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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


PETIT TEMPS

Stephen Baxter est l’un des écrivains de “Hard SF” les plus doués de notre époque. Il plaque sur une idée originale les applications scientifiques les plus récentes.. Il l’a démontré de façon éclatante dans Voyage (chroniqué dans un Ansible précédent). dans Titan, il utilise les mêmes recettes. Un journaliste scientifique, Rosenberg, est persuadé qu’on peut trouver de la vie, sous dorme basique, sur Titan, l’une des lunes de Saturne. Il propose à des pontes de la NASA de monter une expadition pour aller vérifier sur place. Mais le crash de mla navette Columbia remet tout en question, et semble enterrer le programme spatial pour des décennies. Le journalisteréussit toutefois à convaincre le directeur de l’institution, qui utilisera toutes les ressources de l’agence pour cette opération de la dernière chance ; allant jusqu’à récupérer les lanceurs et fusées mis au rebut ou au musée. La mission Titan décolle en janvier 2004, et s’élance vers son destin, sachant qu’il n’y aura probablement pas de retour pour les 5 membres d’équipage, tous astronautes chevronnés sauf Rosenberg.

Entretemps, la NASA est définitivement démantelée, la crise latente entre la Chine et les Etats-Unis franchit un nouveau palier... Pendant ce temps, les astronautes continuent leur route vers Saturne. Ils affrontent bombardementsradioactifs, aléas de navigation, inconvénients de la promiscuité... Pour enfin parvenir au nouveau monde. En digne héritier d’Arthur C. Clarke (avec lequel il a d’ailleurs écrit un roman), Baxter introduit une dimension métaphysique dans son livre, qui décrit non seulement le voyage lui-même, mais aussi les longues années de préparation de l’expédition. Il fait de cet îlot humain perdu dans le système solaire l’enjeu de la survie du genre (humain). car son romanest noir. très pessimiste quant à l’avenir de notre espèce, il nous invite à une odyssée passionnante, car moins aride que dans Voyage.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres



L’Horrorus rex de la littérature mondiale va bientôt tirer sa révérence, en tant qu’écrivain. Mais d’ici là le mois de février nous livre son King annuel en France. Roadmaster (From a Buick 8 en VO) nous conte comment l’irruption d’une créature ressemblant à une vieille automobile customisée dans un poste de police de l’ouest de la Pennsylvanie va bouleverser la vie de beaucoup de habitants.
Statler, 1979. Une Buick 8 (déjà un modèle ancien) s’arrête à la station-service locale. Le conducteur se dirige vers les toilettes, mais ne réapparaît pas. Le poste de police voisin récupère le véhicule et le garde sous séquestre dans un hangar. L’examen révèle l’impossible : il ne s’agit pas d’une automobile, ne comportant aucune pièce mécanique. Le propriétaire ne se manifestant toujours pas, la Roadmaster reste sous séquestre. Mais au fil des années, d’étranges incidents surviennent, en lien avec la Buick : disparitions d’animaux (et même d’humains), chutes de température, shows son et lumière, apparitions de créatures de cauchemar dans son coffre… Au fil des 23 années qui suivent, les membres de la Compagnie D (dénomination officielle des membres de ce poste de police) apprennent à haïr et craindre ce qui se trouve dans le Hangar B, en même temps qu’ils sentent son appel. Car la Roadmaster vit. Ceux qui ont lu/vu Christine et Un Tour sur le Bolid’ sentiront un goût de déjà-vu dans cette histoire de bagnole de collection diabolique. Mais que voulez-vous, l’automobile est une partie importante de l’American Way of Life, et King est l’un des plus beaux fleurons de la culture popcorn/hamburger/bière.
Sans être exceptionnel, ce roman s’avère de bonne facture.  
Une histoire à vous glacer les os, écrite par un mec qui sait accrocher le lecteur, pour peu que vous soyez preneur de ce genre. J’ai réellement failli rendre tripes et boyaux lors de certains passages ; j’ai écrasé une larme à la mort de la mort déchirante de Mister Dillon, la mascotte de la Compagnie D. Gros bémol, les créatures lovecraftiennes crachées par la Roadmaster ne sont pas vraiment convaincantes. Pour le reste, c’est du pur King : instillation de la peur par petites touches, informations anticipant l’avenir émaillant le récit, langage familier et métaphores faisant mouche… Le mode de narration est le point fort du semi-pavé (444 pages chez Albin Michel) : les événements sont vécus par 15 ou 20 personnes, on se retrouve donc avec 5 ou 6 narrateurs principaux. Cela permet un traitement de l’information différencié, une vue plus globale de l’histoire sur certains passages.
Autre motif kingien : l’utilisation de traumatismes personnels comme nœuds de l’intrigue. En l’occurrence, le fait que King ait été fauché par une voiture dont le conducteur était ivre sur une petite route de campagne il y a quelques années. Dans Roadmaster, c’est l’un des policiers tenant un rôle prépondérant qui en est victime. On peut citer la découverte, étant enfant, d’un cadavre dans la forêt, qui est devenu le point d’ancrage de la nouvelle Le Corps (Stand by Me, très bon film de Rob Reiner). Une catharsis comme une autre.

Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres

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PREY/PRAY
(jeu de mots en anglais intraduisible en français, faisant le parallèle et la confusion entre Prier et Proie... Oui bon, c'est nul...)

Voilà un roman que j’ai dévoré d’une traite. Non seulement pour coller à l’intrigue (qui se déroule en une semaine), mais surtout parce qu’il est palpitant. Et ce, quasiment de bout en bout.
Un laboratoire travaille sur de nouvelles applications des nanomachines, vous savez, ces robots microscopiques que l’on dit capables de réparer le corps humain. Mais cette fois-ci, le Pentagone souhaite en faire des espèces d’avions espions indétectables, et surtout, indestructibles. Une équipe de programmeurs informatiques et de biologistes caractérise ces nanomachines sur le modèle comportemental prédateur/proie, avec la possibilité de s’adapter à toutes les conditions. Mais leur création leur échappe. Et apprend, s’adapte.
Le début du roman est un peu déroutant. Nous avons un informaticien brillant, Jack, qui se retrouve au chômage. Il en profite pour s’occuper un peu plus de ses enfants, car sa femme passe de plus en plus de temps au travail. Celle-ci se comporte bizarrement. Leur plus jeune enfant tombe subitement malade, et guérit tout aussi vite, sans raison apparente, dans l’indifférence totale de sa mère. Se faisant engager par Xymos, le laboratoire où travaille sa femme, il va tenter d’y voir plus clair. La réalité est bien au-delà de tout ce qu’il aurait pu imaginer. Bien pire.
Grâce à une base scientifique totalement crédible, l’intrigue concoctée par Crichton se révèle à la fois terriblement prenante et très facile à appréhender. Malgré une fin un poil rocambolesque, il est difficile d’en décoller. Crichton est décidément un auteur brillant.

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


OCTAVIA E. BUTLER

Née en Californie en 1947, l’auteuse (ou auteure ?) est « la seule Noire américaine dans le domaine de la S.F. » (dixit le tome 1 du Science –fictionnaire de Stan Barets). Cette écrivaine de 10 ouvrages est appréciée aux USA où elle fut plusieurs fois lauréate aux prix Hugo et Nebula. La Parabole du Semeur L’écrivaine trace avec maestria la vie d’une adolescente et de son univers dans un monde ultra-violent. Face aux dangers d’un univers extérieur au mur qui clôt leur quartier, les habitants regroupés autour du pasteur survivent. Lauren Olamina, afro-américaine, fille du pasteur, souffre d’hyperempathie (elle partage les blessures de tous ceux qu’elles voient), cadeau empoisonné dans son univers. Elle compense son pessimisme vis-à vis du futur de son quartier par une nouvelle philosophie et religion “Semence de la Terre”, fondée sur le principe du changement.L’autrice décrit avec brio un univers hyperviolent où la misère, la faim et l’horreur règnent, où l’eau est rare et onéreuse. Les pyros, drogués aux têtes rasées et peintes de couleurs vives, jouissent des flammes issues de leurs incendies volontaires, pillent, tuent, torturent et violent.

L’intérêt de ce roman est non seulement de dépeindre un monde futuriste sauvage, souffrant de l’effet de serre, mais de décrire la naissance d’une nouvelle religion, la lutte de tout un chacun pour survivre et vivre -si possible dignement.

La Parabole du Semeur/ Octavia E. Butler.- Paris : J’ai Lu, 1995.



