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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Qu'est donc Janua Vera ? Rien dans l'introduction ou dans le développement ne semble élucider ce titre énigmatique, aux consonances harmonieuses. Nous opterons pour le nom secret du Vieux Royaume, que Jean-Philippe Jaworski, au travers des huit nouvelles proposées, tentera de nous initier. L'auteur, apparemment un grand fan de jeu de rôles puisqu'il est le créateur de deux JdR déjà (Te Deum pour un massacre, et Tiers Âge), réussit brillamment son coup. Bien qu'on soit dans un premier temps surpris par sa prose si délicate, on finit par accrocher aux histoires qui nous sont narrées avec tant de talent.

En effet, la plume de Jaworski est décidément exquise. Elle effleure le verbe, caresse le papier et stimule nos sens. Jaworski brode comme un maître tisserand, il emploie des fils d'or, d'argent et de multiples autres teintes exquises, qu'il s'amuse avec passion à coudre ensemble, pour former au final un motif majestueux. Et clairement, quand je dis qu'il brode, c'est à prendre également au figuré. Car sous les frusques étincelantes, se cache la plupart du temps une histoire peu haletante, qui sous la plume d'un autre eut souffert d'un développement moins harmonieux. Oui, les histoires ne sont pas toujours passionnantes. Ca traîne même en longueur. Mais ce rythme paresseux de l'auteur est voulue, il souhaite nous faire profiter de son style inimitable, décrivant avec un souci du détail les environnements, les changements d'état, les micro-variations.


En revanche, dès que la scène s'anime et que les protagonistes passent à l'action, l'immersion enveloppe encore un peu plus le lecteur de son manteau brodé, et ainsi calé, bien au chaud, le spectateur ne peut que vivre l'action qui se déroule sous ses yeux. Moult détails et gestes anodins poussent le lecteur à plonger en apnée sous l'écriture délictueuse de Jarowski. Tout comme les paysages alentours, les faciès et comportements sont longuement étudiés et fidèlement rendus. Il faut reconnaître à l'auteur, en sus de sa narration exemplaire, une maîtrise très poussée du français et de termes désuets. C'est surtout à propos des vêtements que l'on notera une minutie époustouflante, de locutions peu parlantes, mais finalement si immersives.


Mais le lecteur que je suis déplorera par instants le manque de dialogues, qui auraient certainement dynamisé le récit. En effet, il y a peu de dialogues dans Janua Vera. Le style est éminemment rapporté, ce qui n'exclue pas une psychologie plutôt réussie des protagonistes. Mais le point de vue omniscient peut parfois lasser, et l'on souhaiterait alors plus de discours léchés comme il nous en est parfois servis. Car à l'instar du reste, les rares échanges sont très réussis. Mais j'ai parfois eu l'impression d'être en décalage avec les personnages et la narration. Par exemple, l'introspection omnisciente d'un barbare m'a donné une idée plutôt intelligente du guerrier, alors qu'il s'avère plutôt benêt, des dires du narrateur. A l'opposé, quand Jaworski raconte des batailles (celle de Kaellsbruck en particulier), on ne peut être que captivé par le réalisme de la situation. De même, lorsqu'il s'essaie brièvement à l'humour, il réussit avec brio à mixer histoire et malice.


Cependant, il est dommageable que les nouvelles ne bénéficient pas d'une histoire plus attirante. Non pas qu'elles soient fades, mais si on extirpe les faits en eux-mêmes, les histoires n'ont rien d'exceptionnel. Certaines comme celle de l'assassin sont vraiment réussies, et d'autres un peu moins, comme Le Conte de Suzelle, beaucoup plus prévisible. A ce titre, les deux nouvelles narrées à la première personne m'ont le plus plu, bien que Le Confident, dernière nouvelle du recueil, ne fasse qu'une trentaine de pages. Et il semble que Benvenuto, l'assassin que l'on rencontre dans Mauvaise Donne, la meilleure nouvelle selon moi, soit le protagoniste de la suite de ce très bon livre introductif du Vieil Empire. Au vu des critiques, il y a des chances pour que Gagner la guerre soit de meilleur niveau que Janua Vera, qui, rappelons-le, est le premier livre de Jean-Philippe Jaworski. Chapeau l'artiste pour ce premier essai, d'entrée transformé, surtout aux yeux d'un piètre admirateur de la Fantasy.


Du très bon divertissement, et peut-être un auteur qui me fera épisodiquement zieuter sur ce genre dont je ne suis pas le plus fervent défenseur.

 

GiZeus.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

En 1992 a été célébré le centenaire de JRR Tolkien. A cette occasion les Editions Glénat (spécialisées en BD, mais pas que) ont décidé de proposer un échantillon de ce que les illsutrateurs ont produit de mieux pour mettre en images l'univers de l'oeuvre fictionnelle du Professeur. S'attachant principalement à ses trois oeuvres majeures, à savoir Le Silmarillion, Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, le recueil propose donc des illustrations en regard des passages romanesques auxquels ils correspondent. Neuf illustrateurs de talent, parmi lesquels les plus connus John Howe, Alan Lee et Ted Nasmith (les deux premiers ayant participé à l'élaboration des décors de l'adaptation au cinéma), figurent donc au sommaire, leurs dessins étant classés de façon "chronologique" en suivant l'ordre narratif des ouvrages précités.


