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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


28 S'AMENENT PLUS TARD

Certains d'entre vous savent peut-être l'affection que je porte au film de zombies réalisé par Danny Boyle, 28 jours plus tard. Pour moi c'est l'un des meilleurs du genre, et même si je n'en ai vu qu'une demie-douzaine au final, je ne pense pas trop me tromper.

J'avoue que l'annonce d'une suite, réalisée par Juan Carlos Fresnadillo (Intacto), les suites de films réussis dans la sphère de l'horreur, le fait qu'elles ne soient pas réalisées par l'auteur original étant souvent un signe de médiocrité. Et puis la lecture de critiques positives m'a finalement donné envie de louer ce 28 jours plus tard. Et en plus Danny Boyle reste producteur exécutif, ce qui lui a permis de suivre d'assez près cette séquelle. Il a souvent épaulé la seconde équipe et directement réalisé la première partie du film.

Ce second film débute très peu de temps après le second. Après 7 mois d'horreur absolue (d'où le titre), les personnes infectées par le virus qui a vidé la grande-Bretagne de ses habitants ont toutes disparu, mortes de faim car n'ayant plus à manger que leurs congénères zombies. A Londres l'OTAN, par le biais de soldats américains, tente de reconstruire. Des réfugiés britanniques sont à nouveau installés, dans une zone sécurisée cependant. Parmi eux, les enfants Andy et Tammy dont le père, Don, est devenu une sorte de concierge. Celui-ci laisse des zones d'ombre sur les circonstances de la mort de leur mère, qu'il a en fait abandoné dans une maison, entre les griffes et les crocs d'une horde de morts-vivants. Les enfants ont du mal à faire leur deuil, et se faufilent à travers les cordons sanitaires et militaires pour aller chercher quelques souvenirs dans leur anciene maison. Où ils trouvent... leur mère, apparemment exempte des symptômes qui ont infecté toute la région. Scarlet, médecin militaire, découvre l'incroyable vérité : Alice est porteuse du virus, sans toutefois être transformée.



Vous vous doutez bien que le virus va ressortir du labo ultra-sécurisé où dort le virus. Et l'horreur repartir de plus belle... Trame classique, qui va mener à l'archétype du survival : un petit groupe va essayer de s'organiser pour s'en sortir. Avec son casting d'inconnus (hormis Robert Carlyle, révélé par The full Monty, puis vu dans Vorace et la Plage), Fresnadillo avait un sacré challenge sur les épaules. Et il s'en sort avec les honneurs. Ceux qui meurent "rapidement" ne sont pas ceux que l'on croit et il s'amuse à varier les façons de filmer (par exemple en caméra subjective quand le premier "infecté" s'en va planter quelques quenottes dans les cous suivants, une idée remarquable, d'autant plus qu'on ne s'en rend pas tout de suite compte). Les personnages sont pour la plupart crédibles : le soldat américain qui n'en peut plus de canarder sans discernement individus sains et infectés, les adolescents terrifiés de se balader au milieu des cadavres dans le noir complet... Pas de Superman parmi eux, juste des gens ordinaires confrontés à une situation d'une horreur sans nom. Le scénario, qui a été écrit pendant plus d'un an, a donc été mûrement réfléchi.

Je l'ai dit, Fresnadillo a suffisamment d'intelligence pour filmer de façon variée ses prises de vues, mais aussi de nous montrer de façon brute, graphiquement parlant, les scènes de festin collectif et sauvage. Tout cela concourt à créer une ambiance de terreur constante, même si on a l'impression que l'action met du temps à démarrer. Une ambiance réussie donc, accompagnée par une très bonne musique, mais aussi une vision de Londres assez excitante.

Je recommande.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


LYCAON DIRA-T-ON

Un vaisseau spatial embarquant Lupus et Tony, deux amis d'enfance, se pose sur une planète pour faire leur recharge de stupéfiants en tout genre et en profiter pour se faire une partie de pêche... Au détours d'un bar, Lupus branche Saana, une jeune fille de la planète, voulant partir à tout prix de celle-ci... Ils se rendent tous les trois à la mer (acide), où commence une sorte de huis-clos entre les personnages... Qu'est-ce que le lupus ? C'est une maladie du système immunitaire et une maladie chronique. D'habitude, le système immunitaire aide à combattre les infections, les virus ; mais lorsqu'on est atteint du lupus, il est inefficace. On dit "maladie chronique" car cette maladie ne peut pas se guérir mais peut être sur contrôle si l'on fait ce que les médecins nous disent de faire. C'est une saloperie qui vous prend sans aucune raison -apparemment-, et qui risque de vous gâcher la vie, jusqu'à ce qu'elle s'achève. Vous ne pouvez pas en mourir, mais vous traversez des périodes de fatigue extrême, qui peuvent durer plus ou moins longtemps. Avant d'ouvrir la BD qui porte ce nom, j'avais des doutes sur son sujet réel. Après avoir lu les 3 premiers tomes, je n'ai plus de doute. La BD de Frédérik Peeters porte bien ce nom, à plusieurs niveaux. Tout d'abord concernant l'histoire. Un jour un événement met la vie de Lupus sens dessus dessous. Elle en sera immédiablement entachée, et il traversera de grandes périodes de doute, des coups de bambou. Il vivra des moments heureux quand même, qu'il ne pourra s'empêcher d'interpréter comme des répits, et donc il ne pourra pas en profiter pleinement. Le lupus se manifeste quelquefois par des taches spontanées sur la peau. Le changement de Lupus va peut-être déteindre sur Sanaa... Ceux qui auront lu le tome 3 comprendront ce que je veux dire. Et enfin, Lupus agit également comme la maladie du même nom sur ceux qui la lisent : elle sort de nulle part, accapare toute l'énergie (essentiellement psychique) de celui qui la lit, et il ne pourra probablement s'en défaire. De plus, elle viendra ponctuellement nous occuper l'esprit.