Critique de La Parabole des Talents L’auteur continue dans ce second volume l’épopée de Lauren Oya Olamina et de son groupe. Le récit a pour cadre une une Amérique du début des années 2030 alors minée par la violence, l’esclavage et la pénurie. Souffrant de chômage et d’insécurité, la population vote aux élections présidentielles pour Jarret, un fanatique de l’Eglise chrétienne d’Amérique. Afin de remédier à la pauvreté et à la crise, celui-ci se lance dans une guerre avec l’Alaska, Etat voulant faire sécession. Il créée aussi des camps de rééducation pour les délinquants et les hérétiques. Asha Vere, la fille de Lauren, introduit le récit épistolaire de sa mère dans les années 2030. Tout sépare les deux femmes : leur histoires et la religion. Asha Vere ne comprend pas leur séparation et l’engouement de sa mère pour sa « secte ». Quant à Lauren, elle relate son atroce expérience : la création de sa communauté en Californie, la destruction de celle-ci, son esclavage, la recherche de sa fille qu’elle abandonne bientôt au profit de sa religion…

La Parabole des Talents/ Octavia E. Butler.-Vauvert (30) : Ed. Au diable vauvert,2001. – 582 p.

Les caractéristiques de ces deux romans sont de montrer une héroïne noire souhaitant créer une société multiraciale et y vivre. Une société où l’autre – de sexe opposé, de couleur et/ou de statut social différents - n’est pas rejeté. Il est, de plus, heureux de voir une héroïne surmontant maints dangers, de nombreuses épreuves pour créer quelque chose de positif . En S.F., je ne connais que peu d’héroïnes populaires : la princesse Leia dans Starwars, Laureline dans la série de B.D. Valérian de Mézières et une seule héroïne de couleur : Yoko Tsuno, la B.D. de Leloup. Je ne cite pas les héroïnes de comics car peu de femmes peuvent s’y reconnaître.

Emmanuelle.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


Il y a quelques années est apparu un OVNI dans le paysage de l'édition de S.F. en France : un chef-d'oeuvre italien. Jusqu'ici le secteur était réservé aux auteurs anglo-saxons et français. Mais on découvre peu à peu les productions venues d'autres nations. Evangelisti présente ainsi une anthologie de la S.F. outre-alpine, un auteur allemand (Eschbach) pourrait bien être le nouveau Dan Simmons... Mais ne nous enflammons pas et examinons cet ouvrage. Au départ, un jeune savant des années 30 dit avoir trouvé un nouveau carburant (non polluant, 100 % naturel), une puissance qui permettrait à l'homme d'abolir les distances aussi bien dans l' espace que dans le temps ; un siècle plus tard, un vaisseau spatial, mû par ce moyen sans limites, s'approche d'une lointaine planète en quête d'une preuve qui remettrait en question toutes les spiritualités. Et de l'autre côté, nous sommes en 1352 à Saragosse, qui vient d'être ravagée par la peste. Nicolas Eymerich vient d'acquérir (tout en ruse) la charge d'Inquisiteur général du royaume d'Aragon. n soupçonne la Cour d'abriter un rite païen. responsable de manifestations étranges... A priori, rien ne relie ces deux intrigues; il faudra attendre les dernières pages, dans un climax hallucinant, pour trouver une révélation ma foi plutôt intéressante. Evangelisti met l'accent sur l'ascension et la détermination de l'inquisiteur, personnage ayant réellement existé; celui-ci est le héros de deux autres romans (à ce jour). L'écriture est un peu hésitante au début, même si elle rappelle Asimov au même niveau de Fondation, mais gagne en fermeté en avançant dans le récit. Pas de doute, un grand auteur est né !

EDIT : La série compte à présent 8 romans (6 publiés en France), ainsi qu'une adaptation en bande dessinée (Editions Delcourt).


Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


DES MILLIARDS DE MONDES
En science-fiction, l’un des concepts fétiches des critiques et des commentateurs est celui de livre-univers. Il recoupe l’idée de création intégrale d’une mythologie, une histoire, une culture entièrement inclus dans un seul ouvrage, voire une série de romans ou de recueils de nouvelles. Suivant cette terminologie, on peut qualifier Des Milliards de tapis de cheveux de l’allemand Andreas Eschbach (je vous ai déjà parlé du polémique Jesus Video dans un précédent numéro d’Ansible) de livre-univers. En effet, à partir d’un simple fait de société (des hommes qui passent leur vie à tisser des tapis avec les cheveux de leurs femmes et filles), le roman confine à une véritable saga historico-cosmique (à l’instar de Fondation, j’assume !) aux implications infinies. Le roman se présente comme un recueil de longues nouvelles faussement indépendantes ; on change à chaque fois de personnage principal, ce qui oblige le lecteur à faire un effort de concentration, avec pour seul fil rouge cette trame de tissage de cheveux.
Eschbach ne prend pas son lecteur pour un idiot, lui qui a conçu ce premier roman comme un puzzle bariolé, avec des pièces de taille et d’aspect variables, et dont la cohérence n’apparaît qu’une fois l’ensemble complété, à la fin de l’ouvrage.
Les “nouvelles” sont toutes différentes, allant du simple (sic) tableau impressionniste saisissant (le Palais des larmes) à l’épopée guerrière.
Au fil des pages, il apparaît que la préoccupation de l’auteur est de lancer un grand cri d’amour à la liberté, au droit à la liberté. Mêlant habilement planet fantasy et récits intimistes, voici une oeuvre à découvrir de toute urgence !

     

Spooky.
       

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


La femme est l'avenir de l'homme, a-t-on coutume de dire. Et si son avenir, c'était d'être homme ou femme au gré des saisons ? C'est en tout cas la spécificité des habitants humanoïdes de la planète Nivôse, où se pose Genry Aï, Envoyé diplomatique de l'Ekumen, une fédération galactique qui cherche à élargir -pacifiquement- ses frontières. Aï sillonne la planète, plaidant la cause de l'Ekumen auprès des différentes nations. Mais en Orgoreyn, sa spécificité sexuelle le fait passer pour un monstre et croupir en prison. Mais il trouvera un(e) allié(e) inattendu(e), qui l'aidera à s'échapper. Une errance qui permettra à Aï de se révéler à lui-même.

On a souvent comparé l'œuvre d'Ursula K. Le Guin à Dune, de Frank Herbert. Il est vrai que ce roman, écrit en 1969, décrit plusieurs aspects d'un univers complet : politique, mœurs sociétales… A ranger dans la série La Ligue de tous les mondes, dont les romans peuvent être lus séparément. Une œuvre forte, ne serait-ce que sur le plan de la construction, à (re)découvrir absolument. A noter que ce roman est l'un des premiers où apparaît le terme d'ansible, le moyen de communication qui a donné son nom au présent fanzine.


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


LYONESSE
D’une manière générale, j’ai pour habitude de prendre grand soin de mes livres. Même les livres de poche, même ceux que je n’aime pas. J’aime lire des livres en très bon état, cela fait pour moi partie du plaisir de la lecture. Pourtant dans ma bibliothèque, certains ouvrages sont dans un état assez lamentable : coins largement arrondis, carton dédoublé, tranche fendue, couleurs s’en allant… Je parle bien sûr de ces livres lus et relus deux, cinq, dix fois, avec toujours autant de plaisir.

Le Jardin de Suldrun fait partie de ceux-là. Avec La perle verte et Madouc, il forme la trilogie de Lyonesse, écrite par Jack Vance dans les années 80. Célèbre auteur de science-fiction, il a touché à des genres variés, dont le space opéra, la fantasy, la science-fiction plus classique, et a écrit nombre de livres plus ou moins intéressants dont Le cycle de Tschaï, La geste des princes démons, etc. Disons-le sans ambages : la trilogie de Lyonesse compte parmi le tout meilleur de son œuvre, et pour ma part je le place loin au sommet.


Pour parler de cette oeuvre colossale de 1500 pages, j’utiliserai la comparaison avec Le Seigneur des anneaux, dont il se rapproche par bien des points (en supposant évidemment que vous connaissez cette œuvre incontournable de la fantasy). Il en va de Lyonesse comme du SdA : on peut commencer par raconter le début de l’histoire mais cela n’a aucun intérêt. Le début est en effet très lent, et d’ailleurs là où Tolkien commençait par une digression sur l’herbe à pipe, Vance commence par une note préliminaire sur les isles anciennes et leur population. Le Lyonesse est un duché situé sur ces isles anciennes, allant grossièrement de la Grande-Bretagne au large de l’Aquitaine. Elles comptent non seulement une population d’hommes comme on en trouve partout en ces temps médiévaux, mais aussi des Skas, un peuple mystérieux, guerrier, se croyant supérieur, et complètement indifférent aux autres peuples, des fées, êtres étranges, enfantins et malicieux mais à l’humour dangereux pour le mortel qui passerait par-là, des ogres, des hafelins – croisement entre des fées et des mortels, des magiciens, rares mais aux pouvoirs craints par tous, plus encore diverses autres créatures… La situation politique est extrêmement tendue, puisque Casmir, roi du grand duché de Lyonesse, voudrait (re)conquérir l’ensemble des isles anciennes, empêché en cela par la puissance de son grand voisin, le Dahaut, et de multiples autres états plus petits mais non négligeables. La lutte pour le pouvoir s’annonce sévère, chacun voulant soit dominer les autres, soit ne rien faire pour fâcher un voisin puissant, soit encore simplement maintenir l’équilibre…