Des puissantes représentations du côté sombre des terres du Milieu de John Howe, aux mystères évocateurs d'Alan Lee ; des délicieuses peintures de Michael Hague aux visions étranges et intrigantes de Roger Garland ; de la simplicité engageante du travail d'Inger Edelfeldt à la complexité et au réalisme dramatique de Ted Nasmith, Le Monde de Tolkien parcourt toutes les Terres du milieu. (texte de l'éditeur)


Les styles étant disparates, il est évident que certains ont la préférence du lecteur ; personnellement, outre les trois cités, mais j'ai également découvert à cette occasion le travail d'Inger Edelfeldt, illustrateur suédois. En illustration ci-dessous, je vous mets une reproduction de la vision de Fondcombe, la cité elfique (Rivendell en VO), un chef d'oeuvre de détails et d'ambiance au sein d'un paysage de totue beauté. Vous pouvez retrouver ces illustrations dans les différentes éditions des ouvrages de Tolkien, certains recueils comme celui que je viens de citer, ou bien dans les Calendriers Tolkien qui étaient édités dans les années 1970 à 1990. A ma connaissance cela n'existe plus. Si je remets la main sur les miens, je vous en toucherai deux mots...


Spooky.



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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Mister Bliss est l'une des oeuvres les moins connues de John Ronald Reuel Tolkien ; à côté de son cycle d'Arda, déjà largement évoqué sur le présent blog, et les Lettres du Père Noël, se situe donc ce Monsieur Merveille (Mister Bliss en VO). Il s'agit d'un conte que le Professeur a écrit pour ses enfants dans les années 1930, et qui est resté inédit jusqu'en 1982 où il a été publié aux Etats-Unis. Il a fallu attendre 2009 pour voir une édition française à La Mercurie. Cette édition se veut aussi fidèle que possible à l'oeuvre originale, puisque se trouvent en regard un fac-similé des pages d'origine (avec l'écriture de Tolkien et les illustrations qui les accompagnent) et la traduction française. Laquelle est vraiment fidèle, puisque souvent la fin d'une page intervient au milieu d'une phrase et que l'éditeur français respecte ces césures.


C'est l'histoire d'un drôle de bonhomme, Monsieur Merveille, qui porte des hauts de formes vraiment très hauts, et qui un jour décide d'aller acheter une voiture ; ce n'est que le début d'une longue aventure qui va l'amener à croiser une bande d'ours, des frères un peu couillons, un âne sympathique et plus encore...

 

Ce fut pour moi une nouvelle découverte, un nouvel ouvrage de Tolkien oscillant entre qualités narratives indéniables et jolies aquarelles au style un peu naïf. Cependant le conte, qui tient sur 50 pages, m'a paru un peu longuet, et les péripéties parfois un peu téléphonées. Mais souvenons-nous que c'était un conte pour enfants comme on en faisait des tonnes entre les deux guerres, et que souvent les mondes réels et contemporains (ici, la voiture, par exemple) étaient mêlés sans vergogne à des éléments plus spécifiques aux contes (les trois ours, etc.). La lecture ne fut pas désagréable, mais moins intéressante que Roverandom par exemple, qui se situe un peu dans la même veine. A noter la présence dans ce livre d'une créature inventée, le lapirafe, un lapin avec un cou de girafe, qui causera bien des soucis à Monsieur Merveille. Une jolie création, qui aurait peut-être mérité d'avoir ses propres aventures...


Je vous mets ici le commentaire de l'éditeur sur son site, curieusement absent du bouquin, alors qu'il éclaire un peu l'écriture du conte :

 

« Mr. Bliss » est la dernière grande histoire, hormis « Bilbo le Hobbit », que Tolkien ait écrit pour ses enfants. Il semble que « Mr. Bliss » lui ait été inspiré par ses mésaventures au volant de son automobile achetée en 1932. Tolkien a en effet eu une voiture avant la guerre, puis l'a abandonnée.

Par ailleurs, un récit différent a été rapporté par Mme Michael Tolkien (l’épouse du fils de J.R.R. Tolkien) dans une lettre au Sunday Times : « Ce livre a été écrit en 1928 pour les trois garçons du professeur. (…) Mon mari (…) avait alors 8 ans, et les trois ours incarnent les peluches qu'ils possédaient tous trois. Archie, celui de mon mari, a duré jusqu'en 1933. Il n'est pas non plus sans intérêt de savoir que la voiture conduite par « Mr. Bliss » s'inspire d'un jouet - avec chauffeur - qui était alors le préféré de Christopher. Mon mari se rappelle clairement l'histoire qui lui a été contée et qui se trouve dans un cahier de devoir de vacances, au titre de Dragon School (Oxford) à l'été 1928 ». La lecture merveilleuse de ce livre nous invite dans un monde où Tolkien a en effet donné la vie aux jouets : la voiture, les oursons, le lapirafe.

Il est difficile de dater de façon exacte la rédaction de ce texte. La seule certitude est que le livre a été achevé avant la fin 1936. « Mr. Bliss » est si évidemment conçu et réalisé comme une unité qu'il a dû être exécuté sur une courte période, les vacances estivales probablement, quand Tolkien était libéré d'une grande partie de ses contraintes universitaires.

La complexité du coloris de « Mr. Bliss » a retardé sa publication ! En 1936-37, Allen et Unwin étaient fort désireux de publier l'ouvrage. Seulement le coût requis pour la séparation des couleurs, pour la photographie, fixait le livre à un prix de revient que le marché ne pouvait pas supporter. Tolkien fut donc prié de redessiner les illustrations, en plus large et en trois couleurs seulement - sans compter le noir. L'éditeur se débrouillerait pour une séparation à la main. L'auteur répliqua : « Trois couleurs ? Quel fléau ! Le vert est essentiel et les ours exigent du brun ! » Placé face à cette éventualité, il ne trouva pas le temps d'effectuer le travail. Finalement une édition en fac-similé fut éditée en 1982, neuf ans après la mort de l'auteur qui en était venu, sur le tard, à n'aimer plus « Mr. Bliss » que comme une plaisanterie, et refusait toute publication...


