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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

David Fincher est un réalisateur à part dans le paysage de l'entertainment américain. Jamais là où on l'attend, ses films déclenchent souvent des guerres de tranchées, car ils ne laissent jamais indifférent. Gone Girl, son 11ème long-métrage, ne déroge pas à cette règle.

 

Amy et Nick Dunne sont un couple d'écrivains que tout semblait destiner à être heureux. Pourtant, le jour de leurs 5 ans de mariage, Amy disparaît. Très vite son mari est accusé de tous les maux, d'autant plus qu'un faisceau d'indices et de preuves converge vers lui. Seul contre tous, ou presque, il va tenter de découvrir la vérité et de se faire réhabiliter.

 

Le spectateur n'aime pas forcément être manipulé, le public qui assiste, dans le film, à l'affaire, non plus. Fincher joue sur cette mise en abyme et propose une intrigue avec deux points de vue, dont il est difficile de parler sans faire de spoilers. sachez simplement qu'elle joue sur les personnalités des deux membres du couple, deux natures particulières dont le destin devait inéluctablement les mener où ils vont. Le film tient énormément sur les épaules de Ben Affleck, que l'on ne présente plus mais que l'on a retrouvé avec plaisir dans Argo et Rosamund Pike (le dernier pub avant la fin du monde, Jack Reacher, la Colère des Titans). Au côté impavide et un peu naïf de l'un répond l'aspect angélique et calculateur de l'autre, tandis que d'autres personnages viennent brouiller les cartes. Et la fin, que l'on pourrait qualifier d'immorale, répond à un autre souci du réalisateur : être crédible.

 

 

Adapté du roman à succès de Gillian Flynn (mais avec une fin différente, assurée par la romancière elle-même), Gone Girl a déchaîné les passions à sa sortie, chacune de ses qualités narratives ou artistiques (comme le côté lénifiant du rythme, très lent) pouvant être perçue comme un raté, un échec pour les spectateurs. En ce qui me concerne, j'ai trouvé le film très bon, voire brillant par moments. Avec en prime l'un des meilleurs personnages de s*** jamais vus au cinéma.

 

Spooky

 

*** : Ahah, j'ai failli spoiler !

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Louise Gaucher travaille dans un service de réanimation. Dès qu'elle le peut, elle s'assoupit auprès de ses malades plongés dans le coma. Elle a le don de voyager dans le « monde des rêves » où les patients choisissent entre la vie et la mort.
Simon Larcher est flic. Il ne boit plus, ne baise plus et ne joue à rien. Il voudrait juste nettoyer le monde de son horreur et de sa tristesse.
Une nuit de janvier, un enfant de la DDASS disparu est retrouvé dans le parc du Chais, propriété de la puissante et riche famille de Louise...

 

Je ne connaissais pas Anne Fakhouri avant de la rencontrer lors d'un salon consacré au fantastique. Sa gouaille, son intelligence et son humour m'ayant plu, je me suis laissé tenter pas l'un de ses titres les plus populaires. Il s'agit d'une drôle d'histoire, parlant de secrets de famille, de peurs ancestrales et de monstres hantant les rêves, doublés bien sûr d'une enquête policière menée par des personnages originaux.

 

Anne Fakhouri prend le temps de poser ses personnages, de leur donner une épaisseur psychologique, un passé permettant de saisir leur dimension et de comprendre leur comportement. C'est très fin, et j'avoue que je m'y suis laissé prendre pour certains d'entre eux, et de me retrouver bien peiné lorsqu'ils ont quitté la scène. Quant à l'histoire elle-même, j'aurais peut-être aimé une incursion dans l'onirisme plus grande, avec ce Marchand de Sable mystérieux et tentateur. Il n'empêche que j'ai passé un très bon moment de lecture, et découvert un grand écrivain.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Les distributeurs de films ont malheureusement tendance à présenter Jake Gyllenhaal comme un jeune prodige. Mais ils oublient que celui-ci a déjà 34 ans, qu'il a 23 ans de carrière derrière lui et que Donnie Darko, qui l'a révélé, date déjà de 2001. Cette étiquette vient sans doute du fait qu'il est peu visible dans les superproductions (si l'on excepte le Jour d'après et Prince of Persia : les sables du temps). Il préfère se faire un nom dans les productions indépendantes, certaines de qualité comme Moonlight Mile, Le Secret de Brokeback Mountain, Jarhead, Zodiac, Source Code, Prisoners ou encore Enemy...

 

Night Crawler (Night Call en VF) émarge dans cette seconde catégorie. L'acteur caméléon y incarne Lou Bloom, un pauvre mec à la morale élastique, qui vivote en volant de la ferraille sur des sites industriels. Mais il cherche un boulot mieux rémunéré, et un soir, errant au volant, il s'arrête à proximité d'un accident de la route. Il voit débarquer une équipe de télévision indépendante, avide d'images fortes et trash. Fasciné par leur ballet et la liberté dont ils semblent jouir, il décide de sacrifier ses dernières économies dans l'achat d'une caméra d'occasion et d'une CB qui va lui permettre d'écouter les fréquences policières et d'urgence.