Tout ce délicat équilibre, largement instable, est un jour mis en péril par la jolie et quelque peu fantasque princesse Suldrun, fille de Casmir. La petite princesse se révèle en effet peu docile aux souhaits royaux, et ne veut pas épouser un allié potentiel du Lyonesse. Casmir l’enferme alors dans un vieux jardin qu’elle affectionne, et c’est là qu’elle rencontre par le plus improbable des hasards le prince Aillas (un beau jeune homme, bien sûr !), rescapé d’une mystérieuse tentative de meurtre sur sa personne alors qu’il naviguait pour une mission diplomatique… Arrive ce qui doit arriver, et naît un enfant : Dhrûn. Trahis par un prêtre et le destin, les amants sont séparés : Aillas est jeté dans un cul de basse fosse, Suldrun est maintenue dans son jardin et se suicide… cependant que Dhrûn est enlevé par des fées. Aillas va s’évader, et partir à la recherche de son fils. Il va désormais s’opposer à Casmir, non de façon brutale, mais plutôt par la ruse et la conquête intelligente. Dhrûn, lui, est élevé par des fées pendant huit années (soit un an de notre temps à nous mortels). Chassé du fort in fée de Thripsey parce qu’il est désormais trop grand et victime d’une malédiction de la part d’un vilain lutin, il part à l’aventure, guetté de tous côtés par les dangers étranges de la sombre forêt de Tantrevalles…

La découverte de ce monde très singulier, régi par des lois bien particulières astucieusement créées par Vance, se fait au fur et à mesure des pérégrinations des protagonistes. Le lecteur visite avec eux les différents pays du Lyonesse, découvre les subtilités de la magie, les ambitions des puissants, les stratégies qui vont permettre telle conquête, l’histoire de ces isles… Vance mélange avec bonheur l’anecdotique et les grands thèmes, usant d’un ton somme toute quelque peu monotone, mais très personnel, abondant de petites astuces et de préoccupations qui confèrent à cette œuvre une qualité assez exceptionnelle.

Si vous ne connaissez pas encore Vance, si vous aimez un minimum la fantasy, et si vous avez un peu de patience, cette trilogie est faite pour vous !

CoeurdePat

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


QUE LA LUMIERE SOIT

Arthur C. Clarke, qui vient de s'éteindre, était l'un des survivants de l'âge d'or de la SF. Il a donné au genre certains de ses chefs d'œuvre (La Cité et les astres, la série des Odyssées de l'Espace, de Base Vénus, le cycle de Rama, Les Enfants d'Icare…) ; astrophysicien renommé, enseignant brillant, Stephen Baxter (lisez Voyage et Titan), né 40 ans plus tard, peut être considéré comme son fils spirituel. En 2000, ils écrivent ensemble Lumière des jours enfuis (J'ai Lu SF), une petite bombe de hard SF. Il existerait dans l'espace des "trous de ver", sorte de raccourci à la Star Trek permettant d'aller d'un point donné à un autre, distant, en temps réel. La société Our World, dirigée par Hiram Patterson, est en passe de mettre au point un procédé permettant de se servir de ces trous de ver comme d'une caméra, et ce, en temps réel, et quelle que soit, potentiellement, la distance entre les deux points. Mais s'il est possible de se déplacer dans l'espace, il doit donc être possible de se déplacer dans le temps, et en particulier dans le passé. Les implications d'une telle avancée scientifique et technologique sont proprement incalculables…



Et pourtant nos deux cracks se mettent à spéculer comme des super-calculateurs. Recherches historiques, investigations policières, religieuses, scientifiques, de la Joconde à la vie d'Abraham Lincoln ou celle de Moïse, rien n'est laissé au hasard. Un très bon thriller hard science, sur un élément d'astrophysique peu connu. Solidement documenté, mais tirant un peu sur la métaphysique (défaut clarkien), c'est une lecture édifiante et distrayante.