Spooky.

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

 

 

C’est en lisant la chronique plutôt enthousiaste de mes amies de la librairie Soleil vert que j’avais rajouté ce titre sur l’une de mes innombrables et légendaires listes de bouquins à lire. Et comme je suis toujours à la recherche de « vieux » ouvrages qui valent le coup de la lecture, celui-ci m’intéressait doublement.

Bien sûr, Le Scarabée ça ne vous dit rien comme titre. Son premier défaut est d’être sorti à peu près à la même époque qu’n monument de la littérature fantastique, le Dracula de Bram Stoker. Si le chef-d’œuvre vampirique n’avait pas été publié en même temps, nul doute que Le Scarabée aurait connu un vif succès. A l’instar de son illustre confrère il mêle une sorte d’enquête policière à des éléments fantastiques.

 

Ce roman prend pied dans la Londres de son époque, une ville pas tout à ,fait débarrassée des effets du fameux smog, et au carrefour de nombreuses croyances et cultures en cette période victorienne qui n’en finit d’ailleurs pas d’inspirer les auteurs plus d’un siècle plus tard. Ce roman fait preuve de beaucoup d’originalité ; en premier lieu le choix de changer de narrateur à chaque grande partie (le roman en compte quatre), ce qui permet d’avoir un récit avec une sensibilité mouvante au fil des pages. Seconde originalité, ou plutôt première vraie surprise, il y a pas mal d’humour distillé dans le récit ; entre la fille qui rabroue son père à une époque où les femmes commençaient à prendre leur indépendance, et de multiples scènes volontairement cocasses, il y a de quoi sourire au fil des pages. L’auteur propose ainsi une histoire profondément moderne, avec une écriture sans affectation, jouant habilement entre action échevelée et introspections parfois surprenantes. C’est en cela également qu’il aurait pu avoir plus de succès. Car un siècle plus tard ce roman n’a pas pris une ride, ou presque, et pourrait se passer de nos jours en ajustant simplement certains éléments. Le dernier quart du bouquin est une poursuite effrénée, sous la houlette d’un détective, l’humour est encore plus présent, à tel point qu’on a même quelques regrets à quitter certains des personnages du roman quand survient la fin, qui elle est un peu précipitée. En sus se trouve un épilogue que j’ai trouvé étrangement étranger à l’histoire, comme s’il avait écrit par quelqu’un d’autre…

 

Mais au fait, de quoi ça parle ? Eh bien tout simplement d’une sorte de complot qui semble prendre Paul Lessingham, brillant député de la Chambre des Communes, basé sur des éléments égyptologiques. Le Scarabée du titre, sans trop en dévoiler, semble être une créature métamorphique aux intentions peu louables, mais encore nébuleuses sur une bonne partie du roman. Sachez seulement que la mythologie égyptienne antique est présente sans tenir une place trop importante, et que l’auteur compense sa probable méconnaissance du sujet par des artifices intelligents.

 

Un classique inconnu à recommander à tous les amateurs de littérature fantastique victorienne.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

[Réédition et révision d'un article du 30 mars 2006]

 

Personnellement, j'ai découvert Stephen King à l'âge de 16 ans, sur les conseils d'un camarade de classe. Très vite, il est devenu l'un de mes auteurs préférés, même si je reconnais que sa plume n'est pas toujours aussi altière que je le souhaiterais. Je vous invite donc à le découvrir...


A l'heure où j'avais écrit la première version de ces lignes (mai 2003), Stephen King a annoncé qu'il allait mettre un point final à sa carrière d'écrivain. Cela signifiait alors qu'il faudra probablement attendre 2006 ou 2007 pour voir apparaître son ultime oeuvre littéraire sur les étals des librairies. Il est vrai que l'"Horrorus Rex" a inondé le marché mondial de ses romans éléphantesques, la plupart du temps caractérisés par des sujets horrifiques (sur une large palette), un langage très argotique parfois et une présence active du sexe. Des éléments qui ont amené les critiques "grand public" à considérer son oeuvre comme de la sous-littérature clinquante, à tel point que les gens se cachent lorsqu'ils lisent du King, même dans le métro !

 

Parti de rien (King père abandonnera sa femme, aide ménagère, et ses deux fils lorsque Stephen a 2 ans), l'écrivain de Bangor, dans le Maine, est devenu, par la force des mots, l'écrivain le plus lu dans le monde. Son style très visuel lui a permis d'être également l'un des auteurs les plus adaptés au cinéma et à la télévision (une trentaine de films, téléfilms et mini-séries à ce jour). Parmi ces adaptations, je citerai Carrie (Brian de Palma, 1977), Shining (Stanley Kubrick, 1980), Misery (1992), Les Evadés (Frank Darabont, 1995), Stand By Me (Rob Reiner, 1987)... King en a profité pour jouer dans certaines de ces adaptations des petits rôles, et même de passer à la réalisation avec le catastrophique Maximum overdrive (1986).


Je l'ai dit, King a annoncé sa retraite artistique.