Si l'on passe à un second niveau d’analyse, on constate que Peeters a réussi le mariage parfait entre la SF et le roman graphique. Son univers, sa technologie se tiennent, car ils ne sont pas très éloignés de notre civilisation du début du XXième siècle. Graphiquement, tout est incroyablement efficace. Peeters n'est ni Moebius, ni Gimenez, mais il réussit, avec une économie de moyens assez hallucinante, à nous faire totalement croire à ce qu'on voit. Seule la station du tome 3 me semble un peu ridicule. Cerise sur le gâteau, les 3 premières couvertures, construites suivant le même modèle, sont toutes les trois superbes (j'aime bien celle du tome 3, avec ses dessins presque subliminaux dans le vide de l'espace)... Sur le plan de l'histoire, cette cavale est réellement palpitante, on rencontre des personnages et des créatures réellement fascinants. Résultat, on a hâte d'arriver au tome 4, qui marquera la conclusion d'un très beau voyage...

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


CHUTE DES ROIS

Les vieux héros se sont retirés. Superman a disparu. Green Lantern flotte en orbite dans sa cité d’émeraude. Hawkman préserve sa mère la terre. Une nouvelle génération de « justiciers », sans idéal, égoïstes, font régner une nouvelle « justice » en Amérique. Une justice violente, aveugle, revancharde. Le célèbre Magog rassemble autour de lui une cohorte de « vigilants » agressifs dont les combats menacent la vie des gens de la rue. Seul dans sa tour d’ivoire, Superman devant ses écrans vidéos, regard le monde sombrer dans un raz-de-marée de haine et de violence… Puis un jour, tout explose.

(Petite parenthèse sur la comparaison qui semble être faite par certains de Watchmen et Kingdom Come. Les deux ont en commun une certaine thématique (l’intégration des super héros parmi l’humanité, avec tous les problèmes que cela comporte, aux niveaux personnel et politique), mais là où le premier présente une véritable richesse littéraire dans sa forme, rare même parmi les meilleurs romans, et profitant bien de la spécificité du médium bande dessinée, là où on sent l’esprit d’horloger d’Alan Moore avec un regard d’une profondeur fascinante, critique, cynique, décortiquant notre monde pour le retranscrire, le second — bien qu’à mon avis excellent — est très nettement plus terre à terre, plus premier degré...)

Kingdom Come, c’est bourré à craquer de super héros. Ca regorge de Superman, de Green Lantern, Batman, Wonder Woman pour les plus connus, mais aussi de toutes les centaines d’autres inventés depuis. Evidemment c’est un peu embêtant quand on ne connaît quasiment pas ce panthéon, on loupe quelques références...

Le scénario est pour le moins intéressant. Il traite des super héros en tant que problème, un peu comme pour X-Men (le film). La vision est très globale. Politique : comment régler un problème à grande échelle, la multiplication des super héros parmi la population, avec tous les désagréments que cela comporte (en particulier batailles rangées entre factions, “dommages collatéraux”, etc.). Les notions évoquées sont intéressantes, et épineuses. Entre autres cohabitation, suprématie d’un genre (humain ou super héros) sur l’autre, droits, devoirs, responsabilités, attentes des gens envers les super héros, etc. Les principaux personnages (Superman, Batman, Wonder Woman et dans une moindre mesure Magog et d’autres encore) sont torturés, déstabilisés, en plein questionnement et remise en cause. Superman en particulier est l’image même de l’indécision, ce qui lui jouera des tours. Les rôles qu’ils jouent sont à la fois taillés sur mesure pour eux et trop grands. On sent qu’ils agissent selon leur caractère, mais sont perdus.

