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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky

Dans une jolie maison victorienne d’une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d’université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n’avoir pas avoir de prise sur eux.
À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n’est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s’agit de jeunes gens.

Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ?

 

Holly Gibney, détective privée qui a déjà pris la lumière au cours de la Trilogie Hodges, continué sa carrière dans l'Outsider et dans une des novellas de Si ça saigne, est à nouveau sur le pont dans cette sombre affaire, appelé à la rescousse par la mère de Bonnie. Alors que sa vie familiale est chamboulée, elle essaie de se maintenir à flot en se concentrant sur la disparition de Bonnie. C'est aussi -nous sommes en fin d'année 2021- une période troublée par l'épidémie de covid-19, et par l'assaut donné par les partisans de Trump sur le Capitole. King évoque cet ancrage dans l'Histoire de son pays en postface, car en général il n'aime pas trop faire cela, mais cette fois il a enfreint sa propre règle car l'ambiance particulière due au covid a servi son sujet : la mère d' Holly meut de cette "nouvelle" maladie, et le sentiment paranoïaque qu'elle a généré collait parfaitement avec le caractère de l'enquêtrice, pleine de TOCs et aux schémas mentaux particuliers. Oui, Holly, pour celles et ceux qui la découvriraient à cette occasion, développe une forme d'autisme, qui la handicape au niveau des rapports individuels, mais lui permet de résoudre certaines enquêtes peut-être plus rapidement. 

King nous fait suivre trois fils narratifs différents, celui de Holly bien sûr, celui de sa jeune amie Barbara, petite sœur de son collaborateur Jerome Robinson, et celui du tueur qui sévit sur Ridge Road, dans la ville de l'Ohio où ils habitent tous. Le transfert dans l'esprit du tueur est un classique du thriller, avec ici un niveau de malveillance particulièrement élevé, même si je trouve que l'auteur aurait peut-être pu aller encore plus loin. L'arc concernant Barbara est plus original, mais on sent là l'amour de King pour ses personnages, avec une jeune femme qui est en train de trouver sa voie, d'une façon très émouvante. Je pense d'ailleurs que Barbara va prendre de plus en plus de place dans les prochaines bouquins ayant Holly pour héroïne. 
 

A l'instar d'un Billy Summers que j'ai adoré, ce nouveau roman, qui pourtant ne comporte aucun élément surnaturel dans son intrigue, hormis quelques références sans influence à des classiques comme Ça. La montée en tension est toujours aussi forte chez King, et très vite on se retrouve avec une histoire dont on a du mal à se détacher. King gère les trois fils narratifs de façon désordonnée, d'autant plus que les actions ne sont pas simultanées. Et puis ce salopard nous sort, environ à 50 pages de la fin (sur un peu plus de 500), un court chapitre ou les trois fils se rejoignent au niveau temporel. Là vous ne lâchez plus le bouquin. Même si votre gamin part faire des cabrioles sur une balançoire. VOUS NE LE LACHEZ PLUS JUSQU'A LA FIN. 

Comme l'écrit le site Booklist, c'est le roman que Holly mérite.

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Quand Gwendy Peterson avait douze ans, Richard Farris, un homme étrange avec un chapeau melon lui a donné une boîte munie de boutons qui permettait de distribuer friandises et pièces anciennes, mais qui pouvait aussi détruire des mondes. Les années ont passé, Gwendy est devenue sénatrice du Maine et une écrivaine célèbre. Un jour la boîte réapparait dans sa vie. Les mystérieux hommes en jaune veulent mettre la main sur l’objet maudit, et Gwendy doit les en empêcher, quel qu’en soit le prix. Mais où dissimuler un objet avec de tels pouvoirs ?

 

L'histoire de Gwendy a commencé ici et a continué , avant de connaître sa conclusion dans ce troisième volet. L'adolescente de Castle Rock, dans le Maine, a désormais plus de soixante ans, est la deuxième sénatrice de son Etat, et s'embarque dans une expédition à destination d'une station spatiale en orbite pour faire des observations sur le climat terrestre. Mais aussi et surtout, et c'est un secret, pour donner un destin définitif à cette satanée boîte à boutons qui la suit depuis qu'elle a douze ans, et qui est la cause de tous ses soucis, y compris la forme d'Alzheimer précoce qui commence a altérer ses capacités cognitives. 

