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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Clarissa est une jeune femme qui travaille dans les services administratifs d'une université, à Bristol (Angleterre). Un soir elle assiste à une fête dans une librairie où Rafe, un collègue, dédicace son roman nouvellement paru. Eméchée, elle accepte qu'il l'accompagne chez elle. Là, après un ultime prise d'alcool (coupé par autre chose ?), ils couchent ensemble. Mais au réveil, Clarissa est malade, et accuse Rafe d'avoir abusé d'elle. Dans les jours qui suivent, l'homme se met à la suivre, à lui envoyer des messages, à se comporter de façon totalement déplacée. Lorsque Clarissa apprend qu'elle doit être jurée lors d'un procès pour viol, elle est soulagée car elle pense que cela va l'éloigner de son travail, et donc de Rafe. Mais c'est sans compter avec son acharnement et sa perversité...

 

Vous l'aurez compris, le sujet du roman, le premier de Claire Kendal, professeure de littérature en Angleterre, est le harcèlement sexuel. Le roman alterne entre deux points de vue : celui de Clarissa, qui tient une sorte de journal à l'intention de Rafe, et un point de vue plus classique, à la troisième personne. L'atmosphère est donc très particulière, chargée en menaces sourdes, en situations limites. On voit l'éventail du harceleur, entre victimisation, culpabilisation, manipulations en toutes sortes... Cela fait peur, très peur...

 

Le roman est d'autant plus intéressant que le procès auquel participe Clarissa lui renvoie en miroir sa propre situation, et lui permet, ainsi qu'avec l'aide de brochures sur le sujet, d'éviter de donner du grain à moudre à son harceleur. Enfin, la plupart du temps. Car bien sûr, avec toutes les aides du monde, Clarissa est isolée, et n'ose pas s'imposer, aller vers les autres pour leur donner des soucis supplémentaires. On n'est pas rationnel quand on perd ses repères...

 

Tout cela, Claire Kendal le démontre très bien, dans son roman qui fait figure d'exemple ultime du harcèlement sexuel. Un roman tétanisant, glaçant.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Ressources et amis

 

Une nouvelle série de news et d'infos insolites autour de l'univers de Tolkien.

 

On commence par cette équipe d'universitaires qui s'est amusée à calculer la quantité de lembas (pain elfique) nécessaire pour traverser le Mordor...

 

Le Telegraph a sorti de ses archives une interview de 1968 du Professeur...

 

Vous pouvez désormais vivre dans un trou de Hobbit.

 

Pour les acharnés, l'excellent site Elrond's Library propose une recension de TOUTES les traductions du Seigneur des Anneaux. Je dois avoir 7 ou 8 versions (dont 5 en français), et vous ?

 

On croyait la chose impossible, mais des poèmes "inédits" du professeur ont été trouvés dans un journal de 1936...

 

Et si les Hobbits avaient vraiment existé ?

 

Enfin, pour ceux qui n'y comprendraient pas grand-chose, voici la mythologie du Seigneur des Anneaux expliquée en quelques minutes...

 

A bientôt pour de nouveaux mathoms...

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Londres, 1940. La capitale britannique subit jour et nuit les assauts des bombes allemandes. Un soir d’alerte aérienne, Albert Morrison, ex-patron du MI6, le service des renseignements anglais, est poussé par-dessus la rampe d’escalier du haut du troisième étage de son immeuble. Il meurt aux pieds de sa fille Ava, qui s’apprêtait à gravir les marches. Dans la pénombre, elle n’a pas pu voir l’agresseur, qui s’est enfui par l’escalier de secours.

 

Pour Trave, jeune enquêteur, c’est une première grosse affaire. Il apprend qu’un certain Thorn, également cadre au MI6, est venu rendre visite à Morrison l’après-midi même de sa mort… Trave découvre également un mystérieux message dans la poche du défunt. En le déchiffrant, il comprend qu’un complot visant à assassiner Churchill s’organise. Thorn serait-il impliqué dans l’affaire ? Morrison aurait-il tenté de l’en empêcher, devenant une victime collatérale ? Trave doit agir vite, car s’il ne parvient pas à sauver le Premier ministre, c’est le destin du pays tout entier qui pourrait basculer.