Si les thèmes abordés sont nombreux et tout de même assez profonds, leur traitement est toutefois un peu confus. A la lecture, on s’aperçoit très vite de la densité de l’histoire... Et en 200 planches, on ressentira encore beaucoup cette impression (même si certaines scènes paraissent finalement assez dispensables, diluant un peu le sujet principal). Le spectateur omniscient incarné par Norman, s’il est nécessaire pour la fin, alourdit quelque peu la narration, et rend la compréhension de l’ensemble plus difficile, ce qui n’était probablement pas nécessaire. La fin en elle-même avec ce qu’elle comporte, on la voit venir d’assez loin, et c’est peut-être là une “faiblesse” de cette série : les hauts et les bas alternent un peu trop... Certains passages sont absolument fascinants, d’autres plus ternes. Et la fin laisse une impression inférieure à celle éprouvée lors de la lecture.

Le dessin d’Alex Ross me laisserait presque sans voix. Moi qui n’aime habituellement pas les dessins trop réalistes, j’ai tout simplement adoré. Il parvient à être vivant malgré son aspect un peu statique, et les visages sont souvent très expressifs. Certaines cases font même ressentir une intensité tout simplement poignante.



Malgré une narration un peu confuse qui dilue la force des thèmes abordés, j’ai dévoré Kingdom Come, en ayant immédiatement après l’envie de le relire. Avec Watchmen et Batman Dark Knight, il donne une vision véritablement intéressante du renouveau intelligent de ce genre souvent mal perçu.

CoeurdePat.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


SANGLANT

Atsushi est venu un jour avec sa compagne dire à ses parents qu'il partait demander sa main à ses beaux-parents. Ca remonte à deux ans. Il n'a plus donné signe de vie depuis. Personne n'est jamais revenu d'Higanjima ! Ce petit îlot désert cache, en effet, le plus terrible des secrets. Une communauté de vampires ! Pour continuer à attirer les humains sur l'île, ils envoient d'exquises créatures séduire les hommes, grâce à leurs charmes puissants. L'une d'entre elles entre sans frapper dans la vie d'Aki, le frère d'Atsushi. Mais Aki, même s'il est heureux d'intéresser cette créature de rêve, se doute qu'elle cache un terrible secret... Avec ses amis, vont-ils pouvoir le percer ? Soleil Manga. A priori, pour le lecteur moyen, cette appellation peut faire sourire. C'est avec une certaine méfiance que j'ai ouvert le tome 1 de la série Higanjima, l’ile des Vampires, présentée comme le nouveau phénomène de terreur dans le pays du Soleil Levant. Un film serait même en cours d'adaptation.

Finalement, c'est une assez bonne surprise. Il est trop tôt pour dire si c'est vraiment intéressant (seuls 24 tomes -série en cours- sont sortis au Japon), mais ça vaut le coup d'être lu, d'autant plus que Soleil a soigné la maquette du manga. L'histoire nous fait suivre le chemin d'Aki, un lycéen qui s'éveille à la sexualité, aux prises avec d'étranges créatures liées à la disparition de son frère. Aki est un conteur incroyable, un garçon très inventif qui a très souvent des visions. L'une d'elles, récurrente, nous montre Yuki, son amie d'enfance, en tentatrice nue. Aki a du mal à se contrôler, d'autant plus que Yuki sort avec Ken, son meilleur ami. L'idée de faire d'Aki un espèce de medium se révèle intéressante sur la longueur, mais on ne comprend pas trop l'intérêt de nous montrer ses fantasmes avec son "amie", si ce n'est pour expliquer qu'il est amoureux d'elle. Un peu superflu. Matsumoto nous dépeint des vampires myopes, que l'on peut duper facilement avec un certain stratagème, plutôt pas mal vu par rapport à d'autres. L'écriture est un peu chaotique dans le tome 1, pour se fluidifier par la suite, en adéquation avec le dessin, qui gagne nettement en rigueur.



Restent cependant des effets un peu faciles, comme les yeux de certains personnages, tels Aki, gommant presque complètement le sérieux de la situation. Quelques interludes grotesques (à la City Hunter) anéantissent -par moments- la tension dramatique que peuvent avoir certains passages. C'est dommage, car l'histoire est plutôt intéressante. Par la suite, l'auteur fait preuve d'une belle inventivité dans le mythe vampirique, mais cette inventivité a ses limites, et les tomes 7 et 8 marquent le pas à ce niveau. L'action continue cependant de
façon assez échevelée.

Spooky.

PS : Retrouvez d'autres chroniques sur cette série sur Vampirisme.com

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


La vie coulait paisiblement dans la grande cité d'Armon Zurath. On venait de toute la terre basse pour assister aux combats des champions. La noblesse savourait son oeuvre et contemplait son peuple. Nul ne pouvait imaginer que la plus grande championne serait la source d'ennuis et rien ne le laissait présager, car elle vivait avec son compagnon de toujours, le guerrier Encenzo.