 

 

Adaptable, appliqué et plein d'énergie, il va devenir vautour parmi les vautours, n'hésitant pas à intervenir sur une scène de crime ou à cacher des éléments capitaux aux forces de l'ordre pour mener sa propre enquête, franchissant ainsi définitivement la ligne jaune.

 

Film à petit budget, Night Crawler joue sur un scénario au cordeau et l'énergie de son acteur principal, dont l'air candide contraste avec l'attitude détestable de son personnage. Gyllenhaal est, comme dans Source Code, absolument bluffant, et amène, avec les autres acteurs comme Bill Pullman et Rene Russo, le film de Dan Gilroy, dont il est également producteur, à un niveau inespéré pour un film de ce genre. Le personnage de Lou Bloom est un salaud très réussi.

Fortement recommandé donc.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

 

Et revoilà le commissaire Yeruldelgger !

 

Le loup des steppes mongoles et son équipe doivent cette fois enquêter sur un monceau de cadavres d'animaux, surmonté d'un homme (mort) sur un cheval (mort aussi), tandis que son entourage est lui aussi sujet à nombre de turbulences...

 

Après que le premier tome eût reçu plusieurs prix, l'écrivain Patrick Manoukian (car c'est lui qui opère sous le nom de Ian Manook) propose un nouveau récit empreint de bruit et de fureur, oscillant entre Oulan-Bator et... le Havre, où l'une des affaires sur lesquelles enquêtent les policiers va trouver un écho inattendu. L'occasion de faire preuve encore une fois d'une écriture très nerveuse, inspirée, pleine d'imagination, et... un peu embrouillée par moments. Le récit est dense, très dense (plus de 500 pages) et le lecteur a parfois l'impression d'assister à une suite de saynètes ou d'anecdotes que l'auteur a voulu placer dans son récit. L'arrivée d'un autre flic, français celui-là, correspond peut-être à une envie de délayer un peu, de diversifier ses approches, même si Yeruldelgger est encore un personnage trouble, au passé plein de zones d'ombre. L'occasion aussi de faire un véritable récit gastronomique centré sur la Normandie, après les délices de Mongolie.

 

Prenant et distrayant, même si on s'y perd un peu.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Après quatre décennies d'émargement dans le fantastique, Stephen King s'essaye au récit long relevant du polar. Ce n'est pas tout à fait sa première incursion dans le genre, quelques-unes de ses nouvelles (parmi lesquelles Colorado Kid) en faisant clairement partie.

 

Mr Mercedes est le surnom d'un psychopathe qui un beau jour de décembre, fonce au volant d'une voiture volée (une Mercedes donc) dans une foule attendant l'ouverture d'un forum de l'emploi, et faisant 8 morts et des dizaines de blessés... Ce n'est que quelques mois plus tard que l'inspecteur à la retraite K. William Hodges reçoit un étrange message, visiblement envoyé par le détraqué, qu'il n'a pas réussi à coincer alors qu'il était en charge de l'affaire. Ce qui lui valait précédemment de passer ses journées avachi sur son canapé, devant sa télé, prenant du poids et ruminant des idées noires... Mais alors que Mr Mercedes espère que son message va accélérer la déchéance de Hodges et peut-être le pousser au suicide, celui-ci sent se réveiller d'anciens réflexes et va tenter de remonter la trace de Mr Mercedes...

 

Alors bien sûr, ce n'est pas du fantastique, mais ça reste du King : ça fait 475 pages, il y a des passages sur l'enfance de l'un des personnages principaux, et vous ne pouvez pas décoller du bouquin. J'ai réussi à louper ma station de métro à cause de Mr Mercedes. Deux fois dans le même trajet. Et bien sûr, King, dont l'écrivain de polars préférés est James M. Cain, ne fait rien comme tout le monde. Aucun de ses enquêteurs n'est flic, ou ne l'est encore, et son méchant est très méchant, même s'il a fait mieux dans Ça. Mais Grippe-Sou n'était pas humain, tandis que Mr Mercedes, si. Et il est incroyablement réaliste, tout comme l'ensemble du récit. King essaye bien de faire une petite allusion au fantastique, mais cela reste de l'ordre du furtif, et n'influe en rien sur l'histoire.

 

Un seul petit regret : les enquêteurs hétéroclites utilisent un véhicule très particulier. J'ai trouvé dommage que ledit véhicule ne soit pas utilisé jusqu'au bout du bout, afin de boucler une boucle. Mais en-dehors de cette remarque, il s'agit d'un excellent polar, largement salué par la critique et le public, à tel point que King a annoncé qu'il était le premier acte d'une trilogie, dont le deuxième tome, Finders Keepers, sort au mois de juin aux Etats-Unis. Entretemps, pour les fans, Revival sera sorti, en fin d'année 2015...

 

Spooky

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