Pourtant, chaque année au mois de février, l’éditeur Albin Michel sort invariablement un Stephen King. En 2006, c’est Cellulaire qui est sorti. En 2007, Histoire de Lisey. En 2009, Duma Key. Et cette année un recueil de nouvelles a vu le jour. Force est de constater que l'auteur n'a aps encore réussi à s'arrêter... A cette occasion, voici une bibliographie commentée puis quelques ressources. Les dates données sont celles de la première édition en France, qui diffère parfois de beaucoup de l'édition originale aux USA.

 

1976 : Carrie : roman. Adapté au cinéma dans un film très impressionnant par Brian de Palma (1977) ; avec Sissy Spacek dans le rôle-titre. l'histoire d'une jeune fille rudoyée par ses camarades de classe qui prend sa revanche de façon sanglante...

 

1979 : Shining : roman. Intéressante variation sur les maisons hantées et la plongée dans la folie, le film de Stanley Kubrick (1980, avec Jack Nicholson), a complètement dénaturé le propos de King.

 

1977 : Salem : roman. Sympathique roman sur le vampirisme.


1980 : Danse Macabre : recueil de nouvelles. Très bon recueil, peut-être le meilleur de King.

 

1981 : Le Fléau (édition complète et augmentée en 1991) : long roman.  Adapté pour la télévision en 1997 par Mick Garris, avec Gary Sinise en vedette. A également connu une adaptation en comics, actuellement en cours de publication en France. Dans un monde ravagé par une pandémie, les survivants se regroupent autour de deux personnages emblématiques et charismatiques.

 

1982 : Cujo : roman. Une terrifiante histoire d'un chien rendu fou par la rage inoculée par une chauve-souris. A été adapté (assez moyennement) au cinéma en 1983 par Lewis Teague.


1983 : Creepshow : recueil de nouvelles et de bandes dessinées. Adapté au cinéma en 1982 par Georges A Romero.

 

1983 : Dead Zone : roman. Excellent roman d'ambiance, portant sur la montée de l'extrême-droite aux USA. Adapté avec bonheur la même année au cinéma par David Cronenberg, avec Christopher Walken en vedette.


 1984 : Christine : roman. Adapté en 1983 au cinéma par John Carpenter. L'histoire d'une Plymouth Fury 1958 hantée. Le roman est nettement plus efficace que le film. Les belles voitures hantées ou dotées de pouvoirs particuliers sont un motif récurrent dans les oeuvres de King. L'une des facettes du rêve américain révélée dans toute son horreur, en quelque sorte.

 

1983 : Simetierre : roman. Adapté dans un style assez réaliste par Mary Lambert pour le cinéma en 1989. Cette histoire de morts qui reviennent à la vie est proprement terrifiante, car faisant appel aux peurs les plus anciennes...

 

1984 : Charlie : roman. Oeuvre intéressante sur la psychokinésie et la pyrokinésie. Adapté au cinéma la même année par Mark L. Lester.

 

1986 : Différentes saisons : recueil de nouvelles. Regroupe quelques oeuvres de jeunesse de King.

 

1986 : Peur Bleue / La Nuit du Loup-Garou : roman/scénario. Une histoire de lycanthropie peu réussie.

 

1986 : Le Talisman des Territoires : roman. Une vaste saga sans queue ni tête...

 

1987 : Chantier (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Descente vers la folie meurtrière d'un homme seul qu'une expropriation menace de mettre à la rue...

 

1987 : Brume : recueil de nouvelles. On y retrouve certaines des meilleures productions de l'auteur, plus régulier dans cet exercice que dans celui du roman. A noter que la novella qui donne son titre au recueil a fait l'objet d'une bonne adaptation au cinéma 20 ans plus tard.

 

1987 : La Peau sur les Os : roman. Ecrit sous le pseudonyme de Richard Bachman, cette histoire de malédiction indienne ne suscite que peu d'intérêt, tout comme son adaptation cinéma, réalisée en 1996 par Tom Holland.

 

1988 : Ca : roman Adapté en mini-série par Tommy Lee Wallace en 1990, avec Tim Curry. L'histoire d'un groupe de gamins confrontés à des peurs anciennes... Je vous renvoie vers l'excellent article de Shanaa sur ce bouquin qui représente peut-être le sommet de l'oeuvre de King. 

 


1988 : Running Man (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Adapté au cinéma par Paul Michael Glaser en 1987, avec Arnold Schwarzenegger. Une oeuvre de science-fiction mineure, très mineure.

 

1989 : Marche ou crève : roman. L'une des oeuvres méconnues du King, qui se cachait alors derrière le pseudo de Richard Bachman. Pourtant une histoire très efficace, assez prenante.

 

1989 : Les Tommyknockers : roman. Oeuvre moyenne sur les extraterrestres, qui donna lieu à un assez bon téléfilm en deux parties (1995, réalisé par John Power).

 

1989 : Misery : roman. Une histoire d'amour qui conduira à la mort, avec dans l'adaptation de Rob Reiner (1992), une incroyable Kathy Bates.

 

1990 : Rage : roman. Une oeuvre crépusculaire, pleine de désespoire t d'enfance en colère... Paradoxalement, bien qu'écrit sous son pseudo de Richard Bachman, peut-être l'une de ses meilleures productions...

 

1990 : La part des Ténèbres : roman. Un roman très fort sur le romancier et sa part d'ombre... A fait l'objet d'une adaptation en 1992 par Georges A. Romero.

 

1991 : Minuit 2 / Minuit 4 : recueils de nouvelles.