 

L'écriture est très agréable, peut-être un peu sèche par moments, mais Simon Tolkien (petit-fils du créateur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux) s'attache à être clair dans ses descriptions. Jamais je ne me suis senti perdu dans le récit, même s'il aurait gagné à être un peu aéré. Le point culminant du roman est pour moi une scène de bombardement, sous lequel se trouvent deux des héros de l'histoire, et qui est fort évocatrice. Par contre l'histoire se termine un peu mollement.

 

Au final un roman agréable, mais loin d'être inoubliable.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Après avoir achevé sa trilogie intitulée l'Epreuve, James Dashner, sans doute pressé par ses éditeurs d'y donner un nouveau chapitre sous forme de prequel, pour cause de succès, nous livre donc L'ordre de tuer.

 

J'avoue que la fin de la trilogie m'avait laissé un peu déçu, les promesses du premier et du deuxième tome s'étaient envolées, même si l'ensemble ne bénéficiait pas d'une écriture inoubliable. Qu'en est-il de ce prequel ? Nous sommes donc sur Terre, quelque part en Nouvelle-Angleterre, après que les éruptions solaires aient commencé à dévaster la croûte terrestre. les survivants se sont regroupés dans des ghettos et essaient de recommencer à vivre, en attendant la prochaine vague de chaleur. Jusqu'au jour où un berg, un de ces fameux avions détenus par... on ne sait qui, décident d'ouvrir le feu sur un de ces camps.

 

Alec, ancien militaire, et Mark, jeune homme plein de vigueur, se battent alors pour leurs vies et celles de leurs compagnes, qui sont emmenées par l'équipage d'un de ces bergs. Au cours de leur poursuite, ils vont rencontrer Deedee, une enfant qui semble ne pas être touchée par le virus qui a été inoculé à une partie de la population. Quel va être leur destin ?

 

Il s'agit bien d'un prequel, puisque les personnages en scène ici n'ont pas de rapport direct avec ceux de la trilogie proprement dite. Il a pour but d'expliquer les origines du virus qui va dévaster les survivants, que l'on appellera la Braise, et que le WICKED cherchera par la suite à combattre. Mais au-délà de la révélation de l'origine de ce virus, trop rapide, le roman n'est qu'une interminable course-poursuite, certes palpitante, mais vite lassante... Le livre refermé, j'ai eu l'impression de lire un one-shot qui bien sûr appelle une suite, beaucoup plus développée (avec juste un petit lien en toute fin), mais ne se justifie pas en tant que tel. Ça sent l'ouvrage de commande après un succès inespéré.

 

Spooky

 

Pour rappel, mes chroniques des trois précédents romans :

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Reportages

 

Alors à quoi ressemble un festival d'Angoulême pour un visiteur comme votre serviteur, qui dispose d'une accréditation presse ?

 

Le festival commence pour moi le jeudi matin. Accompagné de mes camarades, je vais retirer mon badge à l'espace presse, situé dans les somptueux salons de l'Hôtel de Ville d'Angoulême, un bâtiment qui ressemble à un château (époque ?). Par la suite, n'ayant pas de rendez-vous précis, je déambule dans les principaux espaces dédiés à la bande dessinée durant le festival : la bulle New York/Nouveau Monde, occupée par les éditeurs indépentants, dont le succès grandit d'année en année, les bulles du Champ de Mars, avec les "gros" éditeurs, mais aussi des stands associatifs, ou encore l'espace Asia/para-BD. L'occasion de croiser beaucoup de monde, de discuter et prendre des contacts sereinement avant la foule. D'avoir quelques dédicaces aussi, sans stress.

