle qui se trompe sur tout, toujours et partout, et d'abord sur elle-même. Naomi Watts réussit le tour de force d'insuffler à cette caricature le mélange de naïveté et d'audace qui nous rappelle que Rachel est bien l'enfant du couple qu'elle forme avec son fils. D'une sobriété rare, courant après son souffle, perpétuellement sur une corde raide intérieure, l'actrice se contente de donner chair, sa chair, au personnage. Elle en fait une innocente, une âme pure. Une âme d'enfant. Les visions surréalistes de la cassette trouvent un écho sur son visage qui se "spectralise" davantage à chaque impasse.


Si elle découvre la solution, si elle l'applique, c'est avec la même détermination et la même cruauté qu'un enfant. Ou qu'une femme, bien entendu, une femme au bord de tout perdre. De bout en bout, elle est demeurée la même. Ce qu'elle a cru comprendre s'est avéré aussi illusoire que le reste. Son voyage intérieur s'achève là où il a commencé : avec son fils, dans l'incompréhension totale et réciproque qui les sépare inéluctablement. C'est en ce sens que Le Cercle n'est pas un film hollywoodien ; ça n'a rien à voir avec l'absence de happy end. C'est un film sur la solitude, sur la solitude atroce et absolue de chacun d'entre nous. Rachel le savait depuis le début. A présent, cette connaissance est partagée par son fils, et devient de ce fait, insupportable. Réunis parce qu'ils savent la vérité sur la cassette, ils n'ont jamais été aussi éloignés l'un de l'autre dans le monde réel. Et alors la cassette, instrument de mort, devient leur lien avec la vie.
Ironie dernière d'un film qui n'en manque pas.

Bérengère.

 

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