Tous deux vivaient dans un palais, dont les nombreuses fêtes orgiaques n'étaient pas du goût de la noblesse mais on fermait les yeux. Car Ganarah était unique ! Au cours des combats, les guerriers du dôme voyaient leur courage récompensé par le pouvoir d'un des neufs magiciens, et c'est lors d'un combat, qu'un pouvoir fit perdre à la puissante guerrière tout contrôle et engendra le terrible massacre, encore aujourd'hui inexpliqué. Depuis, Ganarah vit à l'écart du monde. Seule la rencontre avec Tchénée, jeune femme sauvage surgie de nulle part, va provoquer son réveil. Mais leur relation ambiguë et sensuelle est-elle possible ?




 La lecture du résumé ne laisse pas beaucoup de place à l'ambigüité : Ganarah est un mélange de Krän, de La Quête de l'Oiseau du temps, et d'autres encore...
Si l'on regarde la couverture, on pourrait croire que c'est une BD comme celles que Soleil en produit à la chaîne ; seul le logo de Vents d'Ouest vient démentir cette impression.
Non seulement sur le plan des l'histoire, mais aussi sur le plan graphique : merci aux grands pionniers du genre !
Cependant, c'est une BD qui se laisse très bien lire, on est rapidement intrigué par le passé de l'héroïne, par la façon dont son aura est perçue par les habitants d'Armon Zurath...
Le premier tome est une introduction nous présentant une partie du système géopolitique de la ville, l'apparition d'une troublante sidekick à Ganarah (la couverture est trompeuse quant à l'attitude de Tchénée...). Et puis Ganarah est très belle, joliment dessinée graphiquement et psychologiquement parlant.
La suite est à lire avec intérêt.



Petite déception avec ce tome 2. Meddour avait plutôt pas mal introduit son univers avec le premier, et il patine dans le second.
Le début ressemble assez à celui de tome 1, avec cette "renaissance" incognito (ou presque) dans une arène de province. De nouvelles créatures font leur apparition, les fameux spectres, qui finalement ne sont pas si effrayants que ça. C'est dommage parce que ce qui arrive à Ganarah presque à la fin du tome leur est directement imputable, et apporte un souffle d'inattendu dans un océan d'ennui. Bien sûr le retour de Tchénée va faire réapparaître les situations lesbiennes déjà évoquées dans le tome 1. Des situations également effleurées avec l'arrivée d'autres personnages féminins jeunes, beaux et généreusement pourvus bien que peu vêtus. L'occasion pour Meddour de faire de jolis plans sur les fesses ou la naissance d'un sein de ses héroïnes. Pas de quoi fouetter un chat cependant, d'autant plus que le traitement des couleurs est à la limite du hideux, comme si Meddour avait trempé son pinceau dans les restes de Loisel...

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


DEPUIS L'ENFER

From Hell raconte l’histoire de Jack l’éventreur. Ou plutôt une histoire, une version possible. Celle d’Alan Moore, qui n’a pas ménagé sa peine pour rassembler une documentation impressionnante et construire un scénario à la fois crédible et à la frontière du fantastique.

From Hell c’est un énorme pavé de 576 pages, lourd comme tout et vraiment pas engageant. Lorsqu’on le feuillette comme ça, le dessin apparaît vraiment repoussant, tout à l’encre de chine qu’il est (que du noir et blanc, même pas de gris, tsss !), tout hachuré, et certainement pas “beau” au sens classique du terme. En plus ça commence par un gros plan sur une mouette crevée, ça ne donne pas forcément envie d’aller plus loin.

Et pourtant...
Et pourtant quand on commence à le lire, au bout de la première page on est intrigué. Par le dialogue, un peu étrange et décalé; par la mise en scène, qui malgré le dessin semble très bien faite... Et puis au bout de l’introduction (8 pages), sans s’en rendre compte on a été absorbé dans cet univers. Comme ça, sans même s’en être aperçu. Les trois premiers chapitres m’ont posé problème... j’ai en effet bêtement loupé les indications de dates dans la première case, et c’est seulement en cours de route que j’ai réalisé que les scènes ne se suivaient pas chronologiquement. On ne comprend pas trop le lien des deux premiers chapitres avec l’affaire de Jack l’éventreur, mais le lien se fera plus tard... En attendant on est intrigué, complètement attentif et... littéralement immergé dans l’histoire. Le chapitre quatre en particulier m’a paru absolument renversant. Invraisemblable qu’un auteur ait osé faire ça : quarante pages d’un quasi monologue sur l’architecture, l’origine et le mystère des Francs-Maçons ! Des considérations complètement ésotériques et absconses, de quoi faire décrocher n’importe qui en deux pages ! Et pourtant... pourtant on reste scotché là, devant ce récit témoignant d’un esprit complètement étranger, tordu, aux limites même de la folie. Qu’Alan Moore ait pu faire cela m’inspire un respect presque sans bornes. O_o