 

 

Dans l'après-midi a lieu la deuxième édition des Etats Généraux de la Bande dessinée, où après un exposé de Thierry Groensteen (ancien éditeur, historien, journaliste) rappelant les différents mouvements d'auteurs de BD, des années 1950 à nos jours. Le plat de résistance est constitué par les résultats de l'enquête consacrée aux auteurs les derniers mois. Sur les 3 000 auteurs (estimation) que compte l'espace francophone, près de 1 500 ont livré leurs réponses, ce qui constitue peu ou prou un panel représentatif de la profession. Des résultats inquiétants, pour ne pas dire alarmants. Car au-delà des données de genre, de nationalité ou d'appellation (27% de femmes, 12% de belges, par exemple), les données relatives au niveau de vie sont glaçantes : 53% des sondés se déclarent "précaires", sont payés sous le SMIC annuel brut (67% chez les femmes), et parmi eux, 36% sont sous le seuil de pauvreté (50% chez les femmes)... D'où le développement d'un emploi parallèle. Je n'irai pas plus loin, pour les curieux on retrouve ces résultats ici. A noter que la séance s'est conclue par le carnet de doléances du SNAC-BD, principal syndicat des auteurs. Les Etats Généraux ont connu une deuxième session le dimanche matin, cette fois-ci ouverte au public, contenant notamment le cahier de doléances du Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme. Leur site est accessible ici.

 

 

Et le soir, direction un complexe consacré au futsal en périphérie de la ville, pour jouer un tournoi en compagnie d'auteurs, éditeurs et représentants des media accrédités sur le festival. Sur place nous sommes 4 équipes, une vingtaine de joueurs (le futsal se joue à 5 contre 5). Un moment de grand plaisir, de camaraderie et de défouloir aussi.

 

Le festival international de la BD d'Angoulême, c'est en principe l'occasion de voir des expositions de haut niveau, sur des grands noms et des jeunes talents. Il y avait ainsi une expo sur l'art de Morris, dans le cadre du Musée de la BD, et juste à côté, une expo multimedia sur Lastman, la série-évènement de Balak, Sanlaville et Vivès chez Casterman. Entre les deux, les planches du concours scolaire, avec les lauréats par catégories d'âge. Les editions bamboo ont commencé à adapter l'oeuvre de marcel pagnol, et l'on pouvait voir quelques planches et se faire dédicacer les albums à la CCi d'angoulême. On pouvait également, à quelques mètres de là, déambuler dans l'adolescence de pauline Aubry, élément principal de sa BD les Mutants (les Arènes). La charmante auteure était d'ailleurs présente au coeur de l'expo, et vendait et dédicaçait ses albums à tour de bras. La seule présence, en termes artistiques, de katsuhiro otomo, était une reproduction de la moto de kaneda, héros d'Akira, sur laquelle on pouvait monter et se faire prendre en photo, à condition de gagner à un tirage au sort. Il y avait aussi une expo "hommage" à otomo, avec des illustrations de très haut niveau. mais rien d'otomo lui-même, un manque sans doute lié à l'origine de l'artiste, les Japonais n'exposant pas leurs travaux. Le maître était toutefois présent, on pouvait le rencontrer lors d'une conférence... payante.

 

Dans une salle du Musée de la BD, Stéphane Beaujean, co-directeur artistique du festival, animait une rencontre avec Matthieu bonhomme, le repreneur de Lucky Luke. Un peu partout dans la ville on pouvait croiser des cosplayeurs, avec cette année une nette prédominance de l'univers Star Wars dans les costumes. Le samedi après-midi eut lieu une course cycliste rassemblant une quinzaine d'auteurs, qui ont bravé les embruns angoumoisins. Le vainqueur s'est fait remettre par le maire d'Angoulême un... critérium, et celui qui a réussi à réaliser un dessin tout en pédalant a gagné un maillot taché par de l'encre. Le tout dans une ambiance joyeuse et bon enfant. Mais le samedi soir celle-ci s'est considérablement assombrie.

 

Ce 43ème FIBD n'a pas commencé sous les meilleurs auspices. Du moins en ce qui concerne la désignation de son Grand prix. Pour rappel, jusqu'en 2012 celui-ci était désigné par un collège rassemblant les Grands Prix précédents. Après le tollé relatif à ce "quant-à-soi", les auteurs crédités étaient invités à voter pour... une sélection de 30 noms. Sauf que cette année, il n'y avait aucun nom féminin dans cette liste. Ce qui a provoqué l'ire du Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme, relayé par de grands noms et le retrait d'une dizaine d'auteurs présents dans ladite liste. Devant cette levée de boucliers l'organisation a fait machine arrière, et proposé aux auteurs de voter à nouveau, mais pour le nom de leur choix, à l'exception bien sûr de ceux qui ont déjà reçu la distinction. Ce qui a amené une short-list de trois noms : Alan Moore, Hermann, Claire Wendling. Le vote final a désigné l'auteur de Jeremiah comme récipiendaire, dans une atmosphère houleuse.