 

1991 : Le Pistolero (La Tour Sombre 1) : recueil de nouvelles formant un roman. Le début d'une longue, très longue saga de fantasy, sorte de fil rouge de l'oeuvre de King. a été adapté en comics, dont la publication est en cours en France.

 

 


1991 : Les Trois cartes (la Tour Sombre 2) : roman. Suite de la saga...

 

1992 : Terres perdues (La Tour Sombre 3) : roman.

 

1992 : Bazaar : roman. Adapté au cinéma sous le titre Le Bazaar de l'Epouvante en 1993 par Fraser C. Heston, avec Ed Harris. l'histoire d'une petite ville livrée à la zizanie meurtrière sous l'égide d'un étrange boutiquier... Ce roman a une place assez centrale dans l'oeuvre de King.


1993 : Dolores Claiborne : roman. Adapté au cinéma en 1995 par Taylor Hackford, avec une incroyable Kathy Bates dans le rôle-titre. L'un des rares récits non-fantastiques de King. A lire en résonance avec Jessie.

 

1993 : Jessie : roman. Un roman mineur, inadaptable à l'écran (l'héroïne passe les 9 dixièmes du livre en petite culotte, enchaînée à son lit...). A lire en résonance avec Dolores Claiborne.

 

1994 : Rêves et cauchemars : recueil de nouvelles. Recueil assez bon de quelques oeuvres de jeunesse mêlées de nouvelles plus fraîches...

 

1994 : Insomnie : roman. Une étonnante histoire portant sur les trouble s du sommeil. Un roman méconnu.

 

1996 : Les Yeux du Dragon : roman Un incroyable conte, que King a é c rit au départ pour sa fille, Naomi.


 1995 : Rose Madder : roman. Une oeuvre mineure.

 

1995 : Anatomie de l'horreur / pages Noires : essai. Très intéressant essai sur la littérature fantastique.

 

1996 : Désolation : roman. Western contemporain écrit en résonance avec Les Régulateurs.

 

1996 : Les Régulateurs (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Western contemporain écrit en résonance avec Désolation.

 

1996 : La Ligne Verte : roman-feuilleton. Une histoire sur le milieu carcéral (un des motifs récurrents chez King), très bien écrite et haletante. King maîtrise très bien l'exercice difficile du feuilleton. A été adapté avec succès et talent au cinéma (en 1999) par Frank Darabont, avec l'oscarisé Tom Hanks.

 

1997 : Magie et Cristal (La Tour Sombre 4) : roman.

 

1999 : La Tempête du Siècle : scénario. A été adapté en 1999 par Craig R. Baxley.

 

1999 : Sac d'Os : roman. Oeuvre difficile d'approche sur l'esclavagisme au 19ème siècle...

 

2000 : La Petite fille qui aimait Tom Gordon : roman. King traite là l'un de ses sujets favoris, l'enfance. Une curiosité.

 

2001 : Coeurs perdus en Atlantide : recueil de nouvelles et novellas réunies en ensemble romanesque. La guerre du Vietnam a profondément traumatisé les Américains. Le King de l'horreur donne ici sa vision de ce phénomène (de mode ?). Oeuvre touffue, brouillonne, qui trouve des échos dans La Tour Sombre et Le Talisman. A été adapté en 2001 au cinéma par Scott Hicks, avec Anthony Hopkins.

 

2001 : Ecriture : essai. A la suite d'un accident de voiture dont il est victime, l'Horrorus Rex écrit sur sa condition d'écrivain et d'homme. Une oeuvre forte, assez éloignée de sa production habituelle. Incontestablement un tournant dans sa carrière d'homme et d'auteur.

 

2002 : Dreamcatcher : roman (adapté au cinéma en 2002 par Lawrence Kasdan, avec Morgan Freeman en vedette). Une histoire d'extraterrestres très pessimiste reprenant certains des thèmes privilégiés de King : traumatisme enfantin, communauté d'amis, horreur viscérale (à tous points de vue). Un roman mineur cependant.

 

2002 : Territoires (avec Peter Straub) : roman.

 

2003 : Tout est Fatal : recueil de nouvelles. Un ensemble assez plaisant regroupant des nouvelles écrites par King depuis 10 à 15 ans.

 

2004 : Roadmaster : roman. Des Buick, il y en a partout... Celle-ci sera votre pire cauchemar.

 

2004 : Les Loups de la Calla (La Tour Sombre t.5) : roman.

 

2005 : Le Chant de Susannah (La Tour Sombre t.6) : roman.

 

2005 : La Tour Sombre (La Tour Sombre t.7) : roman. Son cycle de La Tour Sombre achevé, King aborde la dernière partie de sa carrière. Il a annoncé travailler sur une adaptation de son cycle (en fait, un prequel) en bandes dessinées pour les Editions Marvel.

 

2006 : Cellulaire : Roman. Si votre portable sonne, surtout ne répondez plus. L'enfer est au bout de la ligne.

 

2007 : Histoire de Lisey : roman. Curieuse évocation de la création littéraire et des peurs de l'enfance, souvent intimement liées. Un peu verbeux cependant.

 

2008 : Blaze : roman. un fond de tiroir nerveux, mais à l'intrigue assez pauvre, contant l'histoire d'un simple d'esprit décicant de faire un dernier "coup" avec le fantôme de son complice...


2009 : Duma Key  : roman. Très verbeux, ce roman reprend cependant des motifs qui caractérisent l'oeuvre actuelle de King : l'art pictural, la Floride et le pouvoir des rêves.