Bon, sinon il faut bien reconnaître que le travail qu’il y a derrière From Hell est impressionnant. On peut en avoir un aperçu à la fin du livre, dans l’appendice II, qui raconte en image l’histoire des différents travaux existant sur le sujet, où Moore analyse les querelles. C’est réellement intéressant, et de plus mis en images de façon véritablement intelligente. L’appendice I quant à lui, est composé de 42 pages d’explications sur les différentes pages/scènes/cases du livre... J’avoue les avoir juste survolé, mais là aussi c’est réellement intéressant. Moore explique ce qui est “vrai”, ce qu’il a inventé, adapté ou arrangé. Vraiment bien. Si From Hell était un dvd, je dirais que ce bonus est d’une qualité rarement atteinte. L’album raconte une histoire, une version possible. Moore conclut dans l’appendice II que le mystère est si embrouillé qu’il n’y a probablement pas de vérité, mais un ensemble d’hypothèses qui forment un matériau dont on ne pourra plus tirer grand chose... à part d’autres matériaux, d’autres versions. Il propose donc ici la sienne, et l’ensemble est tout simplement grandiose. L’histoire a des relents de folie, mais une folie si bien développée, si bien mise en scène, si bien montrée et enfin si bien expliquée, qu’on en vient (presque) à la comprendre. Par ailleurs rien n’est épargné au lecteur. Les scènes d’assassinat, parfois très gores, horribles, sont montrées. La folie, l’aspect glauque et cynique de l’ensemble, des scènes de cul assez crues, rien de cela n’est voilé. Et le dessin, a priori peu attirant, basé sur un gaufrier de 3x3 cases, est étonnamment expressif et particulièrement adapté à cette oeuvre sombre.



Un chef d’œuvre, tout simplement. Un véritable monument. Et c’est peu de le dire. Seuls points noirs : l’album est peu maniable, et comme les dessins et les textes sont très petits, on est obligé de lire de près, ce qui est parfois problématique. Et je n’ai pas encore compris ce que venait faire là John Merrick (Elephant Man). Pour ceux qui aiment les V.O., le livre est disponible sur amazon, presque à moitié prix par rapport à l’édition française.

CoeurdePat

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


Longtemps l'ogre américain a trusté le cinéma de genre, en particulier le film d'angoisse. Mais ces dernières années des "nouvelles" nations se sont faites connaître chez nous, en attendant un réveil français aléatoire. Il y eut la vague nipponne, avec des films comme Ring, The Grudge, qui alliaient au peu de moyens une efficacité maximale. Il y a aussi, depuis 3-4 ans, des purs produits de l'horreur hispanique. je dis bien hispanique, puisqu'à côté des Jaume Balaguero (Fragile, Darkness, La Secte sans nom et bientôt .REC), les Alejandro Amenabar (Tesis, Ouvre les yeux, Les Autres) ou encore Alex de la Iglesia (Le Jour de la Bête, Action mutante), on trouve Guillermo del Toro, réalisateur mexicain au poids de plus en plus important. En témoignent Mimic, Cronos et surtout Le labyrinthe de Pan. Sans parler des deux Hellboy et du probable Hobbit, qui émargent dans un autre genre. Et je ne cite que les auteurs qui ont le plus de succès, à mon avis la vague est en pleine force.

C'est donc Guillermo del Toro qui a produit cet Orphelinat, qui a remporté un énorme succès de l'autre côté des Pyrénées.

Laura a passé son enfance dans un orphelinat entourée d'autres enfants qu'elle aimait comme ses frères et soeurs. Adulte, elle retourne sur les lieux avec son mari et son fils de sept ans, Simon, avec l'intention de restaurer la vieille maison. La demeure réveille l'imagination de Simon, qui commence à se livrer à d'étranges jeux avec "ses amis"... Troublée, Laura se laisse alors aspirer dans l'univers de Simon, convaincue qu'un mystère longtemps refoulé est tapi dans l'orphelinat...

Le pitch est classique, typique même des productions espagnoles, puisque ça rappelle un peu L'Echine du diable, film de... Guillermo del Toro. Celui-ci porte donc un intérêt tout particulier à l'enfance, déjà explorée dans Le Labyrinthe de Pan. Il a confié la réalisation à Juan Antonio Bayona, nouveau venu derrière la caméra. Un petit prodige ? A voir le triomphe fait au film en Espagne (7 équivalents des César espagnols sur 14 nominations, le plus gros succès espagnol de tous les temps, le grand Prix à Gerardmer...).