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres

A défaut d'être un expert, je pense être un amateur de fantasy. La première, celle que j'ai découverte avec Le Seigneur des Anneaux, l'œuvre intemporelle et immortelle de Tolkien que certains d'entre nous découvrent actuellement au travers des films de Peter Jackson. Mais un jour, j'en ai eu marre de me cantonner à un seul auteur, fût-il le meilleur. Alors j'ai essayé Moorcock, Eddings, ou encore Pratchett et Goodkind. Mais même si chacun a ses qualités (Pratchett étant mon préféré de cette mini-liste), je n'ai jamais retrouvé un auteur qui enflamme mon imagination, qui transcende ma soif d'épopées, de créatures magiques et de petites pépées.
 
Et un autre jour, un petit gars dont j'ai suivi le parcours a fondé les Editions Bragelonne, spécialisées dans la fantasy et ayant pour fer de lance un auteur britannique encore peu publié en France, j'ai nommé David Gemmell. Spooky échaudé craignant l'eau froide, j'hésite longuement (deux ans) avant de me jeter à l'eau. Mais, me direz-vous, on trouve déjà sur Ansible une critique sur un bouquin de Gemmell (L'Homme de Jérusalem), réalisée par Hélanye Driel… Il a fallu une rencontre décisive avec ce même fondateur de Bragelonne, Alain Névant, pour me décider. J'achète donc Légende, ouvrage qui a révélé l'auteur au grand public.
 
Légende, c'est Druss. Un guerrier dont tout le monde connaît le nom et l'histoire. Une évocation qui, à elle seule, peut renverser des montagnes… Druss a renversé des situations incroyables, seulement armé de sa hache. Mais Druss est avant tout un homme, ayant décidé de vivre en ermite dans les montagnes, essayant de vivre avec les souvenirs de sa femme tant aimée, mais morte si longtemps auparavant… Mais un jour Druss reçoit un appel à l'aide du Comte de Delnoch. Au sujet de la Dros Delnoch. Une forteresse réputée imprenable, mais pourtant menacée par la plus grande armée qui aie jamais parcouru la Terre… Car si elle tombe, rien ne pourra empêcher la horde des Nadirs de déferler sur l'empire Drenaï. Un combat à huit mille contre cinq cent mille. Autant dire que seul un miracle ou une montagne pourra arrêter les assaillants. Ou une légende.


Je vous accorde que cela semble mince comme histoire. Une situation désespérée, des créatures malfaisantes, un surhomme qui arrive à la rescousse, on a écrit des centaines de bouquins sur ce thème, filmé des douzaines de films aussi. Seul un écrivain exceptionnel, ayant écrit tout le background de son univers, pourrait transcender un genre que l'on pense usé jusqu'à la trame. Et je dois dire que j'ai été assez impressionné par la maîtrise de Gemmell…
 
Car son roman est mené sur un rythme trépidant, non seulement au moment de la bataille (qui dure de nombreuses semaines), mais aussi sur les chapitres de présentation des personnages et de leurs relations, complexes dans la mesure où elle ne répondent pas aux canons habituellement médiévaux de la fantasy. Une écriture très moderne, donc, doublée par un sens de l'intrigue assez jouissif par moments, car Gemmell ne mène pas ses personnages où on les attend ; j'ai été surpris bien des fois, à la lecture du livre, ce qui est un gage d'intérêt. Il semblerait également que l'auteur ait écrit par avance toute l'histoire, les décors, la géographie, la cosmogonie de son monde. Un véritable démiurge. A nous de lire ses autres romans pour en être convaincus.
 
La traduction, réalisée par Alain Névant, rend justice à l'ampleur, au souffle que Gemmell a insufflé à son œuvre. Vous avez certainement vu la couverture de cet excellent roman chez vos libraires : une hache sombre plantée en face d'une forteresse assaillie par une multitude. La prochaine fois, ouvrez-le et lisez quelques phrases. Légende est une forteresse à lui tout seul, le lire procure un plaisir sans limites, même si on rend les armes dès les premières pages…

 
Spooky

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