 

 

L'ambiance n'était donc pas au beau fixe samedi soir pour la remise des récompenses. Celle-ci a commencé de façon étrange, puisque Richard Gaitet, animateur de la soirée (et de Radio Nova, pour info), a déclaré vouloir faire la remise de récompenses la plus rapide de l'histoire du FIBD. Et a donc égrené des lauréats, tous applaudis par l'audience. Jusqu'à ce qu'une de ses complices à l'animation lui dise qu'il serait temps de passer à la VRAIE cérémonie. On se dit alors qu'il va repasser plus lentement sur les mêmes noms, les mêmes titres... Que nenni, puisque les VRAIS lauréats sont différents. Le malaise dans la salle était palpable. On riait jaune aux vannes de l'animateur. Les éditeurs présents, qui avaient commencé à twitter le premier palmarès, font progressivement des têtes d'enterrement... La blague serait peut-être mieux passée si les faux lauréats n'avaient pas été présents dans la sélection...

 

Pour avoir une idée plus large du "problème" FIBD, je vous invite à lire cette page de la Charente Libre, qui reprend deux lettres ouvertes d'auteurs angoumoisins. A noter que l'éditeur Cornélius, en réaction à la fausse élection de son titre L'Intrus, par Adrian Tomine, a apposé un sticker "faux fauve Angoulême 2016, prix spécial du jury" sur le millier d'exemplaires du livre encore à sa disposition. Une façon de traiter par l'humour, le bon humour, une blague qui a tourné à la catastrophe industrielle. La soirée a été légèrement éclairée par les "vrais" vainqueurs, comme Wandrille Leroy, heureux éditeur de Père et Fils, lauréat du Fauve patrimoine. A noter qu'après que l'animateur Richard Gaitet ait fait son mea culpa et se soit dit seul responsable du dérapage de début de soirée, la société 9ème Art + s'est nettement desolidarisée de celui-ci. Ambiance festive...

 

 

 

Sitôt la cérémonie terminée (dans une ambiance étrange, je ne vous le cache pas), je me suis rendu en un autre point de la ville, au Vaisseau Moebius, pour assister à la projection du film Paul à Québec, adaptation éponyme du roman graophique de Michel Rabagliati. Un chouette film, avec beaucoup d'émotions. A l'issue de la projection l'auteur était présent dans la salle pour répondre à quelques questions. Spirituel, affable, ouvert, Québécois en un mot.

 

Pour les curieux, nous logions dans un gîte de 500 m², en pleine campagne charentaise. 7 chambres, 5 salles de bain, une grande cuisine et un salon immense, dans lequel nous pouvions aussi jouer à différentes activités. Un chouette séjour, comme chaque année. Un Angoulême fort agréable, riche en rencontres, triste par certains autres côtés.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Reportages

 

J'ai pu m'échapper une nouvelle fois de mon quotidien pour me replonger dans la Terre du Milieu, le temps d'une petite conférence qui a eu lieu il y a quelques jours à l'Ecole Nationale Supérieure, à Paris. Le thème de cette quatrième étape étatit la (re)traduction de Tolkien.

 

La soirée était animée par Nils Renard, élève de l'école, et l'invité était cette fois Vincent Ferré, professeur de littérature générale et comparée à l'Université de Paris-Est Créteil, auteur de plusieurs ouvrages sur Tolkien et superviseur des traductions relatives à l'auteur aux Editions Christian Bourgois. A noter également la présence d'Isabelle Pantin, auteure d'un ouvrage de référence sur l'univers tolkienien. Il y avait une cinquantaine de personnes dans la petite salle de cours où avait lieu la rencontre, une affluence inespérée selon Nils Renard.

 

Les deux intervenants sont revenus sur un certain nombre d'aspects de la traduction chez Tolkien, et pas seulement la traduction de Tolkien, dans la mesure où le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux se veulent comme une traduction de récits anciens, du monde d'avant.