La production a confié le premier rôle du film, celui de la mère désespérée, à Belen Rueda essentiellement actrice de télévision), qui fait preuve d'un incroyable tempérament à l'écran. Le film repose en grande partie sur ses épaules, et sa prestation est solide. Le film est resserré sur 5 ou 6 personnages importants, autour desquels tourne l'atmosphère inquiétante de l'orphelinat, théâtre de la quasi-totalité des scènes. On reconnaît d'ailleurs bien là la patte de Del Toro, maître orfèvre en la matière (je vous recommande chaudement L'Echine du Diable). Pour en revenir à Bayona, il se contente de filmer assez sagement ses acteurs, sans faire d'esbroufe, sans en rajouter au niveau des effets. Il n'y a vraiment que deux ou trois scènes réellement "choc", mais qui se justifient pleinement en tant que telles.

Côté scénario, il est assez ambigu. En fait le pitch trouve une justification logique, naturelle, en fin de métrage, alors que le réalisateur nous a baladés dans une direction clairement surnaturelle pendant 80% du film (une histoire de fantômes, si vous n'aviez pas encore compris à la lecture du synopsis). Alors, la partie surnaturelle ne serait-elle qu'un rêve, le délire de la mère, ou quelque chose d'approchant ? On pourrait le croire, mais c'est là que réside la véritable astuce du film. La partie "cartésienne" est bien mince, et si l'on est un peu joueur, elle ne suffit pas à expliquer la totalité des évènements. de même pour la partie fantastique, qui prend une plus grande part, mais ne suffira pas. C'est donc un croisement entre les deux orientations qui permet d'apprécier L'Orphelinat. De plus, encore une fois dans le cinéma espagnol (Ah, Les Autres, Fragile...), j'ai été étonné, de façon assez positive, par la direction qu'a pris la narration à certains moments-clés du film. Seul bémol, moi qui ai été élevé par des films tels que Scream ou Halloween, je n'ai pas eu mon content de gore, de scènes-choc. Mais je vieillis, je m'ouvre à de nouvelles cultures, et par conséquent mon spectre d'appréciation artistique évolue.

 





Ce n'est pas un chef-d'oeuvre du genre, à mon avis, mais je dois dire que le film m'a très largement plu, surtout grâce à son atmosphère, à son interprétation et à ses choix narratifs. Vous pouvez aller voir L'Orphelinat au cinéma (si tant est qu'il soit encore à l'affiche, vu qu'il est sorti il y a plus de trois semaines), c'est du bon.

 

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


SIGNES KABBALISTIQUES
Dans un monde gangréné par la montée de la violence (pas éloigné du tout du nôtre), Gaël est un jeune auteur de contes pour enfants. Cette situtation bien rangée ne l'empêche pas d'être un militant actif, particulièrement lorsque de simples voleurs de voiture sont abattus froidement par un policier ou un commerçant fascisant. Au cours d'une manifestation pacifiste, il est grièvement blessé par les nouvelles brigades de répression. Durant de longs moments d'inconscience, une voix étrange l'abjure de réagir, de se transformer en une sorte de justicier impitoyable (un peu comme Bruce Willis à la fin du film Incassable.



D'accord, le scénario tient en trois lignes, mais alors, me direz-vous, pourquoi parler de cette BD ? Parce qu'elle a été réalisée par Grégory Charlet, dessinateur du Maître de Jeu, où son style graphique est proprement fascinant. Cadrages serrés, personnages criants de vérité (on jurerait la transposition d'une expérience vécue), atmosphère envoûtante et faits troublants, voici l'oeuvre maîtresse d'un jeune auteur que les faits de société et l'actualité touchent au point de hurler sa colère sur certaines pages de l'album, et qui parvient à instiller une inquiétude sourde (et une certaine impatience) chez le lecteur.
Une curiosité : la couverture ne porte pas le nom de l'éditeur ; de plus, le nom de l'auteur et le titre de l'album sont présents sur une pastille auto-adhésive... Un packaging tout particulier donc.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