Cette novella (de 360 pages en poche, tout de même) marque une première dans l'œuvre de King, puisqu'elle prend pied -pour l'essentiel- dans l'espace, un lieu qu'il n'avait pas encore exploré. Elle brasse plusieurs autres éléments intéressants, comme une actualité qui nous parle à tous, car se situant en 2025, après que la Terre ait connu le fléau sanitaire du covid-19, que les auteurs évoquent en arrière-plan. L'autre ancrage dans la réalité est l'affichage féroce de Donald Trump, ennemi déclaré de King depuis de nombreuses années, et dont une sorte d'alter ego tient une place essentielle dans le récit. Je retient également l'évocation émouvante et flippante de la dégénérescence cognitive de Gwendy, une des phobies affirmées de King. Un transfert d'autant plus transparent que Gwendy est devenue au fil des années... écrivain, une alter ego de plus dans l'œuvre de l'auteur du Maine. Un auteur qui fait des allusions -comme souvent- à d'autres titres phares de son interminable bibliographie, en l'occurrence Ça (après tout, Gwendy est originaire de Castle Rock, et Derry appartient à la même géographie fictive) et La Tour Sombre, point nodal de son œuvre. Une Tour Sombre qui devient même un enjeu lié à la fameuse boîte à boutons, responsable de nombre de malheurs à travers le monde. On notera les initiales de celui qui amène la boîte à Gwendy la première fois, Richard Farris, qui évoque d'autres personnages dans le Kingverse.

King s'autorise aussi des références à la pop culture, avec des vaisseaux fantômes célèbres et plusieurs références au Seigneur des Anneaux de Tolkien, mais aussi à La Variété Andromède, roman de Michael Crichton.

Sans être dans la frange la moins intéressante de l'œuvre de King, le premier volet des aventures de Gwendy m'avait plu, sans plus. Le deuxième, laissé à Chizmar, était du même tonneau. Ce troisième et ultime volet, réunissant les talents des deux auteurs, est vraiment très bon. Il y a de nombreux éléments surprenants, du suspense, un découpage hors pair et beaucoup d'émotion. Et on se prend même à fantasmer d'un crossover entre Gwendy Peterson et Holly Gibney, une autre héroïne emblématique du King...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

L'espèce humaine s'est déployée parmi les étoiles. Sur la planète Theroc, les humains vivent dans une monumentale forêt dont les arbres forment un esprit unique. À l'Initiative des lldirans, une espèce extraterrestre ancienne et pleine de grandeur, un vaisseau part explorer les limites du Bras spiral et découvre une nébuleuse mystérieuse, si opaque que même la lumière stellaire ne peut la pénétrer... Et qui, sous le regard horrifié des explorateurs, commence à grossir et à s'étirer. Un mal si ancien qu'il a été oublié les menace... une entité si puissante que l'existence même de toutes les créatures vivantes est en danger.

 

Je n'avais presque jamais lu de livre de Kevin Anderson, malgré son CV qui force le respect : il a écrit dans les univers de Star Wars, Starcraft, et il est entre autres le co-auteur, avec Brian Herbert, des préquelles de Dune et d'autres ouvrages dans le même univers. Il a écrit trois petits romans mettant en scène Mulder et Scully, héros de la série fantastique The X-Files, romans que j'ai lus il y a quelques années. ces contributions ne l'ont pas empêché de développer ses propres sagas, comme celle des Sept Soleils, qui compte 7 romans et une préquelle, ces sept romans étant disponibles chez Bragelonne. Cette nouvelle saga y fait suite, et j'ai voulu me plonger dans cet univers foisonnant, sans avoir lu la première série. Ce qui m'a un peu posé souci, car certains évènements ou concepts m'étaient, dès lors, un peu étranger.

Par exemple, qu'est-ce que le thisme ? Pourquoi les robots klikiss sont-ils aussi méchants, alors que d'autres créations cybernétiques, les compers, font elles preuve d'un dévouement totalement soumis aux fameuses trois Lois de la Robotique édictées par Isaac Asimov ? Qu'est-ce que la forêt-monde ? A quoi ressemblent les Ildirans ? etc. Le glossaire présent en fin de volume (mais pas signalé au début) peut aider à remettre plusieurs personnages et lieux dans le contexte.

Le roman peut, dans sa forme, dérouter certains lecteurs. En effet la trame narrative est partagée par une dizaine de personnages différents, humains, robots, Ildirans, Vagabonds... J'avoue que certains fils narratifs m'ont intéressé plus que d'autres, comme l'apparition d'une mystérieuse épidémie qui a ravagé une civilisation -inconnue- entière, ou l'histoire de cette milliardaire recluse qui finance des recherches médicales à la pointe sur une planète à la sécurité extrême.

 

Au fil de la lecture, les fils des intrigues se déploient, puis se recoupent pour converger vers deux sujets principaux, une épidémie mortelle et la menace sourde et cosmique de créatures considérées jusque-là comme légendaires. Comme l'indique l'auteur en avant-propos, c'est une lettre d'amour à de nombreux auteurs de SF classiques, comme Isaac Asimov, Arthur C. Clarke, Robert Heinlein, Andre Norton... C'est une lecture très plaisante, mais pas facile quand celle-ci est découpée en nombreuses séquences.

J'ai hâte de lire la suite, qui est déjà sortie.



Spooky

 

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