 

Isabelle Pantin et Nils Renard... (© Fanny Cohen Moreau)

 

La traduction, et donc la présence d'autres langues, est partout chez l'auteur. Rappelons qu'il était un brillant philologue, qu'il a inventé des dizaines (oui, des dizaines) de langues pour faire vivre son univers. Ce qui prédomine dans cette création, c'est la musicalité des langues ; celle des Elfes est plutôt légère, aérienne, celle des Nains rocailleuse et rude.

 

Idéalement il aurait fallu ne jamais traduire Tolkien ; mais ç'aurait été fermer la porter à des centaines de millions de lecteurs potentiels. Tolkien ayant lui-même veillé à la traduction de son oeuvre dans certaines langues scandinaves (il a aussi rédigé un Guide des noms, comportant des précisions sur la traduction des noms propres de ses personnages), il n'est pas incongru de dire que traduire Tolkien est en quelque sorte continuer son oeuvre. Mais ce n'était pour lui qu'un pis-aller, il incitait les les lecteurs à lire les oeuvres dans la langue originale. peut-être aurait-il fallu traduire AVEC Tolkien lui-même derrière son épaule...

 

Après ce préambule, Vincent Ferré s'attaque à la question de la traduction et la retraduction du Hobbit et du Seigneur des Anneaux, dont le troisième et dernier tome devrait voir le jour en cette année 2016. Il tient à préciser que cette retraduction n'a pas pour visée d'effacer des tablettes la traduction de Francis Ledoux, mais bien de proposer une nouvelle version, qui peut tout à fait cohabiter à côté de l'ancienne. Cependant certaines erreurs de l'ancien traducteur ont été pointées du doigt, comme des noms parfois traduits, parfois non, ou l'intrusion de Dieu dans certaines locutions, alors qu'il n'y en a pas dans l'histoire originale... Dans son essai sur le conte de fées, Tolkien insiste sur l'immersion dans la fiction, ce que n'a manifestement pas fait Ledoux. Il a cependant eu accès au Guide des Noms, puisqu'il en tient compte parfois. A noter toutefois que Ledoux n'a pas traduit les appendices du Seigneur des Anneaux, c'est Tina Jolas qui s'en est chargée, 13 ans plus tard... La traduction de Ledoux a reçu une bonne réception auprès des lecteurs et des "grands" auteurs, à côté de la plaque pour les journalistes. Cette publication a sauvé la maison d'édition de Christian Bourgois, ce fut un best-seller.

 

Vincent Ferré et Daniel Lauzon.

 

Vincent Ferré explicite par ailleurs les choix faits par Daniel Lauzon dans cette nouvelle traduction : le recours à l'ancien français, une gestion plus cohérente des occurrences de certains mots ("expect", "rings"), une meilleure cohérence des niveaux de langue en fonction des personnages et de leur rang... Lauzon a aussi créé des néologismes, pour désigner par exmple cette période où un Hobbit n'est pas encore un adulte, et plus tout à fait un adolescent, la "vingtescence" (de 20 à 33 ans). La question du tutoiement et du genre des créatures a également été prise en compte. Ferré rappelle qu'un énorme travail préparatoire avait été réalisé par des internautes sur des sites comme Elbakin, Tolkiendil, JRRVF, travail qui a résulté en un document pdf de plus de 900 pages.

 

Vincent Ferré a rappelé la popularité de Tolkien au sein des universitaires, puisqu'à sa connaissance 235 masters et thèses lui sont consacrés en France. Concernant les dernières publications, Vincent a indiqué que Christopher Tolkien n'a pas édité The Story of Kullervo (non encore traduit en français), ceci constituant un signe fort qu'il en a probablement terminé avec les travaux de son père, dont une partie est cependant encore inédite. Chez Bourgois, pas de publication Tolkien décidée pour le proche avenir, même si la sortie de la nouvelle traduction du Retour du Roi est prévue pour 2016.

 

En résumé, une conférence-rencontre très intéressante, avec un intervenant expert et un public conquis et très attentif. Je tenterai d'assister à la leçon suivante.

 

Spooky

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