BONNET STRYGIEN
Ce septième tome d’une série culte, qui la relance dans un second cycle, appelle beaucoup de commentaires. ces observations vont êtr organisées de façon littérale, en suivant la pagination de l’album, sans toutefois vous dévoiler l’intrigue. Vous le verrez, je m’attache aux détails, car rien n’est gratuit chez les Stryges. Commençons donc par la couverture. On se rend compte que l’ensemble de l’équipe de création graphique a franchi un nouveau palier. Le titre de la série se présente désormais sur une ombre portée blanche, ce qui permet un impact plus grand. Auparavant la couverture présentait un ou plusieurs personnages très nets, avec d’autres en ombre ou en arrière-plan sombre. Ici, l’ensemble a été largement retouché par ordinateur ; l’ensemble est flou, pour un résultat mitigé. Pour ma part, j’aime moins l’Ombre que la stryge. mais le décor est planté. L’Ombre est toujours en guerre contre les mystérieuses ailées. L’un des points forts, côté marketing, du Chant des Stryges, est l’intérieur de la couverture. ce nouveau cycle ne déroge pas à la règle : on se concentre désormais sur Sandor G. Weltman et l’Ombre. A signaler le clin d’oeil aux maîtres du fantastique : le paquet de cigarettes “Love Kraft - Full Rich American Fear”. Le Reclus de Providence a donc inspiré nos auteurs, ce qui n’est un secret pour personne... On trouve également des coupures de presse concernant des pontes de l’organisation qui emploie l’Ombre, avec des photos, sans doute déformées des auteurs des Stryges : Corbeyran (scénario), Guérineau (dessin), Ruby (coloriste), ainsi que leurs complices de l’Atelier 49bees. Afin que l’intrigue et les enjeux ne soient pas perdus de vue, Corbeyran les résume en quelques mots dans un avant-propos, surmonté d’une image stylisée de l’Ombre, qui montre l’évolution graphique de Guérineau. On y trouve également une citation de Maurice G. Dantec, auteur des Racines du Mal ; citation pas si anodine que ça, comme nous le verrons plus loin. On retrouve donc Kevin Nivek, en gorille présidentiel, et l’Ombre, terminatrice professionnelle au service d’une organisation dont elle-même ignore quasiment tout, 7 ans après les événements relatés dans les 6 premiers albums, rattrapés par leur passé. Au passage, on remarquera que Nivek a adopté un look proche de celui d’Obiwan Kenobi dans Star Wars : Episode II (merci Rill@o) ; hommage de fan ? Nivek, retiré des affaires, a changé physiquement, alors que l’Ombre (dont la véritable identité nous sera révélée), qui entretient sa forme physique, reste dans le coup.

Deux nouveaux personnages, Jill et Grace, font leur apparition. Leurs relations saphiques ne réussissent pas à cacher le malaise qui les sépare. A la page 16, cette fameuse Jill inspecte des fichiers informatiques aux noms évocateurs : lawear (?), Moreno Bros. (qui collaborent avec Corb’ sur une quatrième série concernant les stryges, Les Hydres d’Harès), EA Putty (surnom de l’informaticien de l’atelier 49bees), 49 Bees (sans commentaires), et Corber (pour Corbeyran). Les pages 27 et 28 se démarquent résolument du reste de l’album. Elles représentent les figures virtuelles des 6 personnages déjà évoqués en pages intérieures de couverture. Une page collective certainement, Guérineau n’atant pas un fan de l’infographie, qui a visiblement été largement utilisée. Cette digression graphique se justifie tout à fait , même si elle surprend le lecteur. Petite digression : l’énigmatique Jill, appelée à jouer un rôle très important, nous gratifie de ses formes (au demeurant pas déplaisantes) dans deux séquences de l’album... C’est la première fois que Guérineau dévoile une de ses héroïnes (à l’exception de Winnie, dans le tome 2), soulignant son homosexualité, car elle ne se dévoile qu’en présence d’autres femmes (Grace, puis l’Ombre). A la page 40, Jill évoque le poison inoculé par un stryge comme étant “la racine du mal”. l’allusion au bouquin de Dantec est transparente : poison, aliénation, perte de repères...




Nos deux héros, (Nivek et l’Ombre) se retrouvent à la page 41, pour une sorte de bilan des 6 premiers tomes et des 7 années qui ont suivi. A l’instar d’une certaine frange de lectorat, l’Ombre considère que la fin du tome 6 ressemble à une vaste supercherie, et suggère de repartir sur de nouvelles bases, à l’assaut de celui qui pourrait être le véritable ennemi. Astucieuse pirouette de la part de Corbeyran, qui a su entendre les sirènes de son lectorat, qui s’est senti floué une fois le tome 6 refermé... Dernière remarque : Vampire, le chat de Josh, ami de Nivek, avait disparu au cours de la série... Une pétition lancée sur le site officiel (www.stryges.com) a eu raison de l’oubli des auteurs. Le félin amateur de sang frais fait donc une apparition (discrète, car Guérineau l’a rajouté en catastrophe), à la page 45. En conclusion, voilà un superbe album, une remise en question de ses auteurs, une relance totale de l’intrigue, avec certes quelques révélations mais aussi de nouvelles interrogations.

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


NOIR C'EST NOIR

Une des œuvres les plus célèbres de Frank Miller, il y a beaucoup de choses à en dire. A commencer probablement par sa célébrité parmi les fans du genre, qu'elle a en son temps (1986) révolutionné. Le Batman montré ici est vieux, il a pris sa retraite depuis dix ans déjà. Cependant ses démons hantent Bruce Wayne, et nuit après nuit, ne lui laissent guère de répit que dans un sommeil agité et dans l'alcool. Et pendant ce temps la criminalité explose…
Le célèbre millionnaire est présenté ici comme un psychotique, un malade dont la névrose prend l'aspect de Batman, mais qui ne se limite pas à lui. Au contraire, elle prend l'allure d'un phénomène de société, avec ses effets sur les gens, suscitant diverses réactions, entre approbation et rejet. C'est également elle qui suscite des ennemis, tels que Harvey Dent ("Double Face") ou le Joker. Ce qui n'est au départ qu'une initiative individuelle, le combat d'un homme contre des criminels, est devenu un problème de société.