2010 :  Juste avant le crépuscule  : recueil de nouvelles. Ce recueil marque le retour de King à l'un des exercices qu'il préfère, le format court.

 

2011 : Dôme : Un énorme roman en deux parties. Très très prenant, du grand King.

 

2012 : Nuit noire, étoiles mortes  : un recueil de longues nouvelles assez réussies.



Spooky.

 

EDIT du 26 juillet 2011 : Un blog qu'il est très bien sur le King.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

[Réédition d'un article du 30 mars 2006]

 

Voici donc le dernier ouvrage de Stephen King, qui porte sur un phénomène de société très actuel, le téléphone portable. Précisons, comme le fait l’éditeur en toute fin d’ouvrage, que l’auteur ne possède pas de téléphone portable. Il est donc fort probable, comme tous les réfractaires le pensent, que c’est un fléau. Ce terme est à prendre à la lettre, puisque c’est (presque) le rôle tenu par le portable dans ce roman.

Boston, une belle journée de fin d’été. Clayton Riddell, auteur de comics, sort de chez un éditeur, avec lequel il vient de signer un juteux premier contrat. Il s’arrête pour prendre une glace, quand soudain le monde devient littéralement fou autour de lui. Une adolescente, qui vient de décrocher son portable, se jette soudain sur sa copine, l’égorgeant à pleines dents. Dans la rue, d’autres personnes semblent prises de démence, se sautent dessus, s’étripent… Avec un regard mort, et une attitude de zombie. Clayton, avec quelques autres, réussit à échapper momentanément à cette folie meurtrière. Rapidement, il s'aperçoit que la cause de tout ça est le réseau de téléphonie portable. Tout portable décroché semble délivrer un signal qui transforme toute personne normale en « siphonné » totalement hors de contrôle. Une sorte de virus informatique, qui efface les cerveaux comme des disques durs d’ordinateur, ne laissant qu’une couche originelle de données, celle de l’homme totalement sauvage. Mais comme dans un ordinateur, les données ne sont pas totalement irrécupérables, et les cerveaux se reprogramment lentement, pour devenir… autre chose

 

Je vous vois venir. King nous refait le coup de Dreamcatcher, où l’histoire tient sur deux idées, le reste n’étant qu’une bouse monumentale. Cellulaire n’est certes pas le meilleur bouquin de King, mais quand même pas le pire non plus. Malgré ses grosses ficelles, ses choix de vocabulaire douteux (deux hommes appellent une adolescente « ma chérie », « ma puce », alors qu’il n’y a pourtant aucune ambiguïté sexuelle entre eux), King retrouve quand même un peu de sa fibre de raconteur d’histoires, qui a fait des merveilles dans des bouquins comme La Ligne verte ou Misery. Mais juste un peu. Parce que ses personnages sont un peu sans âme, et que la fin est plutôt mauvaise. C’est dommage, car le sujet valait le coup d’être bien traité par le maître du suspense. Rien que le titre originel, Cell, proposait déjà de belles pistes : Cell signifie à la fois « cellulaire » (= téléphone portable), mais également « cellule » (de prison). Cette dichotomie méritait mieux que cette resucée du Fléau (errance de survivants, visions fondamentales dans les rêves, chef charismatique des « méchants », mâtinée de films de zombies à la Romero. Romero qui est d’ailleurs un grand ami de King (ils ont travaillé ensemble sur plusieurs films).

 

Comme pas mal d’auteurs en mal d’inspiration, King fait donc dans le référentiel, voire l’auto-référentiel. Son histoire, si elle commence à Boston, se termine dans le Maine, au lac Kashwakamak, une région déjà explorée dans un de ses romans. Mais même la description de la région manque d’épaisseur. Vieillissant, Stephen King ? Probablement. Il faudrait peut-être qu'il prenne sa retraite...

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Le Maître est-il de retour ?

La réponse est oui, du moins en partie. Après l’accident qui avait failli lui coûter la vie en 1999, Stephen King s’est remis à l’écriture de nouvelles, un exercice dans lequel il a excellé (relisez le recueil Brume pour vous en convaincre).

Il faut dire qu’au niveau des romans ce n’était pas vraiment la joie ces dernières années, entre le verbeux et mineur Duma Key, le fond de tiroir Blaze, le raté Cœurs perdus en Atlantide, le verbeux (encore) Histoire de Lisey... Cellulaire manque aussi d’épaisseur. Ca me fait penser que je devrais rééditer un articlé écrit il y a 4 ans sur l’auteur et son œuvre…

 

Seul Roadmaster fait figure d’exception, c’est un roman très prenant et terrifiant comme je les aime.

 

Just after Sunset renoue donc avec les plus grandes heures de King, celles que le grand public ne connaît pas, sinon au travers de films souvent réussis, tels The Mist, Chambre 1408 (même si ce dernier est assez moyen au final) ou encore Stand by me. Ici nous avons 13 nouvelles, presque toutes écrites depuis 10 ans, à l’exception d’une, publiée il y a une trentaine d’années dans Cavalier mais curieusement jamais reparue en recueil. C’est d’ailleurs celle qui fait le plus « old school », l’histoire d’un chat démoniaque capable de provoquer un accident de voiture pour assouvir sa haine. Pas la plus faible du recueil, mais pas du tout la meilleure non plus. Les nouvelles sont de longueur variable, d’une dizaine à une soixantaine de pages, le tout comptabilisant 400 pages. On peut constater des motifs récurrents dans ces écrits. Plusieurs se passent en Floride, comme le roman Duma Key, l’auteur y passant visiblement une partie de l’année depuis la fin des années 1990. Alors que dans sa grande époque presque tout se passait dans le Maine. On ne décrit bien que les lieux que l’on connaît par cœur, semble-t-il.