La chose est présentée de façon assez intéressante quoique plutôt brutale. Ici, le super héros pose problème, il n'est pas juste cette image enfantine qu'on adore, ce héros noble qui sauve et veille, mais un élément de la société, dans laquelle se pose le problème de son insertion, de son image, de sa perception. Ainsi, Batman protège les gentils et combat les méchants. Certes. Mais il se substitue de ce fait à la justice, recourt à une violence illégale, et son action est assimilable à celle d'une milice. Il se place au-delà de la loi, au-delà des hommes, et cela fait peur. C'est autour de ce thème que tourne Batman Dark Knight, traité également (mais plus en douceur) dans Watchmen, ainsi que dans ce qui me semble être son successeur direct, Kingdom Come.
Cette dernière référence n'est pas innocente, car son histoire poursuit (des années après) celle racontée ici, qui reprend elle-même de nombreuses références à des histoires passées. Le tout tisse tout simplement une véritable mythologie autour du personnage, avec sa personnalité, les grands événement marquant sa vie, mais aussi ses choix. Je dois avouer n'avoir pas l'habitude de cette façon de faire (qui me semble d'autant plus atypique que Batman a été utilisé par de nombreux scénaristes), qui est pourtant loin d'être désagréable. Même si cela me semble un peu puéril par certains côtés (autant que d'épiloguer sans fin sur la vie supposée de Néron, Phèdre ou Ulysse…), le résultat présente une force certaine, ici largement amplifiée par la violence de l'œuvre.
Car Batman n'est pas tendre, et la violence est ici présente sous les formes physique, sociale et politique. Comme cela est montré, il punit brutalement. Son existence même suscite de fortes haines (celle du gang des mutants par exemple), et il ainsi accusé par le bouffon psychiatre de l'album, de créer toute cette criminalité, d'en être l'instigateur, l'origine. Cette thèse est appuyée par la réapparition (la rechute) de Harvey Dent et du Joker suite à la reprise d'activités de Batman.



On peut d'ailleurs remarquer que l'ouvrage en général est traité sur le mode "téstostérone only"… Après un tome de Sin City, 300 et Bad Boy, je vais finir par croire que c'est là une marque de fabrique de Frank Miller. La réflexion en tant que telle n'y a en effet qu'assez peu de place, au contraire de l'action. Les quatre comics originaux -- formant donc ici quatre chapitres -- voient en effet chacun un affrontement (assez titanesque, disons-le), le point culminant étant incontestablement Batman contre Superman. Eh oui, carrément. La vieille lutte entre l'intelligence rusée et la force un peu stupide… Ulysse contre le cyclope, puisqu'on parlait de mythologie précédemment.
Ces quatre chapitres paraissent un peu décousus entre eux, mais ils ont évidemment comme point commun l'évolution de Batman et sa perception auprès de la société et de ses instances. Miller a beaucoup fait appel à la télévision dans ses pages pour montrer cela, et représente les politiques sous la forme de bouffons, qu'il s'agisse du maire, un petit bonhomme obèse et sans opinion sauf lorsqu'un conseiller en communication se tient derrière lui, ou du président, un Ronald Reagan tout vieux à la limite du gâtisme le plus complet, parlant aux Américains comme à des enfants de trois ans. Même lorsqu'il met en scène un Batman en difficulté, malmené, rejeté, haï, on sent bien qu'il a choisi son camp et qu'il prend parti. En un sens c'est dommage, car développer plus intelligemment l'opposition à Batman aurait pu donner un résultat un poil plus intellectuel et approfondi. Ceci dit, l'ensemble est -- comme souvent avec Miller -- d'une grande efficacité, même si je me demande toujours ce que Carrie Kelley (le nouveau Robin) vient faire dans cette Batgalère.

Le dessin, brièvement, n'est pas le plus beau qui soit, et on a même parfois quelques petits problèmes à comprendre le déroulement de l'action. Cependant il est lui aussi d'une grande efficacité et d'une grande force, malgré la sobriété apparente de nombreuses pages, et certaines cases donneraient presque des frissons tellement elles sont bien composées. Le script en fin d'album donne également l'occasion de voir le chemin entre scénario et réalisation, et permet de se rendre compte que celle-ci a été faite très intelligemment, avec un important travail d'adaptation.

Loin de ressembler à Watchmen, nettement plus premier degré bien que remettant complètement en cause le modèle classique du super héros, Batman Dark Knight est une œuvre sombre, violente, tourmentée, débordant d'action, qui suscite des réactions fortes, et pousse à se poser quelques questions. Lecture conseillée à sa suite : Kingdom Come.

Coeur de Pat

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