 

Exit les récits parlant de l’enfance, la plupart du temps les héros sont des hommes d’âge mûr, voire à la retraite. Là encore, l’auteur fait une transposition de sa propre situation, lui qui a 63 ou 64 ans. Comme il le rappelle dans des notes en fin de recueil, il continue d’écrire, mais en ayant en tête ce qui le terrifie le plus : se trouver coincé dans des toilettes de chantier (sur un chantier abandonné), la vie après la mort (ce qui donne une nouvelle que j’aime bien, au contraire de l’auteur), la dégradation de la santé au travers de maladies telles Alzheimer, les TOC… "Le Rêve d’Harvey", par exemple, est une courte histoire mêlant Alzheimer et prémonitions, assez bien menée même si la toute fin me semble un peu faiblarde. Aire de repos pose cette question fondamentale : si, lorsque vous vous arrêtez sur une aire d’autoroute déserte, vous êtes le témoin sonore d’une dispute conjugale qui risque de tourner très mal, que faites-vous ? Parfois une décision peut entraîner des conséquences très surprenantes… Une autre histoire nous emmène dans l’imaginaire d’un peintre (comme dans Duma Key) qui décide un beau jour de perdre beaucoup de poids et qui pour cela s’astreint à des séances de vélo d’appartement tous les jours. Son imaginaire est cristallisé dans les tableaux qu’il peint, qui racontent une histoire et qu’il conçoit tout en pédalant. En fait c’est plus subtil que cela, mais difficile à retranscrire.

 

La nouvelle Laissés-pour-compte comble un manque dans l’œuvre de King en tant qu’auteur populaire américain. En effet il n’avait jamais évoqué la tragédie du 11 septembre 2001. Tous les grands auteurs l’ont, d’une façon ou d’une autre, évoquée dans leurs œuvres. Lui choisit le petit bout de la lorgnette, en nous parlant d’objets appartenant aux personnes disparues, et qui semblent animés d’une vie propre… Je ne vais pas détailler toutes les histoires, mais sachez que certaines, relevant plus de la dictée que de l’écriture, selon les termes de King lui-même, ne sont pas forcément meilleures que celles qui sont plus élaborées. J’ai tout de même adoré la dernière, qui renoue avec une certaine forme de paranoïa horrifique. En résumé, si vous êtes amateur du genre, jetez-vous sur Juste avant le crépuscule, plus des deux tiers des récits vaut le coup !

 

 

Spooky.


 

NB : l'image proposée en illustration est la jaquette complète du livre.

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Les affaires ne vont pas fort. En fait, elles sont carrément en arrêt maladie, et même pas à cause d'une malédiction ancestrale ! Chicago devrait regorger d'affaires intéressantes pour le seul magicien officiel du pays ; pourtant, l'agenda d'Harry est aussi vide que le crâne d'un zombie. Aucun boulot en vue, magique ou non. Heureusement, la police a besoin d'Harry pour élucider un meurtre. Très particulier. Si je vous dis : un corps en charpie ; d'étranges empreintes griffues ; la pleine lune ? Ah, on est loin de Questions pour un champion.

 

J’avais pour le moins accroché à ma première lecture des Dossiers Dresden qui proposait un univers plus proche de l’Urban Fantasy pure souche que de la romance Bitlit qui pullule en ce moment (la série ayant déjà quelques années outre-atlantique). On y découvrait donc Harry Dresden, véritable magicien de son état, et privé à ses heures perdues, qui enquête sur des histoires ayant trait au surnaturel. Dresden est également payé pour donner un coup de main à la police de Chicago, lorsqu’un cas étrange se présente. Le premier tome nous avait ainsi permis de suivre les pas d’Harry Dresden alors que celui-ci enquêtait à la fois sur un meurtre ne pouvant avoir été commis qu’à l’aide de la magie, et sur la mystérieuse disparition d’un père de famille attiré par les arts sombres. Le tout étant assez bien écrit, pas mal scénarisé, mais ne proposait pas une fin des plus surprenantes, ce que j’avais mis sur le dos du statut de tome introductif de ce premier opus.

 

Et force est d’avouer, une fois finie la lecture de ce second tome, que mon impression était la bonne et que la série des Dossiers Dresden prend un intérêt plus grand avec ce second opus, dont la trame est excellente du début à la fin, et ne ménage aucun temps mort au lecteur. Butcher est décidément très fort pour s’approprier les mythes et les replacer dans l’univers qu’il a bâti. Ce second opus va ainsi nous permettre de découvrir qui sont réellement les loups-garous, notamment qu’il en existe de différents types, et que tous ne se transforment pas visuellement en loup. Le loup garou peut en effet relever ici d’une pathologie (des humains normaux se prenant pour de vrai loups-garous, ce qui les rapproche des berserkers des légendes nordiques), d’une véritable malédiction (ceux qu’on appelle les Dévorateurs), et enfin ceux qui font appel à la magie pour se transformer (les Hexenwulf). Dresden va donc plonger au cœur de l’enquête, de manière à identifier au plus vite quel type de garou est ici en cause et pourquoi il semble s’acharner sur des fréquentations de Marcone, le ponte de la mafia local.

 

Butcher est véritablement bon pour faire durer le suspense et le relancer régulièrement, mettant constamment à mal les théories qu’échafaude le lecteur au fil de sa lecture. C’est véritablement agréable de tomber sur une série de cette trempe, qui ne met pas à outrance en scène les relations amoureuses entre ses personnages, un défaut dans lequel la Bitlit a de plus en plus tendance à tomber. L’univers de Dresden est assez noir, le magicien n’étant lui non plus pas tout rose, et n’hésitant pas à faire appel à des démons pour progresser dans ses recherches, quitte à passer des pactes avec eux. Et il en devient attachant ce héros, car plus humain, moins lisse et manichéen que ce qu’on a l’habitude de croiser dans le genre. Sa psychologie est fouillée, son passé semble receler assez de mystères pour nous tenir en haleine pour encore de nombreux tomes.

 

On pourra certes reprocher à l’auteur de faire de son héros une sorte de Bruce Willis de la magie, Harry Dresden étant régulièrement tabassé, blessé, épuisé, au fil des pages, mais la magie opère et on se laisse facilement happer par l’intrigue. Le premier tome m’avait déjà convaincu de poursuivre, ce second opus vient direct de faire de la série une de celles que je vais dorénavant suivre avec la plus grande attention qui soit.

 

Vladkergan.

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Lorsque ses enfants étaient petits, John Ronald Reuel Tolkien s'amusait à écrire des lettres du Père Noël en réponse à celles qu'eux-mêmes lui envoyaient... ou pas. Ce sont donc des textes relativement courts, contant la vie quotidienne au Pôle Nord, où le Père Noël vit entouré d'un Ours Polaire, de quleques Elfes et d'Hommes-des-Neiges. Laissant sciemment planer le mystère sur les origines de ceux-ci, il se concentre sur le côté comique de l'Ours Polaire, les bêtises de ses neveux, Paksu et Valkotukka, ou encore les méfaits des Gobelins.

Edité par Baillie Tolkien, petite-fille de l'écrivain, l'édition que j'ai pu lire est celle de 1977 (première édition en anglais en 1976), qui comporte les lettres de 1925 à 1938, accompagnées de nombreuses illustrations, reproductions/imitations de timbres polaires réalisées par Tolkien lui-même. Une nouvelle édition fut réalisée en 2004, plus compète et mieux réalisée. Ici l'intérêt est minime, même pour le Tolkiendil ("ami de Tolkien") que je suis. Cependant il y a le plaisir des yeux, le professeur montrant à cette occasion un vrai talent d'illustrateur, dans un style naïf voire très naïf, mais à l'efificacité remarquable.


Spooky.

 

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Hobbit... Quel mot étrange... David Day, écrivain canadien spécialiste de Tolkien, s'est penché sur la question dans cet ouvrage intitulé The Hobbit Companion, illustré par Lidia Postma. S'attachant à ce qui fit l'essence de l'oeuvre du Professeur, il se base sur la langue, ou plutôt les langues pour analyser ce mot ainsi que d'autres qui l'entourent ou le composent. Ainsi le terme Hobbit, dans un dictionnaire de langue anglaise fantasmé, est-il entouré de termes qui pourraient le définir, tels hoax (blague, canular), hob, (furet, belette), hobbledehoy (jeune homme gauche, grand dadais), hoblike (drôle, rustaud), hobnob (boire, trinquer)... Nous avons ainsi les analyses sémantiques de Bilbo, Baggins, Gollum, Brandybuck, Took, Bag End, puis par glissement Thorin et Gandalf (premiers compagnons de Bilbo dans Bilbo le Hobbit), Smaug, Frodo et ses amis (Sam, Pippin et Merry). Day revient par la suite sur la vocation cachée de Bilbo, à savoir devenir un hobber, c'est à dire un chapardeur...


Loin de moi l'idée de taxer David Day d'incompétence (son Tolkien's Ring, par exemple, est reconnu comme un ouvrage de premier plan), mais force est de constater que cet ouvrage est d'une légèreté rédactionnelle assez effrayante. La plupart du temps Day se contente d'accoler les termes anciens ayant inspiré Tolkien, avec leurs significations propres (en vieil anglais, en allemand, en norvégien ancien) ; cela se justifie pour les langues anglo-saxonnes, mais lorsque Day cite le français (pas forcément ancien) et le grec antique, cela me laisse pantois. Je soupçonne le traducteur d'avoir "arrangé" certains cheminements sémantiques à sa sauce, pour rendre l'ouvrage plus accessible aux Français ne connaissant pas grand-chose aux langues anglaises. Je trouve que c'est limite une insulte à l'intelligence des lecteurs de Tolkien... D'ailleurs si on regarde de plus près le texte, on se rend compte que cette traduction est assez approximative, ne se référant que très vaguement aux textes de Tolkien, même traduits.

Autre constatation négative : Day focalise complètement son analyse sur les éléments présents dans Bilbo le Hobbit, bien évidemment une mine d'or sur le sujet, mais se détourne de façon coupable du Seigneur des Anneaux, traité seulement au sein d'une demi-douzaine de pages sur les 92 de l'ouvrage... Pourtant il y a 4 Hobbits présents presque en permanence dans le roman...


Rajoutez à cela de nombreuses redites (y compris des phrases entières copié-collées successivement), et vous obtiendrez un ouvrage mal écrit, traité par-dessus la jambe par l'éditeur (incapable de relire une bibliographie visiblement composée à la hâte), et en plus illustré par des dessins d'une laideur à pleurer. Le pire bouquin sur Tolkien que j'aie jamais lu. Il en fallait un, je l'ai trouvé.

 



Spooky.

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